James Bond

"My name is Bond, James Bond". La phrase est connue, l’homme aussi. James Bond. Le plus célèbre agent secret du monde. Au service de sa majesté. Au service de la couronne et de toutes les plus belles femmes du monde. Prêt à tous les sacrifices pour son pays, James Bond incarne le flegme britannique, l’élégance et la classe, le style et le charme. Les femmes le désirent comme amant et les hommes l’admirent et le jalousent secrètement. Homme d’action, intelligent, sportif et patriote, il risquera sa vie pour sa mission.

Il est né en 1953, mais les biographes se perdent en conjectures quant à ses origines. Orphelin, sa mère est supposée suisse et son père écossais. D’autres biographes, et c’est le cas le plus probable, pensent que son vrai père est Ian Fleming et qu’il serait né bien avant 1953 puisqu’il aurait prit part à la seconde guerre mondiale. Quoi qu’il en soit, James Bond a bénéficié des plus hautes instances éducatives britanniques et finit logiquement comme agent du MI6. Doué dans des domaines aussi variés que le lancé de couteau, le tir au pistolet ou les langues, James devient le meilleur agent du monde et bénéficie du 00, lui conférant le droit de tuer. Il se fait remarquer pour la première fois grâce à l’affaire du Casino Royale.

Le monde ne réalise pas tout ce qu’il doit à James Bond. Il ne conçoit pas le nombre de fois où celui-ci l’a sauvé d’une destruction certaine. Souvent coincé entre les intérêts, les conflits de pouvoir, les luttes intestines des Etats-Unis et de l’ex-URSS. Seulement, James Bond sait que les vrais méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Il sait qu’il y a toujours plus à voir que la surface des choses et que si certains sont prêts à voir en les Russes de méchants croquemitaines, James a souvent sa petite idée sur la question. Les vrais coupables? Le SPECTRE (SPécialiste En Contre-espionnage, actes de Terrorisme, Représailles et Extorsion, soit en version originale: SPecial Executive for Counterintelligence, Terrorism, Revenge and Extorsion), organisation criminelle dont le but est de dominer de monde ou de le détruire. Ses membres les plus célèbres sont le Docteur No (mort en 1962 de la main de James Bond) et surtout les fameux Blöfeld et Goldfinger. Ce dernier est très certainement resté comme l’adversaire le plus coriace de James. Proche de se faire émasculer par l’infâme, James Bond s’en sortira grâce à son astuce légendaire et sa capacité à bluffer. De son côté, Blöfeld est reconnu comme le chef de l’organisation criminelle et a inspiré de nombreux autres malfaiteurs tels que le Dr Denfer d'Austin Powers. Cet être malfaisant mourra, toujours à cause de James Bond, en 1981, dans l’affaire connue sous le nom de Rien que pour vos yeux, mettant un terme par la même occasion aux activités du SPECTRE.

La fin du SPECTRE ne mit pas pour autant le crime international au rencard et moult mégalomanes, destructeurs impuissants ou autres espions renégats menacèrent la planète de leurs petits doigts crochus et de leurs plans diaboliques. Ainsi, James Bond dû combattre des milliardaires misanthropes voulant créer une nouvelle race humaine dans Moonraker. Mais aussi contre des magnats des médias qui créaient l’actualité afin de la vendre, des pirates informatiques, des désaxés, des barons de la drogue, des anciens collègues ou des industriels véreux. Il se battit même contre son propre service. A la suite d’une brouille à propos d’une revanche personnelle, James Bond fut congédié, son Permis de Tuer retiré, et traqué par le MI6.

Seulement, un analyste attentif pourrait aisément soulever au minimum deux inconvénients à propos de James Bond. A force d’exploits largement retranscrits, sa couverture secrète d’agent au service de Sa Majesté aurait toutes les chances d’être éventée. N’importe quel super-vilain sait lire les journaux, voire les films inspirés de ses exploits. Et dès lors le nom et le visage de James Bond risqueraient de devenir synonyme d’échec pour leurs plans machiavéliques. Ceci, en admettant évidemment que le super-vilain n’est ni aveugle, ni sourd et que son intelligence se situe dans une bonne moyenne générale, ce qui en pratique semble loin d’être le cas. Le second point que l’analyste tatillon risquerait de soulever concerne son âge. En admettant que l’homme ait servi durant la guerre, il serait aujourd’hui bien trop âgé pour crapahuter dans des décors idylliques, trucider à tour de bras des hommes de main, et séduire tant de jeunes filles offertes. Pour ces deux points, il existe une réponse unique: les miracles de la chirurgie esthétique. En effet, l’homme, depuis sa première mission en 1953, a eu 7 visages différents, au minimum. 7 identités. Chacune ayant eu plus ou moins de succès, on n'en retiendra que certaines. Notamment celle calquée sur la physionomie de l’acteur écossais Sean Connery. Ces opérations de chirurgie comprennent aussi un changement complet des organes internes, permettant un rajeunissement total. Ainsi, James Bond devient le premier homme quasiment immortel et nous pouvons être certains qu’il continuera à servir Sa Majesté pour les quarante années à venir.

Pour conclure, nous pouvons dire que l’homme, malgré son travail basé sur la discrétion, a influencé notre façon de percevoir les rapports de force dans le monde. James est secret. Il est le secret le mieux partagé et pourtant le mieux gardé au monde. Insaisissable, personne ne sait encore sous quels traits nous le verrons débarquer dans ses aventures futures. Séducteur, son regard et sa désinvolture feraient fondre n’importe quelle jouvencelle. Mortel, les méchants n’ont qu’à bien se tenir, l’homme ne fera pas de prisonnier. Efficace, il nettoie mieux seul qu’une armée de femmes de ménage. Loyal, il reste fidèle à ses idéaux, à ses manies alcooliques de vodka-Martini, au shaker pas à la cuillère, et à ses tables de jeu.

Et si jamais, rancunier, l’homme voulait s’en prendre à votre serviteur, sachez que je ne parlerai pas. Et de toute façon la seule chose qu’il voudra de moi, c’est mourir. Un autre jour, peut-être.

par Nicolas Plaire