Gatsby le magnifique

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Gatsby le magnifique
Great Gatsby (The)
Australie, 2011
De Baz Luhrmann
Scénario : Baz Luhrmann
Avec : Amitabh Bachchan, Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan
Photo : Simon Duggan
Sortie : 15/05/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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Printemps 1922. L'époque est propice au relâchement des mœurs, à l'essor du jazz et à l'enrichissement des contrebandiers d'alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s'installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d'un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s'étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C'est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d'absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats.

NUITS D'IVRESSE PRINTANIERE

Lorsque Gatsby (Leonardo DiCaprio) et Nick Carraway (Tobey Maguire) entrent dans une boutique qui ne paye pas de mine (mais qui cache bien des trésors), celle-ci est tenue par Amitabh Bachchan, icône culte du cinéma indien. Et sa présence chez Baz Luhrmann n'est pas un hasard. Car chez Luhrmann comme dans le cinéma musical indien, il y a ce goût pour le spectacle extravagant, le romantisme exacerbé, la passion au premier degré, jusqu'à l'outrance et le kitsch. L'Inde était d'ailleurs déjà citée dans le spectacular spectacular spectacle final de Moulin Rouge !. Qui reprochera à une bonne partie des films musicaux indiens le manque de profondeur de ses personnages ou de ses intrigues ? Personne. C'est un reproche qui est souvent fait à Luhrmann (du style et du toc), mais on se trompe de cible. Luhrmann ne travaille pas sur la profondeur mais sur la grandeur. Grandeur des idoles (de Roméo et Juliette à Satine), grandeur d'un pays (l'Australie scandée en un long métrage), grandeur du show (ceux du Moulin Rouge, ceux des fêtes de Gatsby), et in fine, grandeur des sentiments.

Baz Luhrmann a ses défauts, et ce Gatsby le magnifique a d'indéniables problèmes de tempo et de narration. Mais il a aussi une générosité sans borne, l'envie d'en donner pour ses dollars à chaque plan, une inventivité non-stop dans les cadrages et le montage. On en revient à une dimension primitive et fondamentale du cinéma comme art forain, grand tour de manège qui fait tourner la tête. C'est ce que raconte son cinéma, c'est (en partie) ce que raconte Gatsby aussi, une histoire mais aussi un conte tapé à la machine, comme pouvait l'être l'histoire d'amour über-tragique de Moulin Rouge !.

Il y a quelques semaines paraissait en France le fascinant livre Hollywood Babylone du cinéaste Kenneth Anger, qui raconte entre autres les fêtes-bacchanales invraisemblables auxquelles prenaient part les stars du cinéma des années 20. Luhrmann les retranscrit à l'écran (un peu moins décadentes, certes): les paillettes s'échappent des bouteilles de Moët et Chandon, les chiens trônent sur des reproductions de Fragonard et on y boit son martini jusqu'à l'olive. La direction artistique signée Catherine Martin, compagne du cinéaste, fait une nouvelle fois merveille, et elle n'est pas là que pour faire joli: sa vanité est aussi l'un des sujets de Gatsby, de ses fêtes aussi démesurées que désespérées. Du glamour naît un mystère, celui qui entoure Gatsby et sa demeure, quelque part entre les grandes eaux de Versailles et les ombres de Manderley. Luhrmann retrouve le sens du tragique qui portait Moulin Rouge ! (son meilleur film) lors d'un dénouement au souffle lyrique. Et si le film est certes inégal, il offre un spectacle qu'on trouve rarement ailleurs, confirmant la patte unique de son auteur.

par Nicolas Bardot

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