Die Hard 4 - Retour en enfer

Die Hard 4 - Retour en enfer
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Die Hard 4 - Retour en enfer
Die hard 4.0
États-Unis, 2006
De Len Wiseman
Scénario : Mark Bomback
Avec : Cliff Curtis, Mary Elizabeth Winstead, Justin Long, Timothy Olyphant, Maggie Q, Cyril Raffaelli, Kevin Smith, Bruce Willis
Photo : Simon Duggan
Musique : Marco Beltrami
Durée : 2h20
Sortie : 04/07/2007
Note FilmDeCulte : ***---
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Une attaque sur les infrastructures informatiques des Etats-Unis va engendrer un début de chaos dans le pays tout entier. Le mystérieux pirate a prévu le moindre détail de son plan numérique, mais n'imaginait pas qu'un grain de sable "analogique" pourrait dérégler la machine: John McClane.

DIE HARD ANOTHER DAY

Cela fait des années que les héros iconiques sont fatigués, que les films d’action purs et durs sont quasiment passés de mode et que les stars du genre ont rangé leur attirail. Alors que l’on croyait la saga Die Hard close après l’excellent Une journée en enfer (John McTiernan, 1995), voilà que l’increvable Bruce Willis annonce la mise en chantier d’un nouvel opus. Le buzz éclate instantanément et la folie s’empare de tous les fans de la série. Découvrir une nouvelle aventure de l’inspecteur John McClane, son marcel ensanglanté et sa tchatche désabusée? Perspective bandante pour tout geek qui se respecte. D’autant qu’après avoir collaboré avec lui sur le très bon Otage, Bruce Willis annonce fièrement avoir envie de confier le nouvel opus de la franchise à Florent Emilio Siri, devenu en trois films (Une minute de silence, 2000, Nid de guêpes, 2002, Otage, 2005) un maître ès "gestion de l’espace", élément-clé des Die Hard. Malheureusement pour nous, le tandem ne réussit pas à s’accorder (divergence d’opinions? mauvaise concordance des emplois du temps? simple annonce promotionnelle de l’époque?) et c’est à Len Wiseman, réalisateur de Underworld et Underworld 2 (faux films gothiques à base de lumière bleue et d’ouvertures de portes) qu’échoue le film. Le doute s’installe alors. Mais lorsque Wiseman avoue son amour pour la trilogie et annonce vouloir faire un film old school dont le mot d’ordre, rassurant et respectueux de l'esprit de la série, serait "si on peut faire une cascade devant la caméra, sans images de synthèse, alors on la fait", l’espoir renaît quelque peu. Bref, tout semble quand même finir par se goupiller pour ce nouveau volet.

ENFER ET CONTRE TOUS

Reste qu'à se frotter à une telle franchise, on risque fort d'y laisser des plumes. Dès lors faut-il saluer le courage de Wiseman d'avoir voulu y apporter sa touche. Même si, après vision, on peut se demander si tel était le bon chemin à emprunter... Les codes qui régissent la trilogie sont en effet bien ancrés dans l’inconscient des spectateurs et force est de reconnaître que la plupart d’entre eux sont soit trop surlignés et/ou mal agencés pour paraître spontanés, soit complètement oubliés. Ainsi, les unités de temps et de lieu créées dès Piège de cristal sont ici complètement oubliées, nos héros se trouvant trimballés de Washington à Baltimore et ce pendant presque trois journées. Ensuite, McClane, qui subissait tout le temps les emmerdes avec leur affront comme seul point de sortie, choisit ici de s’exposer à la menace et d’aller provoquer le conflit. Un détail pour certains, mais un point de caractère assez nouveau pour paraître déroutant. Enfin, même si le bad guy de 58 minutes pour vivre était bien en-deçà des frères Gruber, l’absence totale de prestance d'un Timothy Olyphant pas franchement inspiré, permet, avec le recul, d'en relativiser les faiblesses. Le scénario, qui pèche à motiver le plan machiavélique d'Olyphant, n'aide pas, et enterre définitivement l’importance du personnage. Dommage. Un Die Hard sans ennemi, c’est un peu comme un gâteau sans sucre: la présentation a beau être appétissante, le goût reste fade.

On ne s’attardera dès lors pas sur certains gimmicks malvenus, l’humour un peu trop présent (même si souvent réussi), qui préfère s'adonner à la réplique facile qu'à la vanne désabusée. Si bien que la désormais classique punchline "Yippee-ki-yay, motherfucker!" tombe comme un cheveu sur la soupe. On évitera également de s’attarder sur le sidekick Justin Long, qui sert davantage de faire-valoir à McClane que de véritable partenaire de galère (on est loin du fort en gueule Zeus/Samuel L. Jackson, ou de la conscience calme et terre à terre d’Al Powell/Reginald Veljohnson). On pourra aussi regretter que l’action, toujours plus dantesque, ait abandonné le "réalisme" énorme des précédents films. Ici, rien ou presque ne semble plausible (la voiture rebondissant sous le tunnel, le duel camion Vs harrier, etc.), malgré toute la volonté "vieille école" du réalisateur. Heureusement, ce côté "à l’ancienne" permet au film d’exister intelligemment, au milieu de tant d’actionners sans âme de ces dernières années. McClane reste McClane et, refusant de se soumettre à la technologie, à l'écrit comme à l'écran (Wiseman a tenu sa promesse de limiter le recours au numérique), n'est pas le héros du techno-thriller que l'on aurait pu redouter.

NOTHING LASTS FOREVER

Bilan partagé, donc, pour ce Retour en enfer. Malgré ses défauts, le film obéit toutefois parfaitement à un cahier des charges martial fait de moneyshots et de séquences d’actions (trop?) hallucinantes, sur un rythme millimétré enchaînant les crescendos d'action et les passages plus calmes sans jamais s'essouffler, et témoigne d'une volonté tangible de s’amuser et d’en donner au spectateur pour son argent. Qui se réjouira, à tout le moins, de retrouver un Bruce Willis toujours aussi à l’aise avec le genre et encore bien loin de la retraite. Son duel, plus que jamais cynique et misogyne, avec Maggie Q, est d'ailleurs immédiatement à compter au rang des meilleures bastons de la série, aux côtés de celles l'opposant à Karl ou Targo. Die Hard 4 s'assume ainsi en bon film de divertissement estival, radical et sans concession. De là à adouber Wiseman et parler de tétralogie, il y a un pas difficile à franchir. Reste que 2007 confirme son statut d'année des vétérans, après Stallone et son Rocky Balboa, ou Kurt Russell dans Boulevard de la mort. Sur ce constat, rêvons un peu: en supposant que Retour en enfer remporte le succès escompté, rien n'interdit d'espérer voir un jour un cinquième épisode des aventures de l’un des flics les plus barrés du cinéma. Et pourquoi pas, poussons jusqu'au fantasme, le retour de son immense géniteur, le grand McTiernan, derrière la caméra?

par Christophe Chenallet

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