Hors de contrôle
Edge of darkness
États-Unis, 2009
De Martin Campbell
Scénario : Andrew Bovell, William Monahan
Avec : Mel Gibson, Danny Huston, Ray Winstone
Photo : Phil Meheux
Musique : Howard Shore
Durée : 1h48
Sortie : 17/02/2010
Thomas Craven est un inspecteur vétéran de la brigade criminelle de Boston qui a élevé seul sa fille de 25 ans. Lorsque celle-ci est retrouvée assassinée sur les marches de sa propre maison, personne n'a de doute : c'est lui qui était visé. Pour découvrir qui a tué sa fille, l'inspecteur Craven va devoir s'aventurer dans les milieux troubles où les affaires côtoient la politique. Il va aussi devoir découvrir les secrets de celle qu'il croyait connaître. Dans cet univers où chaque intérêt est supérieur, où chaque information vaut plusieurs vies, face à l'éminence grise du gouvernement envoyée pour effacer les preuves, la quête solitaire de Craven va le conduire au-delà de la pire enquête de sa vie, face à ses propres démons.
DEATH SENTENCE
Concrètement absent des écrans depuis le Signes de M. Night Shyamalan, Mad Mel revient enfin sur les écrans pour ce thriller qu’on pourrait croire d'inspiration hard boiled, mais qui cache plutôt un mélange entre les œuvres écrites de John Grisham (La Firme, Le Client, L’Affaire Pélican, etc.) et le film "dossier" à la Michael Clayton (lui-même héritier d'un genre qui a connu son heure de gloire dans l'Amérique des années 70). Adaptation sur grand écran d'une mini-série britannique datant de 1985 et déjà orchestrée par Campbell à l’époque, Hors de contrôle prend donc le temps de placer ses multiples pistes pour que l’enquête soit vraiment au cœur du film avant de lancer son héros, fausse bombe à retardement, aux trousses des assassins de sa fille. Sauf que même si Gibson retrouve sa panoplie de dur à cuire qui lui sied si bien, le réalisateur de Casino Royale et ses scénaristes lui laissent trop peu de temps pour s'exprimer comme on l'attend, et préfèrent tenter de construire un personnage qui va d’abord essayer de comprendre ce qui se passe avant d'user de la gâchette (chose qu'il ne fait pas d'ailleurs). Certes, ce parti pris est plutôt intéressant mais comme Martin Campbell semble moins à l'aise dans ce registre et que la vieillissante arme fatale ne semble pas plus convaincue que cela de la légitimité de son rôle, c'est un peu tout le principe du film qui prend l'eau, laissant un spectateur dubitatif quant au résultat final. Ni bon, ni mauvais, Hors de contrôle se contente de rester sage et faussement alambiqué pour devenir ce revenge flick pantouflard pas convaincant ni convaincu. Et c'est peut-être ça qui fait le plus mal : le fait d'avoir un film au fort potentiel qui pourtant ne fait pas de vagues et se contente de faire des choix trop polis.