Forces spéciales
France, 2011
Avec : Djimon Hounsou, Diane Kruger, Benoît Magimel
Durée : 1h47
Sortie : 02/11/2011
Afghanistan. Elsa Casanova, grand reporter, est prise en otage par les talibans. Devant l’imminence de son exécution, une unité des Forces Spéciales est envoyée pour la libérer. Dans des paysages à la fois hostiles et magnifiques, une poursuite impitoyable s’engage alors entre ses ex-ravisseurs qui n’entendent pas laisser leur proie leur échapper et ce groupe de soldats qui, au péril de leur vie, n’ont qu’un objectif : la ramener vivante. Entre cette femme de caractère et ces hommes de devoir, contraints d’affronter ensemble les pires dangers, vont se nouer des liens affectifs, violents, intimes…
CHIENS DE GUERRE
Sur le papier, on était curieux. Un film de guerre Made in France mâtiné de géopolitique, avec un casting international et l'assurance de vrais morceaux de bravoure, voilà qui a de quoi attiser la curiosité cinéphile, d'autant que la "grande muette" ne prête rarement ses services à l'exercice, ce n'est pas la production de L'Ordre et la morale de Mathieu Kassovitz qui dira le contraire. Le scénario mêle ainsi histoire contemporaine et film d'aventure - on pense parfois aux récents Chemins de la liberté pour un résultat qui dépasse les espérances en terme de nanar musclé. Soyons clair et définitif: on a rarement eu autant l'impression d'assister à une publicité pour l'engagement dans l'armée depuis En territoire ennemi de John Moore, avec Owen Wilson en lieutenant américain qui découvrait des charniers en Bosnie.
La référence n'est pas citée dans le dossier de presse par le réalisateur Stéphane Rybojad, qui passe à la moulinette d'un montage survitaminé toutes les scènes d'action, mais les autres inspirations sont encore plus évidentes, de Démineurs de Kathryn Bigelow pour le personnage du sniper, à Platoon pour la mort christique d'un soldat. Une scène d'ailleurs plutôt embarrassante, tant le propos d'Olivier Stone différait de celui asséné par Forces spéciales: "Tu seras un homme, mon fils", et si possible un homme, un vrai, avec Famas dans le dos et explosifs posés en sifflotant. Dans l'excellent L'Art français de la guerre, Alexis Jenni s'interroge sur les récents films de guerre, où les gens du tiers monde sont systématiquement réduits à une statistique, quand le soldat occidental, lui, a droit à sa mort héroïque. On lui conseille Forces spéciales, caricature sur pellicule, où chaque dialogue sonne incroyablement faux, où des hordes de talibans déferlent sur nos pauvres amis, sur les ordres d'un chef épris de la belle journaliste engagée (sic).