Confession d'un enfant du siècle
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France, 2012
De Sylvie Verheyde
Scénario : Sylvie Verheyde
Avec : Pete Doherty, Charlotte Gainsbourg
Photo : Nicolas Gaurin
Musique : Sébastien Tellier
Durée : 2h05
Sortie : 29/08/2012
Paris 1830. Octave, trahie par sa maîtresse, tombe dans le désespoir et la débauche : le "mal du siècle". La mort de son père l’amène à la campagne où il rencontre Brigitte, une jeune veuve, de dix ans son aînée. Pour Octave, c’est à nouveau la passion. Mais aura-t-il le courage d’y croire ?
CONFESSIONS INTIMES
Confessions d’un enfant du siècle est un film très élégant. Cela peut paraître une qualité en toc pour ceux qui confondent beauté et superficialité, ou pour qui les films d’époque sentent tous la même odeur de poussière. Sylvie Verheyde n’a pas voulu donner un grand coup de pied dans la fourmilière ou jouer à l’orgie décorative. Elle n’a réalisé ici ni Marie Antoinette ni Bright Star, mais heureusement, elle n’a pas non plus réalisé Le Discours d’un roi. La modernité de la mise en scène est discrète mais présente, à l’image de ce thème musical récurrent, à la fois baroque et new wave, traduction idéale de cet esprit plus romantique-triste que passionaria qui traverse le film. Car l’amour chez Musset (dont le film est adapté) n’est bien sûr pas le même que l’amour chez Shakespeare, et la love story liant Octave et Brigitte relève moins de la dévorante passion ou de l’impossible tragédie que d’une tergiversation intérieure. Le scénario finit pourtant par beaucoup souffrir de cette sourdine permanente. On est certes soulagé d’éviter les passages obligés et redoutés (cris/larmes/retrouvailles), chacune des scènes-clés de séparation ou retrouvailles étant dédramatisées, ou plutôt « déthéâtralisées ». Mais cette liaison finit du coup par manquer sérieusement de chair, de vie. Un manque dont le film pâtit hélas de plus en plus sur la longueur. Si Sylvie Verheyde parvient effectivement à éviter les clichés, elle ne semble retrouver qu'à de rares moments ce qui rendait son précédent film Stella aussi généreux et débordant de vie.
Une grande partie du sel de Confession d’un enfant du siècle réside par contre évidemment dans son génial casting, qui n’est pas traduisible à une volonté de faire une belle montée des marches. Au-delà des apparitions furtives de Karole Rocher en courtisane (!) ou Lily Cole (repérée dans The Moth Diaries), Charlotte Gainsbourg est une nouvelle fois particulièrement juste. Si personne ne penserait aujourd’hui à remettre en cause sa légitimité d’actrice, il devrait en être de même pour Pete Doherty (crédité au générique son vrai prénom Peter), qui impose son charisme et sa présence avec une aisance étonnante. Le couple qu’ils forment tous deux à l’écran en acquiert une forme d'évidence rare.
