Casablanca Driver
France, 2004
De Maurice Barthélémy
Scénario : Maurice Barthélémy
Avec : Maurice Barthélémy, Alain Chabat, Patrick Chesnais, Dieudonné, Marina Foïs, Sam Karmann, Chantal Lauby, Isabelle Nanty
Photo : James Weland
Durée : 1h30
Sortie : 30/06/2004
Biographie et chronique de Casablanca Driver, le plus mauvais boxeur de tous les temps. Ou le comment et le pourquoi d’un insuccès mérité.
WHEN HE WAS A KING
Après avoir vu le documentaire When We Were Kings, Maurice Barthélémy a eu l’idée de faire son propre documentaire sur la boxe, mais en empruntant la direction opposée. C’est de là que vient Casablanca Driver. Du meilleur des boxeurs découle le pire. Avec la forme choisie et le passé que l’on connaît de son auteur, le projet avait de quoi attirer. On espérait un Spinal Tap sur le milieu de la boxe, au mieux une version Z.A.Z de Rocky. Finalement, on se retrouve à mi-chemin entre tout cela, avec un film hybride, empruntant sa forme visuelle et remarquablement travaillée à des auteurs comme Oliver Stone (pour JFK) ou Michael Mann (pour Ali). Cette satire d’un homme déterminé malgré son incompétence et les nombreuses touches d’humour noir qui jalonnent le film rappellent souvent certaines émotions ressenties devant les meilleurs Buster Keaton. Mais à trop soigner sa forme et sa droite, Barthélémy à omis de traiter sa ligne directrice avec punch et ce, malgré de très bonnes scènes tout au long du métrage. A l'instar de cette parodie du film de Zapruder sur la mort de Kennedy, ou la scène d’interview chez l’ancien animateur Christian Morin. Heureusement pour lui, tous les comédiens, et ce sans exception, excellent dans leurs rôles, Dieudonné en tête. À noter aussi l’excellent travail de reconstitution historique dont font preuve les décors et les costumes. Car rien ne manque dans le kitsch visuel de cette année 1969, des lunettes improbables de Sam Karmann à la veste en tweed de Lionel Abelanski, en passant par les papiers peints agressifs des lieux d’interview. Si ce film ne manque pas d’ambition mais simplement de recul et d’expérience, on sait Barthélémy suffisamment travailleur et déterminé (à l’image de son personnage) pour parvenir à rectifier le tir et nous offrir un meilleur travail pour son prochain passage derrière la caméra.