Les Trois Royaumes
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Chi bi
Chine, République populaire de, 2009
De John Woo
Scénario : Kuo Cheng, Sheng Heyu, Chan Khan
Avec : Chang Chen, Hu Jun, Takeshi Kaneshiro, Tony Chiu-wai Leung, Zhao Wei, Fengyi Zhang
Photo : Zhang Li, Lu Yue
Musique : Taro Iwashiro
Durée : 2h25
Sortie : 25/03/2009
La Chine, il y a 1 700 ans, lors de la période des Trois Royaumes. Les fiefs de Wu et de Shu s'unissent contre le puissant Wei. Une grande bataille se prépare...
Epique et colégram
Le grand retour de John Woo. Passé par la case Hollywood avec plus ou moins de succès (le vertigineux Volte Face, le décevant Mission Impossible II, les grands films malades que sont Windtalkers et Payback, le cinéaste hongkongais revient en Chine avec une grande fresque historique qui raconte la légendaire bataille de la falaise rouge. Le montage proposé en Occident diffère de la version longue, présentée elle sur le continent asiatique. En un seul film de 2h30, Les Trois royaumes condense le récit initial à son paroxysme, ce qui laisse parfois l'impression qu'il manque des scènes pour respecter la stricte logique narrative, surtout dans la dernière demi-heure. On guettera donc la sortie du DVD pour combler les trous, mais en attendant celle-ci, on ne peut juger que d'un produit singulièrement troqué, même si ce qu'il donne à voir suffit pour le placer largement au-dessus des récents Seigneurs de la guerre...
We are your Friends
John Woo prend son temps pour exposer les différents protagonistes de la grande bataille à venir. Le réalisateur de The Killer excelle dans la description de l'esprit chevaleresque et de l'amitié virile qui scellent les liens militaires indéfectibles entre Zhou Yu, le guerrier ultime, incarné par un Tony Leung, de plus en plus royal, et le stratège Zhuge Liang, interprété par Takeshi Kaneshiro. Les deux hommes se retrouvent, onze ans après Happy Together, mais la tension presque érotique entre les deux acteurs a perduré. Dès qu'ils sont à l'écran, Les Trois Royaumes prennent une autre dimension, alors que les autres personnages - notamment féminins, apparaissent plus en retrait. Et puis, il y a les scènes de guerre, parfois vertigineuses, quand l'imagerie numérique se fait oublier, pour laisser libre cours au génie chorégraphique du grand John Woo. La caméra virevolte, le sang gicle, mais l'action reste toujours compréhensible, sublimée par la mise en scène du maître hongkongais. Les Trois Royaumes est aussi un manifeste politique, un appel à peine caché à la résistance contre le pouvoir central. Cela change des œuvres propagandistes de Zhang Yimou et consorts...
