Che - 2ème partie : Guerilla

Che - 2ème partie : Guerilla
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Che - 2e partie: Guerrila
Guerrilla
États-Unis, 2008
De Steven Soderbergh
Scénario : Steven Soderbergh
Avec : Demian Bichir, Benicio Del Toro, Joaquim de Almeida
Photo : Steven Soderbergh
Durée : 2h05
Sortie : 28/01/2009
Note FilmDeCulte : *****-
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Après la Révolution Cubaine, la gloire et la puissance du Che sont au plus haut. En témoigne sa harangue enflammée aux Nations Unies, réitérant son engagement dans le combat du tiers-monde contre l'impérialisme américain. Plus qu'un soldat, le Che est devenu une figure glamour de la scène internationale. Mais, soudain, voilà qu'il disparaît. Pourquoi a t-il quitté Cuba ? Vers quelle destination ? Est-il seulement en vie ? Le Che réapparaît en Bolivie, incognito et méconnaissable, oeuvrant clandestinement à la constitution d'un petit groupe de camarades cubains et de recrues boliviennes censé amorcer la grande Révolution Latino-américaine. La campagne bolivienne est une ode à sa ténacité et à son sens du sacrifice. Elle nous permet de comprendre pourquoi le Che reste un symbole universel d'héroïsme et d'idéalisme. Son échec entraînera la mort du Che.

Le Che est un fumeur de Havane

A la fin du premier volet du diptyque consacré au mythique révolutionnaire par Steven Soderbergh, le réalisateur de Solaris ou Traffic, on avait quitté le Che en pleine gloire, après un homérique discours donné au siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York. Dès les premières séquences de Guérilla, on le retrouve exsangue, barbu et poussiéreux, enlisé malgré lui dans un long combat perdu d’avance, celui d’exposer ses idées et son goût de la rébellion armée en Amérique du Sud, en Bolivie plus exactement. En Che christique sur le chemin de la mort, Benicio Del Toro livre une interprétation impressionnante et permet de mieux appréhender la souffrance d’un homme en perpétuelle lutte. Repoussée le plus souvent à l’arrière-plan, l’action, elle, est minimaliste, comme pour donner plus d’impact à chaque quinte de toux d’un guérillero désormais aux abois, bien loin de sa flamboyance passée. Plus inspiré que pour L’Argentin, usant d’une narration plus directe, aussi, plus concentrée sur l’essoufflement de l’effort révolutionnaire, le metteur en scène de Sexe, mensonges et vidéos trouve enfin son sujet. S’il ne remet jamais en équation les idées politiques, comme dans le premier opus, il lui donne au moins un corps et une âme. On peut même deviner, dans quelques plans panthéistes sur l’aride nature bolivienne – les plus beaux du film -, ce qu’aurait pu donner le Che de Terrence Malick, avant que le projet ne tombe dans d’autres mains.

par Yannick Vély

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