Funny People

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Funny People
États-Unis, 2009
De Judd Apatow
Scénario : Judd Apatow
Avec : Eric Bana, Jonah Hill, Leslie Mann, Seth Rogen, Adam Sandler, Jason Schwartzman
Photo : Janusz Kaminski
Musique : Michael Andrews, Jason Schwartzman
Durée : 2h20
Sortie : 07/10/2009
Note FilmDeCulte : *****-
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Un comique américain, spécialisé dans le stand-up, reprend goût à la vie après avoir frôlé la mort.

SHINY HAPPY PEOPLE

Entre l’explosion de Judd Apatow, jusqu’alors homme de l’ombre de la comédie US, avec ses deux premiers longs métrages en tant que réalisateur, et ce troisième film, les productions du bonhomme et autres produits à l’humour similaire, plus ou moins convaincants, se sont fait légion. Mais alors que l’on en venait presque à frôler le ras-le-bol des geekeries entre mecs, l’auteur revient avec ce Funny People qui rehausse la barre une fois de plus, aspirant à autre chose qu’un simple délire comique estival. Depuis, Apatow se fait de plus en plus sérieux et réaliste de film en film. Là où ce premier essai affichait allègrement un côté un peu gimmick dans son pitch et où même tenait pas mal sur un concept, Funny People fait figure de "vrai film" en comparaison. En réalité, le dernier ouvrage du cinéaste semble être à mi-chemin entre la sensibilité d'Apatow et celle d'un Cameron Crowe. On n'est donc pas surpris de voir que le metteur en scène a choisi à la photo Janusz Kaminski, chef opérateur de Spielberg mais également de Jerry Maguire et qu'il s'octroie pour cette comédie dramatique une durée de 2h20, à l’instar du film de Crowe. On pense aussi au James L. Brooks de Pour le pire et le meilleur, producteur de Jerry Maguire et réalisateur de Spanglish avec déjà Adam Sandler. Et donc comme Brooks avant lui, Apatow entreprend de réhabiliter l'acteur, forçant le parallèle entre Sandler et son personnage (exploitation de vieilles vidéos maison, d'extraits de vieux spectacles, pastiches à peine voilés de ses comédies habituelles) et poussant la véracité de l'œuvre encore plus loin. Parce qu'une fois de plus, l'écriture de l'auteur sonne juste. Incroyablement juste. Dans son portrait de ce petit monde, dont il se permet d'étendre l'univers, les personnages, les sous-intrigues et les thématiques sur plus de deux heures, la peinture se fait des plus vraies.

EVERYBODY HURTS

Pour toute une partie du public, il est impossible de ne pas s'identifier aux divers protagonistes de Judd Apatow, ces geeks immatures maladroits en société. D’aucuns se reconnaîtront évidemment dans cette histoire de "gens drôles" qui craignent de n'être aimés, de ne valoir que pour leur humour - et qu'advient-il quand ils n'ont plus cœur à rire - qui angoissent sur tout, de la taille de leur sexe à la célébrité, la reconnaissance, et comment réagir quand ses meilleurs potes réussissent avant soi, et séduisent les femmes que l’on veut séduire, sans oublier celle qui nous a glissé entre les doigts, etc. De ses trois films, il va sans dire que Funny People est le plus sérieux donc, le plus riche aussi et surtout le plus personnel de Judd Apatow. Son magnum opus très probablement. Malgré sa longueur (déjà le défaut de ses précédents mais ceux-ci duraient tout juste deux heures), le film alterne étonnamment bien les séquences comiques, révélant les coulisses du monde du stand up, et dramatiques, évoquant le côté humain de tous ces personnages dont même le plus secondaire "existe" à l’écran, épousant même dans son dernier tiers une structure peu conventionnelle, se permettant un virage dans le drame presque pur, amplifiant une fois de plus l'aspect "véridique" du récit. Pour le dire bêtement, la vie c'est ça, c'est pas une succession équilibrée de rires et de larmes. Parfois c'est juste triste. En conclusion, Funny People s’impose encore comme une franche réussite, et sans doute le meilleur des trois films de Judd Apatow, le plus touchant et par moments peut-être même le plus drôle, moins geek, plus trash, blindé de cameos énormissimes, et porté par des acteurs au top de leur forme et presque à contre-emploi, de Sandler à Rogen évidemment mais en passant aussi par un Eric Bana génial, enfin de retour dans un registre comique.

par Robert Hospyan

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