L'année ciné 2013 par ceux qui l'ont faite

L'année ciné 2013 par ceux qui l'ont faite

Comme en 2011 et 2012, nous avons demandé aux personnalités du cinéma que nous avons interviewées dans l'année de nous parler de leur(s) film(s) préféré(s) de 2013. Sortis en salles, découverts en festivals, ou avec un peu de décalage, vous verrez que certains titres ont largement marqué les cinéphiles de la planète entière. Certains nous ont répondu lors de nos discussions, d'autres nous ont mailé une liste de titres ou ont tenu à s'exprimer plus longuement. C'est aussi l'occasion, pour nous, de revenir sur ceux qui ont fait l'année 2013, et qui pour pas mal d'entre eux feront aussi la prochaine. Et les suivantes !

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Yann Gonzalez, réalisateur des Rencontres d'après minuit (Semaine de la Critique)

Ça se jouerait entre deux titres : Passion de Brian de Palma et La Jalousie de Philippe Garrel. Pour la même raison: ce sont deux films de pure mise en scène. Mise en scène virtuose du côté de De Palma, tout en chausse trappe, en trouées oniriques, en parti pris délirant, grotesque, quelque chose de très très opératique... J'ai jubilé, je trouve que c'est un film qui a un humour fou, les actrices sont over the top. J'ai vraiment pris mon pied et ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé devant un De Palma. Ce split-screen pendant L'Après-midi d'un Faune est la chose la plus belle que j'ai vue au cinéma cette année.

Le film de Phillipe Garrel est aussi un film de pure mise en scène mais de façon plus subtile. C'est vraiment un film très puissant sur l'idée de rapport affectif. Je trouve qu'il y a une émotion qui nait d'un simple raccord, d'une image, et c'est vraiment un film qui est plongé dans les ténèbres du cinéma. À travers lesquelles il y a d'un coup un personnage qui émerge, je pense notamment à ce plan sur Louis Garrel qui est en larmes sur un lit, tu as l'impression que ça vient du fin fond des temps et c'est bouleversant. C'est un film devant lequel je n'ai pas arrêté de pleurer. Il y a cette scène où Louis Garrel discute avec son vieux prof de cinéma et tout d'un coup il y a un plan sur la cour, c'est comme un plan immémorial, c'est de la sensibilité à l'état pur et on ne sait pas d'où ça vient. C'est vraiment magique. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant aimé un film de Garrel. Peut être depuis liberté la nuit.

En outsider, je dirais Tip Top de Serge Bozon. Aussi pour des questions de mise en scène, c'est vraiment ça qui m'intéresse. C'est un film qui est jubilatoire, d'une drôlerie incroyable. J'ai ri comme un bossu pendant toute la projection, il y a une idée de cinéma à chaque plan, Huppert à rarement été aussi bonne. Quand la goutte de sang tombe sur sa langue ça m'a fait penser à un duo de comiques américains totalement déjanté qui s'appelle Tim & Eric, ils ont une émission qui s'intitule Tim and Eric Awesome Show. C'est un film qui joue avec les frontières du grotesque, du ridicule, de l'absurde, qui est éminemment politique, peut-être malgré lui, hyper couillu et ça fait du bien de voir une proposition aussi forte dans le cinéma français d'aujourd'hui... (Je me suis un peu emballé non ?)
Notre entretien avec Yann Gonzalez
Notre critique des Rencontres d'après minuit (actuellement en salles)

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Jia Zhang-Ke, réalisateur de A Touch of Sin (Prix du scénario, Festival de Cannes)

Je citerais Pipeline de Vitaliy Manskiy. C'est un documentaire qui raconte le trajet d’un gazoduc entre la Sibérie et l’Europe occidentale.
Notre entretien avec Jia Zhang Ke
Notre critique de A Touch of Sin (actuellement en salles)

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Diego Quemada-Diez, réalisateur de Rêves d'or (Un Certain Regard)

A Touch of Sin ! C'est un grand film qui pose des questions sur le capitalisme, sur la société que nous avons créée. C'est puissant et beau, sans avoir recours à trop de dialogues ou d'explications. Très intelligent, une façon brillante de faire du cinéma. C'est ma Palme d'or. J'ai aimé La Vie d'Adèle, je trouve que c'est un grand film, mais A Touch of Sin est incroyable.
Notre entretien avec Diego Quemada-Diez
Notre critique de Rêves d'or (actuellement en salles)

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Jackie Kong, réalisatrice de Blood Diner (Etrange Festival)

End of Watch et The Grandmaster... Je suis accro à la série Breaking Bad. Regardez-la !
Notre entretien avec Jackie Kong
Notre critique de Blood Diner

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Ramon Zürcher, réalisateur de L’Étrange petit chat (Forum de la Berlinale)

Les films que j’ai préférés cette année sont : Viola de Matías Piñeiro, When Evening Falls on Bucarest or Metabolism de Corneliu Porumboiu, Les Salauds de Claire Denis et Faust d’Alexander Sokurov. Parmi les films germanophones, j'ai trouvé le film autrichien Soldate Jeannette de Daniel Hoesl très intéressant.
Notre entretien avec Ramon Zürcher
Notre critique de L’Étrange petit chat (en salles le 2 avril 2014)

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Daniel Hoesl, réalisateur de Soldate Jeannette (Tiger Award du meilleur film à Rotterdam)

Pour les fictions: Boy Eating the Bird’s Food de Ektoras Lygizos, est enthousiasmant autant par son esthétique que sa narration, avec une performance incroyable de son acteur principal qui façonne le récit d’un être humain en crise à cause de l’inconscience des autres, du capitalisme et de la schizophrénie de notre société capitaliste. Borgman d’Alex van Warderdam est un film sur notre absurde société occidentale, où la capacité d’aimer a été perdue, créant l’envie et la frustration. Et il faut bien un salopard qui vit dans les bois pour creuser un grand bassin dans lequel on noierait les corps sans vie et sans amour de notre malédiction matérialiste.

Pour les documentaires: The Act of Killing de Joshua Oppenheimer et Christine Cynn: l’homme est un loup pour l’homme. E Agora? Lambra-Me de Joaquim Pinto. Monsieur Pinto est séropositif depuis des décennies, il a aussi l’hépatite C. Il adore la vie, et il aime son compagnon. Une vie remplie de peur, et remplie de beauté. Célébrer la vie tout en dialoguant avec la mort. Bravo !
Notre entretien avec Daniel Hoesl
Notre critique de Soldate Jeannette

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Visra Vichit Vadakan, réalisatrice de Karaoke Girl (Festival de Rotterdam)

Les Chiens errants de Tsai Ming Liang pour sa brutalité et son humour. The Act of Killing de Joshua Oppenheimer pour son courage et sa perspicacité. Bends de Flora Lau pour sa beauté.
Notre entretien avec Visra Vichit Vadakan
Notre critique de Karaoke Girl

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Moira, scénariste/productrice de Remington & the Curse of the Zombadings (Festival de Gérardmer) et actrice/productrice de Norte, la fin de l'histoire (Un Certain Regard)

L'Inconnu du lac est mon film préféré de l'année. J'ai adoré et je veux le montrer aux Philippines. J'y travaille d'ailleurs. J'ai beaucoup aimé Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch. J'ai trouvé ça très cool, très intelligent. J'ai adoré La Jalousie de Philippe Garrel. Oh mon dieu c'est si beau ! Quand on regarde ce film, on n'a pas le sentiment de voir quelque chose qui aurait été créé récemment. On a l'impression que le film est là depuis longtemps. C'est très fragile et très beau. Et sans âge. Je citerais aussi The Act of Killing que j'ai trouvé très fort. Et globalement, l'année a été très bonne pour le cinéma philippin.
Notre entretien avec Moira
Notre critique de Remington & the Curse of the Zombadings
Notre critique de Norte, la fin de l'histoire (en salles courant 2014)

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Katrin Gebbe, réalisatrice de Tore Tanzt (Un Certain Regard)

J’ai adoré l’histoire poétique et tragique de Alabama Monroe de Felix van Groeningen. La distribution, le cadre et l’atmosphère sont incroyables et le sujet est très émouvant. Je dirais aussi que De rouille et d’os de Jacques Audiard, avec son interprétation extraordinaire, m’a beaucoup surprise. J’ai aimé les acteurs, l’utilisation en pleine confiance de la musique, et les effets spéciaux. On trouve également ce type de personnage brisé dans l’histoire d’amour allemande de Love Steaks. C’est à la fois drôle et sérieux. Le film parle de l’alcoolisme tout en évitant les clichés, et paraît très réaliste. J’aime cette façon de travailler qui est tout sauf lisse. The Act of Killing est le meilleur documentaire que j’ai jamais vu. Stupéfiant, choquant, comme une révélation. Je ne suis pas très comédie mais Frances Ha est frais et surprenant, avec une Greta Gerwig absolument brillante. Et Lore m’a étonnée. Le film, qui se passe dans l’Allemagne d’après-guerre, est sombre, honnête et authentique.
Notre entretien avec Katrin Gebbe
Notre critique de Tore Tanzt

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Joshua Oppenheimer, réalisateur de The Act of Killing (Panorama de la Berlinale)

The Machine Which Makes Everything Disappear, un film qui prouve que le cinéma peut parfois être touché par la grâce. Je citerais également l'incroyable Soldier on the Roof, mais aussi Paradis: Espoir, pour sa vision sans concession du vide et de l'absurdité, Frances Ha pour son rythme et sa bienveillance zinzin, et Stop the Pounding Heart pour son mystère et sa tension presque intolérable.
Notre entretien avec Joshua Oppenheimer
Notre critique de The Act of Killing

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Jason Banker, réalisateur de Toad Road (Festival de Gérardmer)

Spring Breakers est certainement l’un de mes films préférés de l’année, principalement à cause de son traitement rose bonbon de l’autodestruction. Une fête sans fin remplie de sexe, de drogue et de violence qui dévore les âmes de son cast en bikinis. Ce mélange de sensibilité d'auteur et de culture pop rend le voyage encore plus bizarre. Un autre film qui trône en haut de ma liste est le documentaire expérimental Leviathan. L’utilisation minimaliste de dialogue et d’événements dramatiques repousse les limites de l’abstraction. C’est une expérience viscérale, qui n'a pas peur de tenter des maladresses pour mieux capturer la beauté abstraite de l'horreur de la vie de tous les jours.
Notre entretien avec Jason Banker
Notre critique de Toad Road

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Herschell Gordon Lewis, co-réalisateur de Zombificador (en préparation)

Un étrange petit film intitulé Mud a retenu mon attention, et de tous les films que j’ai vus en 2013, je classerais celui-ci en premier. De manière assez surprenante, Matthew McConaughey y fait preuve d’un authentique talent d’acteur.
Notre entretien avec Herschell Gordon Lewis

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Marcela Said, réalisatrice de L’Été des poissons volants (Quinzaine des Réalisateurs)

Dans mes films préférés de 2013 je pourrais citer Borgman d’Alex Van Warmerdam, je l'ai découvert à Cannes et j’ai trouvé que c’était un film à la fois étrange et surréaliste, ça m' a vraiment plu. J'ai aussi beaucoup aimé Le Congrès d’Ari Folman, vraiment très original, poétique et politique. À Toronto j'ai vu un petit film qui m'a touchée, d'une réalisatrice norvégienne d'origine indienne, Iram haq, son film s'appelle I am Yours, et puis à Biarritz, il y avait un film argentin très bien de Santiago Loza, La Paz. J'ai vu aussi un film Suisse que j'ai beaucoup aimé sur la vie de Marie Stuart, Mary Queen of Scotts de Thomas Imbach. Et puis je viens de voir Gravity d’Alfonso Cuarón, et j'avoue qu’il y a des scènes que j'ai trouvées magnifiques, très recommandable !
Notre entretien avec Marcela Said
Notre critique de L’Été des poissons volants (en salles courant 2014)

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Xavier Legrand, réalisateur de Avant que de tout perdre (Grand Prix au Festival de Clermont-Ferrand)

J’ai vu beaucoup de courts métrages et très peu de longs en cette année 2013. Parmi ceux que j’ai vus, je retiendrai (sans originalité) Gravity d’Alfonso Cuarón. Je pense que je suis loin d'être le seul. Dans les découvertes, j’ai vu deux films qui ont attiré mon attention et que je retiendrai pour l’originalité de leurs scénarios et pour l’interprétation des acteurs. Le premier est un film allemand, Oh Boy de Jan Ole Gerster. Le second est le film roumain, Papa vient dimanche de Radu Jude: deux bons souvenirs de cinéma. Mais récemment j’ai eu un véritable coup de cœur pour un film que j'ai eu la chance de le découvrir en avant-première au Festival de Vendôme: c’est le second long-métrage de Robin Campillo, Eastern Boys, qui ne sortira qu’en mars 2014. Un film tout simplement magistral.
Notre entretien avec Xavier Legrand

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Eric England, réalisateur de Contracted (Étrange Festival)

Mes films préférés de l’année sont Gravity, Prisoners et Spring Breakers. J’ai trouvé que Gravity élevait le niveau non seulement de la science-fiction mais de la mise en scène en général. C’est un film incroyable, visuellement ahurissant. Un chef d’œuvre du cinéma moderne. Prisoners est un des films les plus intenses et engageants que j’ai vus depuis des lustres. La narration est menée de main de maître. J’étais tellement impliqué dans le film que je n’avais qu’une envie : que cela continue. Et ça veut dire beaucoup pour un film qui dure 2h30 ! Enfin, Spring Breakers est un des films les plus divertissants et originaux que j’ai vus depuis longtemps. L’histoire, l’esthétique, la musique, tout m’a fait sauté de mon siège. Je ne suis pas un fan énorme des autres films d’Harmony, mais Spring Breakers est un chef d’œuvre. Il brise beaucoup de règles et n’éprouve aucun remords. J’ai adoré chaque seconde de ce film.
Notre entretien avec Eric England
Notre critique de Contracted

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Stuart Gordon, réalisateur de Nevermore (en préparation)

Mes trois films préférés de l’année sont Prisoners de Denis Villeneuve, Spring Breakers d’Harmony Korine et Le Vent se lève de Hayao Miyazaki. J’ai aussi vu Europa Report de Sebastián Cordero que j’ai préféré à Gravity. Ce film prouve qu’on peut faire davantage avec un bon scénario et un peu d’intelligence qu’avec un énorme budget. J’ai aussi aimé Would You Rather de David Guy Levy qui confirme ma théorie selon laquelle une bonne interprétation est le meilleur des effets spéciaux.
Notre entretien avec Stuart Gordon

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Stacie Passon, réalisatrice de Breathe (Mention spéciale du Teddy Award au Panorama de la Berlinale)

12 Years A Slave de Steve McQueen dans lequel chaque scène est un exploit et It Felt Like Love d’Eliza Hittman : je n’avais rien vu de tel sur un grand écran. Je citerais également After Tiller et Gideon's Army, deux des documentaires les plus importants sur l’Amérique d’aujourd’hui.
Notre entretien avec Stacie Passon
Notre critique de Breathe (en dvd courant 2014)

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Sophie Letourneur, réalisatrice des Coquillettes (Festival de Locarno)

En 2013 j’ai sorti Les Coquillettes, j’ai fait un bébé, je me suis mariée et j’ai tourné mon prochain film ... bref je n’ai pas eu le temps d’aller au cinéma, à part pour voir L'Inconnu du lac que j’ai trouvé super ! Mais j’ai raté le Hong Sang-Soo...
Notre entretien avec Sophie Letourneur
Notre critique des Coquillettes

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Josh Johnson, réalisateur de Rewind This ! (Étrange Festival)

Her est le meilleur film que j’ai vu depuis There Will Be Blood. Sinon, il y a deux autres films qui m’ont vraiment marqué cette année. D’abord Upstream Color, de Shane Carruth, un film en forme de casse-tête qui traite d'identité, d'autorité et de notre société contemporaine faite d'interconnexions. La narration y est à la fois complexe et exigeante et pourtant le film parvient à captiver le spectateur, même quand celui-ci ne comprend pas ce qu'il voit. C'est tout sauf un film tranquilles et pourtant on se sent presque bercé en le regardant. Se perdre dans sa complexité apporte confort et sérénité. Mais le plus important, c'est que Carruth tient à tout prix à faire évoluer le langage cinématographique. Le style de Upstream Color nous paraît complètement étranger aujourd'hui, mais nous donne un indice sur ce à quoi les films ressembleront dans des années. Mon autre film préféré de 2013 est The Act of Killing. Le plus grand don que le cinéma puisse nous faire c'est celui de l'empathie. En nous faisant ressentir malgré nous de la sympathie pour les responsables d'un génocide, ce documentaire utilise l'empathie comme une arme. À force d'apprécier la compagnie de ces assassins, on en vient à remettre ses instincts en question. Le film possède un humour inattendu, provoque des émotions complexes, le résultat est tout simplement unique.
Notre entretien avec Josh Johnson
Notre critique de Rewind This !

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Nine Antico, auteure de bandes dessinées, illustratrice du Coffret Rohmer (édité par Potemkine)

Trop dur de choisir. Tous ces films à l'esthétisme soigné m'ont tourné le ventre : Mud, Frances Ha, L'Inconnu du lac, La Vie d'Adèle, Blue Jasmine, Vandal, Inside Llewyn Davis, Snowpiercer.
Notre entretien avec Nine Antico
Notre dossier Eric Rohmer

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Benoit Dalle, responsable des éditions Potemkine

Je ne parle pas de nos films, bien entendu. N°1 : Borgman d’Alex van Warmerdam. Puis Haewon et les hommes, Gravity, Blancanieves, L'Inconnu du lac, la trilogie de Bill Douglas, La Cinquième saison et Mud.
Notre entretien avec Benoit Dalle

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Vahid Vakilifar, réalisateur de Taboor (Prix de la critique au Festival Deauville Asia)

Holy Motors. Je sais, c’est un film de l’an dernier mais je n’ai eu l’occasion de le découvrir que cette année. C’est un film qui invente son propre monde, un univers complètement fou que j’ai adoré. Il est scandaleux que certaines personnes ne voient pas ce film, il est magique. C’est un film qui repousse les limites de la réalité.
Notre entretien avec Vahid Vakilifar
Notre critique de Taboor

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Michael Bartlett, réalisateur de House of Last Things (Festival de Gérardmer)

Depuis notre première à Gérardmer, j’ai eu une année très occupée à voyager en festivals pour House of Last Things. Donc je n’ai pas eu le luxe de voir autant de films que je le fais habituellement, MAIS de tous les films que j’ai vus (et je pense que ça ne vous surprendra pas), Holy Motors de Leos Carax est celui qui m’a le plus impressionné – et qui m’impressionne encore. C’est pratiquement impossible de comparer Holy Motors à quoi que ce soit d’autre. Il se distingue comme un incroyable morceau de cinéma, une peinture d’une splendeur métaphysique qui défie les règles et les conventions. Un film que je reverrai encore et encore.
Notre entretien avec Michael Bartlett
Notre critique de House of Last Things

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Pandora Boxx, artiste performer

Je n'ai pas eu le temps d'aller au cinéma autant que je la souhaitais, mais je me suis quand même arrangé pour voir Hunger Games, l'embrasement. C'était génial! Je suis fan des livres à la base, et j'avais déjà beaucoup aimé le premier volet. Mais ils se sont vraiment surpassés pour celui-ci. C'était particulièrement spectaculaire, et paradoxalement c'est une qualité qui se perd un peu trop dans les blockbusters d'aujourd'hui.
Notre entretien avec Pandora Boxx

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Hajime Ohata, réalisateur de Henge (Festival de Gérardmer)

Django Unchained de Quentin Tarantino. Un miracle de cinema. Jack Reacher de Christopher McQuarrie. Un film qui représente, d’une certaine manière, le pouvoir sans limite des films hollywoodiens : si les autres films étaient faits aussi simplement et efficacement que celui-ci, ils seraient probablement plus fun. Dark Mystery Files: Too Scary! de Koji Shiraishi. C’est un film/série sorti seulement au Japon. Et c’est trop bon pour n’être exploité qu’au Japon. Les films réalisés par Koji Shiraishi ont toujours quelque chose de miraculeux qui ne tient pas seulement du strict cinéma. Plutôt d’une façon de combattre la réalité. Si Koji Shiraishi avait réalisé La Cabane dans les bois, le film aurait été largement plus drôle.
Notre entretien avec Hajime Ohata
Notre critique de Henge

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Gustav Deutsch, réalisateur de Shirley: Visions of Reality (Forum de la Berlinale)

Mon film préféré de 2013 est Nebraska d’Alexander Payne. Je l'aime pour sa chaleur humaine, son sous-texte socio-politique, sa magnifique photographie en noir et blanc, et ses images iconiques de « l'autre » Amérique. C'est un film sur une relation père/fils archétypale en même temps qu’un drame digne de la mythologie grecque.
Notre entretien avec Gustav Deutsch
Notre critique de Shirley: Visions of Reality (en salles le 9 avril 2014)

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Vianney Lebasque, réalisateur des Petits princes

Le premier film qui m'a marqué cette année est Blancanieves de Pablo Berger. Un film à la fois drôle, poétique et dramatique mais surtout un film surprenant. Du format de l'image aux partis pris de montage, tout est inspirant dans ce film. A voir particulièrement pour la composition des cadres et l'originalité du montage. Une liberté artistique qui fait du bien en 2013. Je me suis aussi laissé prendre par Alabama Monroe de Felix Van Groeningen. La vitalité des personnages et la beauté de la mise en scène m'ont vraiment embarqué. Avec une mention spéciale pour la BO et la lumière du film, sans doute parmi les plus belles de l'année. Je citerai aussi La Vie d'Adèle et Gravity, deux films totalement opposés mais tellement brillants dans leur genre. Un cinéma de sensation d'un côté, avec une mise en scène magistrale de Cuaron. Un cinéma d'émotion de l'autre, où j'ai trouvé le personnage d'Adèle Exarchopoulos totalement bouleversant.
Notre entretien avec Vianney Lebasque
Notre critique des Petits princes

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Pia Marais, réalisatrice de Layla (Mention spéciale à la Berlinale)

Les films que j'ai préférés cette année: Boy Eating the Bird’s Food d'Ektoras Lygizos, De rouille et d’os de Jacques Audiard, The Act of Killing de Joshua Oppenheimer et Ship of Theseus d'Annand Gandhi.
Notre entretien avec Pia Marais
Notre critique de Layla (en salles le 26 mars 2014)

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Stéphanie Régnier, réalisatrice de Kelly (Cinéma du Réel)

Dans ce que j'ai vu, le film que je retiens est Revolution Zendj de Tariq Teguia. Ensuite je pense à deux films vus en festivals : 31st Haul de Denis Klebleev, vu au Cinéma du Réel et Sofia's Last Ambulance de Ilian Metev. Et j'avais bien aimé Camille Claudel 1915 de Dumont.
Notre entretien avec Stéphanie Régnier
Notre critique de Kelly

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Sebastian Lelio, réalisateur de Gloria (Prix d'interprétation féminine à la Berlinale)

Les meilleurs films de l’année ou les plus importants pour moi (dans l’ordre d’apparition dans ma vie):

La Vie d'Adèle d’Abdellatif Kechiche. C’est incroyable de voir avec quelle acuité le cinéma peut capturer la complexité des êtres humains. L’interprétation d’Adèle Exarchopoulos est juste remarquable. Le film appartient certainement à une tradition de films français sur le pouvoir dévastateur de la passion comme A nos amours, Sans toit ni loi et même La Femme d’à côté. Kechiche a créé un film dynamique, passionné, sur l’explosion que représente le fait de se sentir en vie. Mais derrière ça, c’est aussi un film sur le pouvoir qu’a le cinéma d’incarner la collision entre la lumière et les ténèbres, à de nombreux niveaux.

Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch. Ce film est comme un met délicat, un poème sur ce que cela implique et signifie que d'être rebelle et sensible. Les piques sur les industries du disque et du cinéma sont fantastiques. Mais ce que j'ai préféré, c'est que Jarmusch parvient à traduire l'éternité, il ressuscite quelque chose qui était complètement absent du cinéma contemporain : la conception olistique de l'espace et du temps. Il y a une immense beauté dans cette amplitude-là.

Frances Ha de Noah Baumbach. La comédie d’apprentissage de l’année. Léger en apparence, et tellement émouvant. Egalement un film sur la beauté du langage cinématographique et sur le plaisir de la référence cinéphile. L’atmosphère est unique, captivante. C’est juste impossible de ne pas aimer Greta Gerwig. Un peu comme Modern Love, la chanson de Bowie qu’on entend dans le film, elle essaie, elle échoue, mais elle essaie à nouveau. Et c’est irrésistible.

Histoire de ma mort d'Albert Serra. Le film est resté en moi depuis que je l’ai vu à Locarno. Etrange et contagieux, il parvient à combiner naturellement deux périodes de l’histoire de la pensée humaine, les Lumières et le Romantisme. La seconde dévore littéralement la première. Il y a un mystère qui se niche dans chacune des images, chacun des moments du film. La beauté opaque, l’intertextualité sophistiquée, ce sentiment d’ivresse qui contamine tout à la fin. C’est très puissant sans qu’on parvienne à expliquer pourquoi.

The Act of Killing de Joshua Oppenheimer. La banalité du mal est dans l’adn de ce documentaire. L’ignorance des êtres humains, l’aveuglement, la folie, l’animalité, les ténèbres qui semblent pouvoir s’abattre si facilement sur la société. Les catégories "réel" ou "fiction" deviennent ici obsolètes, car le film est plus réel que la réalité et plus factice que la fiction. L'ultime signal d'alarme quant à la perversion des idéologies. Bouleversant.

Spring Breakers de Harmony Korine La rencontre du rap et du punk. Ce n’est pas tant une question de virtuosité que d’attitude. Le film n'est pas dupe de ses propres moyens narratifs, et c'est justement ce qui le rend aussi corrosif et autodestructeur, aussi pervers et radioactif. Un film en état d'explosion permanente. Comme si Korine cherchait à détruire le cinéma, j'espère dans le but de pouvoir y croire à nouveau un jour. Apparemment ce n'est pas pour un future proche.

Nebraska d'Alexander Payne. Un bel exercice de style. Un hommage à la tradition du cinéma américain classique, porté par la performance émouvante de Bruce Dern. La simplicité du film est quelque chose de très difficile à obtenir. Ce type de transparence relève toujours de la conquête.

Heli de Amat Escalante. Pourrait être un film d'horreur mais il reste très réaliste. C'est un portrait sans concession de la folie qui s'est emparé du Mexique. Dans un style sec et direct, le film offre une exploration supplémentaire des effets dévastateurs d'un meurtre. Magnifique.
Notre entretien avec Sebastian Lelio
Notre critique de Gloria (en salles le 19 février 2014)

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Sabu, réalisateur de Miss Zombie (Étrange Festival)

Désolé... mais aucun.
Notre entretien avec Sabu
Notre critique de Miss Zombie

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Erik Matti, réalisateur de On the Job (Quinzaine des Réalisateurs)

Blue Ruin. Un portrait de la culture anti-armes porté par la performance de l'acteur principal, particulièrement crédible en monsieur tout le monde. Parfois sombre, parfois drôle, c'est un petit film bien troussé avec un personnage et une histoire incroyable.
Drug War. A l'exception de quelques compromis moralisateurs (comme le fait qu'un flic doive toujours rester bon et aider ses collègues), c'est du bon Johnnie To: les décors, les nombreux personnages et une intrigue pleine de rebondissements et de twists, un peu comme Mission Impossible en plus réaliste (hormis le parrain de la drogue qui surjoue). J'ai particulièrement aimé la scène ou les voitures sont utilisées comme des chevaux dans une joute médiévale. Tout le milieu du film n'est même pas vraiment de l'action mais reste très bien conçu. Sun Honglei livre une performance larger than life dans le rôle du flic chinois.
Before Midnight. Cette franchise doit être la seule à permettre aux spectateurs de grandir en même temps que ses personnages. Ce chapitre-ci a atteint le ton idéal, celui d'un couple au crépuscule de sa relation. Le premier film parlait de l'excitation de lier connaissance avec un inconnu, le deuxième explorait la possibilité de retrouvailles, et le troisième pose la question "et maintenant qu'est ce qu'on fait?". Et il y répond avec une clairvoyance mature et très américaine. Ethan Hawke livre sa meilleure performance de la série. En n'en faisant pas trop, en n'essayant pas d'être cool comme dans les précédents épisodes. Plus relax et avec plus d'assurance.
Gravity. Il y a eu beaucoup de commentaires remettant en question la qualité de l'histoire racontée. Mais le truc de Gravity ce n'est pas son histoire. Il y a beaucoup de films qui cherchent à avoir un discours profond sur la vie. Des films où le sujet est roi et où le traitement n'est que secondaire. Là, on parle d'un autre film. Ce film repousse les limites de la forme cinématographique. Sa prouesse technique fait de Gravity un film à part et c'est de ça qu'on devrait parler. J'ai passé ma séance bouche bée. Au moment où on pensait que tout avait été exploré au niveau du langage cinématographique, Gravity nous montre qu'il y a encore beaucoup à apprendre sur le cinéma. L'expérience du cinéma, ce n'est pas qu'une histoire. Gravity nous rappelle que l'exploration de la forme est aussi importante que ce qu'un film a à dire.
C'est la fin. Monter un film où les acteurs jouent leur propre rôle et penser que ça va intéresser le public, voilà qui est admirable. C'est presque une suite de Super Grave, et c'est très bien écrit. Oui, il y a des moments de gags gratuits mais le film parvient à être vraiment attachant. Je ne connais ces gens que par leurs films mais j'avais l'impression de faire partie de leur bande. Il y a des films que vous regardez quand vous êtes dans une humeur particulière. Et puis il y a ceux qui peuvent vous accompagner à tout moment. Si je devais vivre seul sur une île jusqu'au jour de ma mort et que j'avais à choisir entre Le Décalogue de Kieslowski et ça, je choisirais ce film.
Notre entretien avec Erik Matti
Notre critique de On the Job (en salles le 14 mai 2014)

Propos recueillis par Nicolas Bardot, Gregory Coutaut & Liam Engle

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Nos autres interviews de l'année

Rencontre avec Alexandre Aja, Nora Arnezeder et Rob, réalisateur, actrice et compositeur de Maniac (Festival de Cannes, hors compétition)

Peng Xiaolian, réalisatrice (à l'occasion de sa rétrospective au Forum des Images)

Hédi Zardi, programmateur au Festival de Gérardmer

Hideo Nakata, réalisateur de The Complex (Festival de Gérardmer)

Marina de Van, réalisatrice de Dark Touch (Etrange Festival)

Conférence de presse Calin Peter Netzer, réalisateur de Mère et fils (Ours d'or à la Berlinale)

Yorgos Lanthimos, réalisateur de Alps (Prix du scénario, Mostra de Venise)

Sono Sion, , réalisateur de The Land of Hope et Why Don't You Play in Hell ? (Festival Deauville Asia & Étrange Festival)

Maja Milos, réalisatrice de Clip (Tiger Award du meilleur film à Rotterdam)

Wong Kar Wai, réalisateur de The Grandmaster (Berlinale)

Peter Strickland, réalisateur de Berberian Sound Studio (Prix du Jury au Festival de Gérardmer)

Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs

Roman Coppola, réalisateur de Dans la tête de Charles Swan III

Nina Hoss, actrice de Gold (Compétition à la Berlinale)

Thomas Arslan, réalisateur de Gold (Compétition à la Berlinale)

Eliza Hittman, réalisatrice de It Felt Like Love

Aude Hesbert, déléguée générale et directrice artistique du festival Paris Cinéma

Edgar Wright, réalisateur du Dernier pub avant la fin du monde

Ben Wheatley, réalisateur de English Revolution

Anthony Chen, réalisateur de Ilo Ilo (Caméra d'or au Festival de Cannes)

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Nos interviews réalisées en 2012 pour des films distribués en 2013

Bob Byington, réalisateur de Somebody Up There Likes Me (Prix du jury au Festival de Locarno)

Anocha Suwichakornpong, réalisatrice de Mundane History (Festival Paris Cinéma)

Paula Markovitch, réalisatrice de El Premio (Prix de la commission technique à la Berlinale)

Bence Fliegauf, réalisateur de Just the Wind (Grand Prix à la Berlinale)

Kristina Buozyte, réalisatrice de Vanishing Waves (Etrange Festival)

Hitoshi Takekiyo, réalisateur de After School Midnighters (Étrange Festival)
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Un très grand merci à tous ceux qui ont accepté de répondre à nos questions durant cette année 2013

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par Nicolas Bardot

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