Ils sont bien peu au monde à pouvoir rivaliser avec eux en matière de lauriers cannois (deux palmes et deux prix d'interprétation en l'espace de trois films: qui dit mieux), et voir encore une fois le nom des frères Dardennes sur la liste des sélectionnés de cette année avait un très léger goût de routine... mais quel sélectionneur au monde pourrait se permettre le luxe de ne pas accueillir les bras grands ouverts ce Silence de Lorna, nouvelle réussite des réalisateurs belges? Soit l'histoire d'une jeune femme d'origine albanaise, devenue belge à la suite d'un mariage blanc (avec un junkie, Jérémie Renier), et qui rêve d'ouvrir un snack avec son petit ami, Sokol. Pour cela, elle va être confrontée à un dilemme tragique... La caméra des frères se fait moins mouvementée, plus posée, mais la fièvre est identique, celle de Lorna, prise entre les feux de ce nouveau drame social, héroïne qui ne laisse rien paraître mais dont le ventre gonfle de rage et d'anxiété, qui se veut maîtresse malgré son instrumentalisation. Rayon prix d'interprétation féminine, à Cannes, il y a le team Leonera. A FilmDeCulte, il y a plutôt le team Lorna, alias Arta Dobroshi, bluffante de la première à la dernière seconde.
États-Unis, 2024
De Rose Glass
Lou, gérante solitaire d'une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une ...