Terry O’Quinn

Terry O’Quinn
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États-Unis

Il est chauve et possède le regard de ceux qui connaissent la vérité mais entretiennent le mystère. Ses yeux intriguent autant qu’ils peuvent apporter douceur ou stress. Son sourire jongle toujours entre le sincère, le sardonique ou le cruel. Son talent est d’être un homme ambivalent, capable de changer de registre en un instant pour la plus grande autonomie de ses rôles.

START SOMETHING

À force de croiser son visage dans de nombreux films et séries télé de qualité et/ou à succès, il fallait bien que cet acteur se fasse enfin un nom dans la conscience collective, afin de sortir du trop grand trombinoscope des comédiens que l’on reconnaît mais dont on ignore toujours le nom. La carrière de Terry O’Quinn est composée de deux partie bien distinctes: le cinéma et la télévision. Dans un premier temps, O’Quinn obtient un rôle dans l’énorme production Les Portes du paradis de Michael Cimino. Si le film avait eu le succès qu’il mérite, il y a fort à parier que son métier de comédien aurait connu un envol plus rapide. Seulement voilà, le film connut un bide retentissant et, de ce fait, la carrière de O’Quinn stagna. Après quelques passages fulgurants dans des séries télé (Remington Steele, Clair de lune), son retour devant les caméras de cinéma s’opère réellement lorsqu’il incarne avec force le propriétaire d’une usine de coton membre du Ku Klux Klan dans le drame Les Saisons du cœur (Robert Benton, 1984). Mais c’est surtout avec le rôle principal du Beau-Père (Joseph Ruben, 1987), où il se retrouve dans la peau d’un serial killer froid et méthodique, que sa prestation est plus que remarquée. C’est d’ailleurs grâce à ce rôle qu’il se façonne un personnage qui lui colle bien à la peau, celui d’un homme au regard pesant, à la prestance monolithique, au charisme certain. Et c’est aussi grâce à ce rôle bien marquant qu’on le revit de plus en plus sur le grand écran dans des films programmés pour être des succès tels que Young Guns (Christopher Cain, 1988), Rocketeer (Joe Johnston, 1991), Tombstone (George P. Cosmatos, 1993) ou encore Peur primale (Gregory Hoblit, 1996).

GOD SAVE THE QUINN

Le second souffle que l’on peut ensuite lui observer est celui obtenu grâce aux nombreux rôles tenus dans des séries télé au succès mondial. Citons dans un premier temps Les Contes de la crypte, Earth 2 ou encore Jag, où il tenait à chaque fois un rôle bien présent dans des épisodes de qualité. Mais c’est surtout grâce à sa rencontre avec le créateur Chris Carter que les rôles télévisuels symboliques vont s’enchaîner. Il tient tout d’abord un rôle majeur dans un épisode de la deuxième saison d’X-Files (Aubrey, épisode 12), avant d’incarner celui Peter Watts, l'un des rôles principaux, aux côtés de l’excellent Lance Henriksen, dans la seconde création de Carter, Millenium. Cette série aux relents sombres et glauques continue de l’asseoir dans des rôles obscurs où son personnage joue sans cesse d’énigmes, tromperies et autres prestations inquiétantes. Bref un travail en or pour celui dont le visage épouse si bien le mystère et le doute. Après l’arrêt de la série, Carter le réembauche sur son troisième bébé, l’avant-gardiste Harsh Realm. Et O’Quinn, grâce à sa prestance énigmatique et parfois angoissante, d’y incarner Omar Santiago, le grand méchant de la série. Malheureusement le programme se plante en beauté et se meurt après seulement la diffusion du troisième épisode. Mais Carter aura également eu le temps, histoire de boucler la boucle de leur collaboration, de lui offrir un bon rôle de traître symbolique dans l’adaptation cinématographique de son premier succès, à savoir X-Files: Combattre le futur.

THE END IS THE BEGINNING

La télé lui faisant toujours de l’œil, O’Quinn continue son petit bonhomme de chemin en interprétant plusieurs autres personnages dans les séries événementielles du moment comme NCIS ou encore New-York Unité Spéciale. Enfin, en 2003, une seconde rencontre cruciale pour son avenir télévisuel s’opèrera. J.J Abrams, qui n’est encore que le scénariste de succès comme Forever Young, Une virée en enfer ou Armageddon, l’engage pour interpréter le rôle du directeur adjoint du FBI dans sa création Alias. Presque évidemment, puisque la série est un énorme triomphe, son visage s’imprime de plus en plus dans la mémoire des spectateurs qui commencent à vraiment bien le reconnaître. En 2004, un rôle récurent dans la série A la Maison blanche continue à faire parler de lui. Mais c’est suite à l’heureuse et fructueuse collaboration avec Abrams que ce dernier lui propose le rôle de John Locke dans ce qui allait devenir le carton planétaire que l’on connaît: Lost. Dès ce moment-là, tous les fans de télé mettent enfin et définitivement un nom (si ce n’est au moins un rôle) sur ce visage bien particulier. Car Locke est devenu, en l’espace de quelques épisodes, l’un si ce n’est le personnage le plus emblématique de la saga, ainsi que le rôle préféré des fans de la série, car il est un humain bien mystérieux et parfois tout aussi inquiétant que l’île sur laquelle il s’est échoué. Bref, un rôle crucial pour celui qui a enfin obtenu une reconnaissance mondiale tardive mais amplement méritée.

par Christophe Chenallet

En savoir plus

2004 Lost (TV) 2004 A La Maison blanche (TV) 2003-2004 Alias (TV) 2001 American Outlaws 1999 Harsh Realm (TV) 1997-1999 Millennium (TV) 1998 X Files: combattre le futur 1997 Haute Trahison 1996 Les Fantômes du passé 1996 Peur primale 1995 JAG (TV) 1995 Earth 2 (TV) 1993 Tombstone 1991 Rocketeer 1989 Le Beau-Père 2 1988 Young Guns 1987 Le Beau-Père 1986 SpaceCamp 1985 Peur bleue 1984 Les Saisons du cœur 1980 Les Portes du paradis

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