Présenté en mai dernier dans la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes, Versailles est le premier long métrage fait pour le cinéma par Pierre Schoeller. Le film suit d'abord le parcours d'une jeune mère, Nina, qui vit dans la rue avec son garçon de 5 ans. Après une nuit passée dans un centre d'hébergement du samu social à Versailles, Nina s'aventure dans les bois qui bordent le château. Elle et son fils y font une rencontre inattendue... Versailles est un joli premier essai, mais malheureusement pas entièrement transformé. Schoeller offre pourtant de belles choses avec ce décor improbable et poétique, cabane de fortune au bord d'un jardin royal, soleil pour les gueux à l'ombre du roi, rencontre d'un Poucet et d'un homme des bois, dans ce portrait social qui passe par la fable où le retour à la nature se fait le terrain vierge de la marginalité. Entre quelques maladresses, Versailles affiche quelques pépites, comme cette scène muette, en rupture, où l'ogre lave le garçonnet sous une lumière cuivrée (leur relation marche d'ailleurs très bien, grâce à l'intensité de Guillaume Depardieu et la justesse choupinette de son jeune partenaire). Las, le dernier tiers s'enlise dans un autre film, qui pose d'autres questions, pas plus bêtes mais beaucoup plus conventionnelles. Et ça n'est pas la fin ratée, en forme de deus ex machina faiblard, qui vient relever ce dernier coup de barre. Frustrant, mais prometteur. Versailles sera diffusé à nouveau mercredi, avant sa sortie en salles le 13 août.
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États-Unis, 2024
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