Gone Baby Gone
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États-Unis, 2007
De Ben Affleck
Scénario : Ben Affleck d'après Gone Baby Gone
Avec : Casey Affleck, Morgan Freeman, Ed Harris, Michelle Monaghan
Durée : 1h55
Sortie : 26/12/2007
Boston, de nos jours. Une fillette a été kidnappée dans le quartier pauvre de la ville. Alors que la police est au point mort, un jeune détective privé est sollicité par la famille
ALERTE ENLEVEMENT
La nouvelle avait plutôt fait sourire. Ainsi, Ben Affleck, l'ex-amant de Jennifer Lopez et grand niais numéro 1 d'Hollywood, allait mettre en scène son premier film en adaptant un roman de Dennis Lehane, auteur précédément porté à l'écran par un certain Clint Eastwood (Mystic River)... Les armes critiques étaient déjà aiguisées pour pourfrendre le bellâtre imprudent. Sans être un chef d'oeuvre instantané du genre ni une totale réussite, Gone Baby Gone fera taire les sceptiques et ceux qui ont oublié le début de carrière de l'acteur de Daredevil. Avec son ami de toujours Matt Damon, il avait en effet écrit l’histoire de Will Hunting de Gus Van Sant, Oscar du meilleur scénario en 1998, dont l’intrigue se situait déjà dans un quartier déshérité de Boston. Avec Gone Baby Gone, Ben Affleck revient donc à ses premières amours et les lieux de son adolescence tourmentée. Et ce n’est pas par hasard et par strict esprit de filiation qu’il a confié le premier rôle à son jeune frère, Casey. Avant d’être le récit édifiant d’un kidnapping qui tourne mal, son premier film est la description d’une communauté et des gens qui la composent. Le magnifique générique donne le ton du long métrage, humain et proche des démunis.
L'OMBRE DE MADDIE
On retrouve dans Gone Baby Gone les thématiques de Mystic River et ce questionnement permanent de la frontière entre le bien et le mal. Si le couple des jeunes enquêteurs apparaît d’abord comme les modèles à suivre, la façade se fissure vite. Personne n’est épargné: de la fille éplorée prostituée à ces heures perdues pour un rail de coke, aux flics ripoux prêts à cautionner une justice expéditive. Très à l'aise dans la description des affects qui touchent ses personnages, Ben Affleck réussit également une époustouflante scène d'action, qui clôt efficacement le deuxième tiers du film. Le dénouement, hélas, est plus cousu de fil blanc, multipliant à l'infini les twists pas toujours bien amenés. Il tombe également dans le piège d'un certain didactisme moral, certes déjà présent dans le roman initial, mais parfois très prononcé dans les dialogues et les situations. Aidé d'un casting hors normes pour un premier film, avec un Ed Harris comme toujours parfait, Ben Affleck transforme néanmoins son image de golden boy en jeune réalisateur à suivre. C'est déjà beaucoup.
