Lovelace

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Lovelace
États-Unis, 2012
De Rob Epstein, Jeffrey Friedman
Scénario : Rob Epstein, Jeffrey Friedman
Avec : James Franco, Sarah Jessica Parker, Peter Saarsgard, Amanda Seyfried, Sharon Stone
Durée : 1h33
Sortie : 08/01/2014
Note FilmDeCulte : ------
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L'itinéraire de Linda Lovelace, devenue une star mondiale du cinéma X dans les années 1970, grâce au succès de "Gorge Profonde", et qui s'est ensuite muée en une militante farouchement opposée à l'industrie du porno.

J'IRAI CRACHER SUR TA TOMBE

Linda Lovelace, star de Gorge profonde et icône du porno, était une figure féministe pour deux raisons opposées. D'abord en étant un symbole malgré elle de libération sexuelle. Ensuite en étant une militante dénonçant l'exploitation liée à une certaine pornographie. Biopic complètement con, Lovelace parvient à trahir doublement Linda Lovelace en étant un film parfaitement sexiste. Pourquoi sexiste ? Parce que la Linda de Lovelace ne prend jamais une décision. Elle est en permanence montrée comme une nunuche béate, dans des séquences écrites et réalisées comme des scènes de comédie (la scène de découverte devant la télé du "talent" particulier de Lovelace, la scène de tournage de Gorge profonde...). Le public dans la salle rit, il a raison, ce sont des scènes tellement maladroites qu'elles font rire. Il y a pourtant un personnage fascinant, ambigu, que la Française Nine Antico (lire notre entretien) avait particulièrement bien croqué dans son excellente bande dessinée Coney Island Baby. Inutile de dire qu'ici, on en est bien loin.

Pourquoi Rob Epstein et Jeffrey Friedman (connus pour avoir signé un documentaire il y a bientôt vingt ans, The Celluloid Closet, puis des choses passées inaperçues) réalisent-ils un film sur une personne qu'ils trouvent stupide ? Le scénariste l'est-il lui-même ? Lorsqu'on filme une scène de viol avec une musique cool, qu'on l'enchaine à une scène dramatique avec lumière bleue et violons, à qui s'adresse t-on ? A des enfants ? Un public stupide ? Lovelace n'est rien de plus qu'un téléfilm avec du grain (sa fé anées 70 !), un scénario façon page Wikipédia avec des trous, et des acteurs empaillés. Sharon Stone, méconnaissable, est drôle mais jamais crédible, James Franco surjoue comme un cochon, Amanda Seyfried a l'air morte d'un bout à l'autre avec ses lentilles tandis que sa perruque semble être le seul outil concret pour incarner Lovelace. Lors d'un plan subtil, Epstein et Friedman mettent dans le même cadre Seyfried et son double en poupée gonflable. Ils ont raison: Seyfried et Lovelace ne sont qu'une poupée gonflable dans leur non-film. Ajouter un portrait lénifiant de la véritable Linda Lovelace en fin de film alors qu'on vient de passer 1h30 à lui pisser dessus est l'ultime coup de grâce de ce navet accablant de bêtise.

par Nicolas Bardot

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