La Femme au tableau
Woman in Gold
États-Unis, 2015
De Simon Curtis
Avec : Daniel Brühl, Katie Holmes, Helen Mirren, Ryan Reynolds
Musique : Hans Zimmer
Durée : 1h35
Sortie : 15/07/2015
Lorsqu’il fait la connaissance de Maria Altmann, un jeune avocat de Los Angeles est loin de se douter de ce qui l’attend… Cette septuagénaire excentrique lui confie une mission des plus sidérantes : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé dans le plus grand musée d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! D’abord sceptique, le jeune avocat se laisse convaincre par cette attachante vieille dame tandis que celle-ci lui raconte sa jeunesse tourmentée, l’invasion nazi, la spoliation des tableaux de sa famille, jusqu’à sa fuite aux Etats-Unis. Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde autrichienne » à sa propriétaire légitime… Faute de recours, ils décident d’intenter un procès au gouvernement autrichien pour faire valoir leur droit et prendre une revanche sur l’Histoire.
TOILE DE FAUSSAIRE
L'histoire vraie est fascinante et l'on comprend aisément ce qui a motivé les producteurs du film - la BBC et les frères Weinstein -: le combat d'une femme âgée pour l'honneur de sa famille, la plongée dans une Histoire récente et douloureuse - la Seconde guerre mondiale et la complicité de l'Autriche. Pour donner vie à ce récit incroyable, le film bénéficie d'un casting de choix - Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl -, tous très convaincus à l'écran de jouer dans un film important. Mais le problème est ailleurs. Déjà à l’œuvre sur My Week with Marilyn, Simon Curtis filme la lutte de Maria Altmann avec la délicatesse d'un Panzer. Tout est surligné, sur-appuyé par une musique larmoyante. A chaque fois que l'on est pris par le récit au présent, un flash-back vient en remettre une couche émotionnelle, avec les violons qui vont bien, au cas où vous auriez un cœur de pierre. Comme pour The Monuments Men, on ressent également l'impuissance du cinéma à donner vie à la force de la peinture, comme si la beauté magique des toiles de Klimt échappait à toute tentative de les réduire à un argument.