Rencontre avec les Expendables
En à peine trente minutes de questions piège (« le tournage, c’était un peu les JO, non ? », « comment faites-vous pour rester aussi musclés ? », on exagère à peine), pas forcément évident de tirer quelque chose d’intéressant… Pourtant, entre les blagues de Van Damme et le discours de politicien de Schwarzie, on s’est bien marré.
Le tournage, une forme de compétition ?
Sylvester Stallone – Oui, je les ai carrément encouragés à la compétition, je les ai poussés aussi loin que je le pouvais, pour qu’ils cherchent à s’épater les uns les autres. Tous les acteurs du film sont à la base de véritables athlètes, ils ont en eux cet esprit de compétition. Cet esprit est très présent dans leur vie privée également, dans leurs habitudes. Puis on sait tous qu’on a une vraie chance d’apparaître dans ce genre de film, c’est une chance de faire du cinéma, donc moi-même pendant le tournage je les encourageais à se monter les uns contre les autres afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes à l’écran.
Les expendables et les femmes
Sylvester Stallone – Les femmes sont bien plus compliquées à comprendre ou à combattre qu’une arme nucléaire. La difficulté qu’ont les « expendables » à parler aux femmes montre en eux une certaine faiblesse, ils ne sont pas sûrs d’eux, pas à l’aise dans ce genre de situation. Au contraire, dès qu’ils se retrouvent en groupe, ça fonctionne à nouveau pour eux. Mais leur vie privée est un désastre absolu. Tout va mal lorsqu’ils se retrouvent seuls, ils ne s’en sortent qu’au sein de l’équipe. Cela renforce aussi ce côté « expendable » : le fait qu’on puisse se débarrasser d’eux si facilement renforce en quelque sorte leur esprit d’équipe.
Leur définition du héros
Sylvester Stallone – Pour moi, le héros à le devoir d’être en compétition contre lui-même et d’aller contre cette impression que l’on peut parfois avoir de ne servir à rien. Le héros fera quelque chose d’héroïque afin que l’on se souvienne de lui, afin qu’il dépasse son statut d’homme banal. C’est sans doute la raison pour laquelle beaucoup de gens s’engagent dans l’armée : accomplir quelque chose qui aille au-delà de ce que la vie peut vous offrir au départ.
Arnold Schwarzenegger – Un héros rend possible l’impossible. C’est à ce moment qu’on se rend compte qu’il a réalisé un acte héroïque au sens large du terme. Nelson Mandela disait que beaucoup de choses semblent impossibles jusqu’à ce que quelqu’un les réalise. Ce challenge peut être politique par exemple, certains résultats que l’on se fixe peuvent paraître à la base totalement impossibles, inatteignables mais quelqu’un y parvient malgré tout. Mais ce genre d’héroïsme peut aussi s’adapter au sport, au cinéma, à la science.
Jean-Claude Van Damme – Difficile de parler du héros dans la mesure où je joue le méchant dans le film – je joue le personnage de Jean Vilain. Pour moi la difficulté en tant que méchant était de trouver quelqu’un, un héros, contre qui se battre. Sylvester… Pardon, Monsieur Stallone a trouvé le moyen de faire briller chaque comédien à l’écran, de nous laisser la possibilité de s’exprimer à l’écran sans être noyé au milieu du casting. C’était quelque chose de formidable qui a peu de chance d’être vu à nouveau sur grand écran dans les années à venir. Le héros, à mes yeux, accomplit certes des exploits héroïques, par exemple lorsqu’il doit se battre… Mais c’est aussi quelqu’un qui a peur de se battre et qui n’a pas peur de le montrer.
Sur le sport
Dolph Lundgren – Lorsque je suis dans une salle de gym, j’hésite toujours entre suer un bon coup ou me reposer un bon coup.
Sylvester Stallone – La question que l’on se pose toujours lorsqu’on doit s’entraîner et rester en forme, en bon état physique, c’est : « est-ce que cela en vaut la chandelle, est-ce que le plaisir que l’on en tire compense la douleur et la difficulté que l’on éprouve ? » Pour moi et pour toutes les personnes qui ont participé à ce film, la réponse est clairement oui. Bien sûr c’est difficile de faire attention à son alimentation et de s’entraîner en salle de sport continuellement. Mais je continue d’en tirer un véritable plaisir. C’est aussi dans la discipline qu’implique le sport que je trouve mon plaisir. Puis nous connaissons notre corps, nous savons quoi en faire, comment nous comporter, mais cela prend des années avant d’en arriver là, avant d’avoir la bonne méthode et les bons gestes.
Arnold Schwarzenegger – Pratiquer un sport devient rapidement une véritable addiction. Je ne peux m’imaginer passer une semaine sans aller en salle de sport pour m’entraîner. Ces rôles que nous avons interprétés ont contribué à promouvoir l’entraînement et l’envie de prendre soin de soi. Il y a quelques années, il était encore impossible de trouver une salle de sport dans certains hôtels alors qu’aujourd’hui il y a des équipements sportifs dans presque tous les hôtels, voir même parfois dans les chambres. Je suis content de cette évolution. Puis vous savez, le sport est quelque chose de naturel pour moi, c’est un peu comme manger, dormir ou faire l’amour. Il ne s’agit pas d’une contrainte, mais bien d’un style de vie. C’est mon style de vie. Ce matin, nous sommes partis visiter Paris à vélo par exemple, sans nous poser la question de savoir si ce serait difficile, fatigant. Nous sommes partis et nous avons visité et redécouvert cette ville magnifique d’une manière très agréable.
Jean-Claude Van Damme – On voit bien sur nos visages que nous avons souffert, que ça a été difficile parfois de nous entraîner pendant toutes ces années, de rester au top physiquement. Mais quelque part nous avons besoin de ça. Quand on nous pose la question, on a souvent envie de répondre que oui, c’est difficile. Alors que d’une certaine façon, ce n’était pas si difficile que ça dans la mesure où ça fait partie de notre personnalité, c’est dans notre sang, dans notre routine quotidienne. En revanche, arriver à l’heure sur le tournage, voilà quelque chose de difficile !
Dolph Lundgren – tout à l’heure, nous devons aller justement à la salle de sport nous entraîner.
