A Dirty Shame
États-Unis, 2004
De John Waters
Scénario : John Waters
Avec : Selma Blair, Chris Isaak, Johnny Knoxville, Suzanne Sheperd, Tracey Ullman
Photo : Steve Gainer
Musique : George S. Clinton
Durée : 1h29
Sortie : 08/06/2005
La luxure prend possession d'un quartier de Baltimore. Sylvia, une femme coincée, devient suite à un coup sur la tête une véritable nymphomane. Ray-Ray, gourou du sexe, va la prendre en main et faire d'elle l'égérie des obsédés de la ville.
LET'S GO SEXY
Il y a quatre ans, John Waters décevait avec Cecil B. Demented. C'était d'autant plus frustrant que ce réalisateur culte sait se faire désirer, laissant quelques années se passer entre chacun de ses films. Et son nouvel opus ne fait que renforcer ce sentiment. Malgré une bonne vieille recette faite de provocation, de kitsch, de sexe, d'histoires de famille et l'éternelle Baltimore en décor, la joyeuse cacophonie de A Dirty Shame n'a pas vraiment de sens. Affichant fièrement mauvais goût certain et allusions sexuelles jusque dans la forme des arbres, le film ne va pourtant pas jusqu'au bout de son délire. Voir cette bande d'obsédés attaquer les "coincés" s'avère pourtant très drôle, tant la dernière partie du métrage ressemble à une version détournée de La Nuit des morts-vivants. Mais l'énumération des différentes perversions des personnages, comme les allers-retours successifs de ceux-ci vers soit un appétit sexuel démesuré soit un puritanisme excessif finissent par lasser. Alors oui, la patte atypique si plaisante de Waters est bien là, mais il aurait pu finalement attendre encore un peu pour donner plus de consistance à son film.