Paul Bartel

Paul Bartel
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États-Unis

Paradoxalement, Paul Bartel est principalement connu pour ses deux films les moins bons: Cannonball et Death race 2000 (ressorti au cours des années 80 sous le titre Les Seigneurs de la route). Deux monuments du cinéma d'anticipation à petit budget, deux potacheries aux qualités certaines, à l'aspect brouillon rebutant mais desquelles émane malgré tout, selon l'humeur, un charme incroyable. Deux productions Corman damant le pion en terme de chiffres au box office aux méga productions de l'époque, basées sur le même thème des lendemains qui déchantent (Soleil vert, Rollerball). L'un a été multi-rediffusé sur feu la Cinq, l'autre est disponible dans tous les bons vidéoclubs. Deux films ayant pour acteur principal le soi disant karatéka David Carradine, le fameux athlète au ventre mou et aux yeux qui ne regardent pas dans la même direction. Les deux films de Bartel sont à l'image de leur pseudo star: mou et partant un peu n'importe comment dans tous les sens... Il faut voir par exemple David Carradine faire ses quelques prouesses d'artiste martial dans Cannonball pour évaluer le choc ressenti par un spectateur de l'époque devant un Jackie Chan d'aujourd'hui

Et pourtant, ces deux films s'imposent comme des musts absolus de l'actionner destroy et jouissif. Monstrueusement subversifs, ils mettent en scène une société dans laquelle la violence télévisuelle est reine. Dans laquelle les héros sont des seigneurs de la route participant à des courses meurtrières. Sylvester Stallone, acteur surfant alors de petits budgets en pornos soft, en attente de Rocky, joue l'un d'entre eux. Une scène absolument mythique lui est réservée. Cette "course à la mort de l'an 2000" (Death race 2000), programme préféré des Américains en cette fin de siècle, prévoit une augmentation du nombre de points de chaque participant en fonction de leur façon de conduire et de gérer cette fameuse course. Celui qui termine avec le plus de points étant déclaré vainqueur. Et Machine Gun (sobriquet cocasse du personnage joué par Sly) d'écraser consciencieusement une rangée de petits vieux en fauteuils roulant, placés au bord de la route par une horde d'infirmière groupies... Mais au dernier moment, le coureur change de direction et écrase les unes après les autres les infirmières, gagnant ainsi encore plus de points.

Le cinéma de Bartel est à cette image: ne respectant rien, ni les conventions, ni le politiquement correct, et encore moins la société dans laquelle il vit et travaille (difficilement). Malheureusement, on aimerait vous parler encore plus de ses autres films... Mais ceux ci sont aujourd'hui quasiment invisibles. A l'occasion de divers festival, on aura l'occasion de voir le fabuleux Eating Raoul, ou le non moins bon Lust in the dust. Mais Bartel reste malheureusement apparemment interdit de séjour à la télévision ou dans les salles d'art et essai de Paris. Dommage. Un petit effort, messieurs les programmeurs. Proposez-nous du Paul Bartel !

par Anthony Sitruk

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