Lourdes

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Lourdes
France, 2011
De Jessica Hausner
Scénario : Jessica Hausner
Avec : Elina Löwensohn, Léa Seydoux, Sylvie Testud, Bruno Todeschini
Photo : Martin Gschlacht
Durée : 1h39
Note FilmDeCulte : ***---
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Une paralytique part en pèlerinage à Lourdes.

SING HALLELUJAH

Nouveau film de l'Autrichienne Jessica Hausner, Lourdes a failli connaître l'enfer du carton puisqu'il a été présenté il y a bientôt deux ans au Festival de Venise avant de se voir finalement parachuté dans les salles françaises en plein été. Qu'en est-il du film? Lourdes n'est pas inintéressant mais c'est surtout une impression de gâchis qui domine. Dans son précédent long métrage, l'imparfait Hotel dont les images restent pourtant, six ans après sa sortie, bien en tête, Hausner démontrait une réelle habileté à filmer le surplace, l'invisible, et leur grondement intérieur, une présence fantastique à la fois omniprésente et totalement absente, réelle, cachée au fond des bois, ou juste une projection, une question de foi. Autant dire qu'un récit sur Lourdes et ses inexplicables miracles lui allait comme un gant. Mais Hausner délaisse l'abstraction d'Hotel pour un déroulé un peu plus conventionnel, où le trouble et le mystère ne s'invitent jamais vraiment, affaibli également car ses personnages peinent à exister.

La bizarrerie est pourtant là, cette balance entre l'observation au premier degré d'un culte et la légère ironie sur ce grand bazar, cette mise en scène extrêmement minutieuse, de plans fixes et légers zooms, à laquelle fait écho le jeu doux, intérieur et sourd d'une Sylvie Testud surprenante (la bizarrerie aussi, mais involontaire cette fois, d'une postsynchro totalement foirée sur les acteurs autrichiens), mais Lourdes reste trop souvent en surface. On comprend bien que la réalisatrice ne veuille pas donner plus de clefs, à l'image de ces scènes où les pèlerins questionnent un prêtre sur l'origine d'un miracle, mais ce sont plus des défauts de cinéma, d'écriture notamment, et non un parti-pris de narration (comme c'était le cas d'Hotel) qui rendent le film un peu superficiel. On aurait aimé que Lourdes ressemble un peu plus à ce long dernier plan enfin troublant, où l'on laisse en plan la résolution pour s'attacher avant tout au vacillement.

par Nicolas Bardot

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