Coeur d'encre
Inkheart
États-Unis, 2008
De Iain Softley
Scénario : David Lindsay-Abaire d'après d'aprés l'oeuvre de Cornelia Funke
Avec : Eliza Bennett, Paul Bettany, Jim Broadbent, Brendan Fraser, Helen Mirren, Andy Serkis
Photo : Roger Pratt
Musique : Javier Navarrete
Durée : 1h47
Sortie : 28/01/2009
Depuis la disparition de sa mère il y a neuf ans, Meggie voyage sans cesse avec son père Mo. Celui-ci ne tient pas en place et trouve toujours un prétexte pour changer d'endroit. Mo a en effet un secret qu'il n'a jamais révélé à sa fille : il possède un extraordinaire pouvoir, celui de donner vie aux personnages des livres qu'il lit à haute voix. Il y a neuf ans, il a eu le malheur de lire Coeur d'encre, et une bande de personnages mortellement dangereux, dont le redoutable bandit Capricorne et un jongleur cracheur de feu nommé Doigt de poussière, ont surgi... Plus terrifiant encore, tandis que la troupe de malfrats prenait vie, la femme de Mo a disparu dans le livre ! Mo s'est juré de ne plus jamais lire à haute voix. Et depuis, il fuit les personnages auxquels il a donné vie malgré lui, essayant de protéger le livre qui est son dernier espoir de retrouver la mère de Meggie.
STARDUST
Au contraire du Monde de Narnia qui embarque des enfants dans un monde imaginaire, Cœur d'encre fait le pari opposé et transporte tout un monde féerique dans notre univers. Et si cette idée paraît si maligne, c'est pour mieux faire détonner le film face à ses concurrents. Car ce Cœur d'encre n'invente rien et joue dans la même cour que les innombrables adaptations fantasy qui inondent les écrans depuis Harry Potter et Le Seigneur des anneaux. Mais, comme s'il était conscient de sa condition d'énième adaptation de livre pour enfants, le film de Iain Softley fait plutôt profil bas et joue carte sur table pour mieux s'en sortir avec tous les honneurs qui lui sont largement dus. Ni tape-à-l'œil ni aux yeux plus gros que le ventre, et ne promettant pas monts et merveilles aux enfants, le film possède cependant un cachet si personnel pour leur faire croire à une histoire énorme que cela pourrait bien les faire rêver au-delà de la salle de cinéma. Entre ses décors pittoresques italiens, changeant subtilement des paysages habituels de ce genre de production, et un patchwork habile de références citant ouvertement d'autres œuvres cultes telles qu'Ali Baba et les quarante voleurs, Le Magicien d'Oz, Peter Pan, Tom Sawyer, Hansel et Gretel, etc. Cœur d'encre arrive à nous entraîner dans son histoire féerique sans jamais ciller et ce jusqu'à un final aux couleurs du IIIe Reich. Car dans l'histoire du livre, quel pire ennemi que ces amateurs d'autodafé ? Si l'on pourra cependant pester contre quelques citations visuelles un peu trop inspirées par des prédécesseurs cinématographiques (suivez mon regard), on ne pourra pas nous empêcher de croire à ce monde magique à portée de main des petits spectateurs. Ne reste plus qu'à espérer que la date de sortie un peu en avance sur les vacances scolaires ne porte pas préjudice à ce film qui mérite largement l'attention.