Stanley Kubrick

Stanley Kubrick
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Réalisateur, Scénario
États-Unis

Considéré à juste titre par certains cinéphiles comme LE Maître du 7ème Art, Kubrick a marqué l'histoire du cinéma en ayant réussi à transcender tous les genres, à signer les oeuvres les plus anti-conventionnelles tout en sachant rester accessible au grand public. Photographe talentueux dans sa jeune carrière, Kubrick démarre sa carrière par Fear and Desire, dont il a fait brûler toutes les bobines à notre plus grand regret - cependant, certains journaux font état d'un procès concernant les droits de ce film, procès perdu par le cinéaste ; il resterait donc des copies de Fear and Desire. Il entame ensuite une incursion dans le film noir: Killer's Kiss et surtout The Killing - dont la construction reprise sur celle de Rashomon, a elle même depuis inspiré de nombreux films - sont très remarqués à leur sortie, et Orson Welles considère déjà Kubrick comme un petit génie à suivre. Il avait tort car Kubrick était déjà un GRAND génie

Vient ensuite la bombe Les Sentiers de la Gloire, violent pamphlet anti-militariste qui restera interdit pendant 18 ans en France (le gouvernement français de l'époque niant toutefois avoir véritablement interdit ce film, précisant avoir simplement fait la demande au producteur de ne pas le sortir sur le territoire). Quant à Spartacus, il s'agit du film le moins personnel de Kubrick, mais cela reste un des meilleurs péplums jamais faits. Appelé par Kirk Douglas à la rescousse sur un tournage mal commencé par Anthony Mann, Kubrick, bien que n'ayant à aucun moment les mains libres, prouve déjà son immense savoir faire et impressionne déjà tous ses collaborateurs. Docteur Folamour est une grosse farce jouissive sur la guerre froide avec un Peter Sellers déchaîné dans un triple rôle (quadruple rôle, à l'origine) et un monumental George C.Scott. Lolita est une sulfureuse adaptation du roman de Nabokov, un chef-d'oeuvre de sensualité, cependant le moins aimé généralement des films de Kubrick, Michel Ciment le qualifiant même de grand film malade dans son livre Kubrick.

Vient ensuite la vague des grands films expérimentaux, construits en grands chapitres parfois symétriques et élaborés comme des très complexes parties d'échecs. 2001, l'odyssée de l'espace constitue, comme chacun sait, la révolution dans l'histoire de la SF. Métaphysique, intrigant, envoûtant, c'est LE film culte par excellence, indémodable parce qu'intemporel. Orange Mécanique fait scandale à sa sortie à cause de son extrême violence et sa crudité sexuelle, mais il reste la référence absolue sur la thématique de la violence (instinctive, individuelle ou sociale). Quant à Barry Lyndon, c'est un grand spectacle romanesque plein de noblesse et de magnificence artistique, transcendé par une lumière magnifique - la plupart des scènes étant éclairées directement à la bougie, une lentille spéciale ayant été créée pour les caméras du film.

Kubrick se lance dans le film d'épouvante avec Shining, vaste labyrinthe mental et surréaliste sur la désagrégation d'une cellule familiale. Renié par Stephen King (auteur du roman original) et par tous les fans de fantastique de l'époque, Kubrick a finalement gagné son pari - faire un chef d'¦uvre, ce que tout le monde admet aujourd'hui - sans toutefois atteindre son but avoué - faire avec Shining ce qu'il avait déjà fait avec 2001 pour le genre de la SF, un film référence. Full Metal Jacket est un intense film de guerre où les soldats sont réduits à des machines à tuer. Sorti en même temps que Platoon, souffrant de la comparaison de par son traitement radical et résolument anti-commercial, le film n'a malheureusement pas marqué le box-office de l'époque. Pourtant, quinze ans plus tard, il paraît évident que le film de Kubrick surpasse de loin celui de Stone.

En 1999, Kubrick meurt à la grande stupéfaction de tous. Il aura pourtant eu le temps d'achever Eyes Wide Shut, qu'il considère comme son film préféré. Ce testament intime et émouvant est un chef-d'oeuvre énigmatique qui mélange les genres avec une rare aisance et qui traite de l'angoisse existentialiste avec une ironie malicieuse et jubilatoire. Cette grande odyssée métaphysique des sentiments est la conclusion idéale à une oeuvre aussi inspirée que polyvalente.

À noter que le Festival de Deauville a présenté un documentaire de Jan Harlan : Life in Pictures, qui sera contenu dans la collection Kubrick en DVD.

par Yannick Vély

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