Joanne Kathleen Rowling

La vie de l’auteur d'Harry Potter est presque un roman en soi. Née à Chipping Sodbury, près de Bristol, Joanne Kathleen (J.K.) y passe son enfance jusqu’à ses neuf ans, quand ses parents déménagent à Tutshill au pays de Galles, célèbre pour son château (ceci expliquant cela). Les parents de J.K., chacun appartenant à la Marine, se sont rencontrés à la gare de Kings Cross, en prenant un train vers l’Ecosse. Les parents de J.K. se marient peu de temps après et un an après l’événement naît l’auteur. La famille Rowling vit dans une petite maison près du cimetière de la ville et le père travaille à l’usine Rolls Royce. J.K. et sa sœur vont à l’école locale, où le professeur est une femme aigrie qui place ses élèves dans la classe selon le potentiel qu’elle leur attribue: J.K., placée parmi les "faibles", garde un mauvais souvenir de cette période (là encore, Rogue n’est pas loin). Dans la famille Rowling, tout le monde lit beaucoup, notamment sa mère. Et il va de soi que J.K. ne fait pas exception (pour les intéressés, le livre préféré de son enfance est Le Cheval d’argent d’Elizabeth Goudge, et son auteur préféré Jessica Mitford)

Les grands-parents de l’auteur occupent également une grande importance sur son futur: Ainsi, par hommage, elle nommera les deux conducteurs du Magicobus, Ernie et Stanley, du nom de ses grands parents… Grandissant, J.K. atterrit au collège, où elle fait deux rencontres déterminantes: tout d’abord Mme Shepherd, son professeur de littérature, à qui elle doit, selon elle, en grande partie sa volonté d’écrire, son application ainsi qu’une grande influence. L’autre rencontre importante fut Sean Harris, son meilleur ami (dont elle avoue qu’elle a repris de nombreux traits de caractère pour créer Ron). C’est à lui qu’appartient la Ford Anglia Turquoise d'Arthur Weasley dans Harry Potter et la chambre des secrets, lequel livre lui est dédié. Mais c’est également durant son adolescence que la mère de Joanne commence à développer la sclérose.

Enfin diplômée, J.K., indécise, s’oriente vers une formation de secrétaire bilingue, laquelle échoue; elle décroche alors un emploi pour Amnesty international. C’est là que son petit ami du moment déménage pour Manchester, l’invitant à la rejoindre. Ce détail serait insignifiant, si au hasard d’un voyage Manchester-Londres, J.K. n’avait eu l’idée d’un jeune sorcier aux cheveux désordonnés. L’ironie, c’est que la fulgurance de cette révélation se retrouve bloquée dans le train faute de ne pouvoir la poser sur papier. Durant ce voyage naîtront Harry, Ron, Peeves, Nick quasi-sans-tête et Poudlard, bien évidemment. De ce moment à l’achèvement du premier livre des aventures du sorcier, s’écoulent cinq années, durant lesquels J.K. écrira tout, du petit détail aux grands événements, tout des personnages, tout des sept livres que compteront les aventures du sorcier.

Entre temps, elle déménage à Manchester, où elle travaille pour la chambre de commerce de la ville. Licenciée, elle n’en est pas au bout de ses peines: sa mère meurt des suites de sa maladie et un cambriolage la prive de ses biens. Alors, J.K. s’exile à Paris, où elle enseigne le temps d’une année l'anglais (pour ceux qui aurait eu la chance de la rencontrer). Ragaillardie de son expérience, elle part à Porto, toujours pour y enseigner l’anglais. Là, elle rencontre l’homme qui deviendra son mari. Elle accouche d’une petite fille un an et demi plus tard, Jessica. Mais voilà, son mariage est un échec et J.K. repart avec sa fille en Ecosse, à Edimbourg, chez sa sœur. Durant un an, elle prépare un concours pour devenir professeur, tout en démarrant plus sérieusement l’écriture de Harry, dans les cafés, comme elle en a toujours pris l’habitude (pour les curieux, au Nicolson’s, le bar de son beau-frère).

J.K. devient professeur et termine le livre. Nouveau problème, celui-ci, destiné aux enfants, fait le double de la norme. Et est refusé par le premier agent à qui il est présenté, de même que la première maison d’édition qui renvoie l’ouvrage. Finalement, un agent accepte de prendre l’auteur sous son aile, et un an après (1996), le livre est retenu par Bloomsbury. Il sort en 1997 et est presque aussitôt repris par Scholastic, éditeur américain. C’est là que la magie commence, et que pour Rowling, un choix s’impose: elle décide d’arrêter d’enseigner pour se consacrer à l’écriture de Harry Potter. Elle remporte au même moment le Smarties Book Price et les ventes décollent, les lettres de fans affluent. Le succès est en marche et atteint des sommets inattendus.

Harry Potter et la chambre des secrets, à sa sortie, se place numéro un des ventes, et la sortie du troisième volet des aventures du petit sorcier est littéralement un événement unique. Les gens se pressent pour rencontrer l’auteur lors de la promotion. Le volume quatre crée lui aussi un événement. On imagine la pression sur les épaules de l’auteur. Celle-ci déclare pour l’avenir qu’elle souhaite déjà finir l’histoire de Harry, qui s’achèvera au bout du septième livre. Et ensuite, oui, elle continuera d’écrire, mais pas sur Harry, elle l’assure. En attendant, J.K. Rowling, surprise elle-même du succès de son héros, vit dans l’isolement avec sa fille, travaillant à la suite des aventures du sorcier.

par Yannick Vély