Festival Black Movie: Entretien avec Yoshihiro Nishimura
C'est peut-être le défouloir le plus jubilatoire de l'année : Kodoku Meatball Machine est un film gore façon bouteille de soda bien gazeux qui aurait été vigoureusement secouée et qui s'apprête à exploser. Il a été présenté en début d'année au Festival Black Movie. Nous avons réalisé un entretien express avec son réalisateur, le Japonais Yoshihiro Nishimura...
Le premier Meatball Machine était déjà over the top. Quel était votre défi avec cette suite ?
A l'époque j'étais chargé des effets spéciaux et des maquillages pour le premier Meatball Machine. Une autre personne s'occupait du design des personnages. Cette fois-ci, je me suis occupé de tout: de la gestion du budget au design des personnages, en passant par l'histoire etc... et tout était un défi pour moi. Le budget était tellement limité que j'ai tout tourné dans le vieux quartier d'Asakusa où je vis. A vrai dire cela a présenté de nombreux avantage, puisque j'ai pu anticiper le déplacement du staff, faire des préparatifs dans mon studio...
Dans quelle mesure diriez-vous que votre expérience dans les effets spéciaux et le maquillage vous a servi en tant que réalisateur?
Comme je connais de fond en comble les effets spéciaux et le maquillage, je sais comment couper le souffle au public. Je pense que je peux créer un film en ayant une perspective différente de celle d'autres réalisateurs.
Vos films sont remplis d'images puissantes. Quelles sont vos inspirations visuelles ?
L'inspiration me vient de la vie quotidienne, du stress, des plaintes, de la politique, de la société, des affaires. J'ai grandi au Japon, je ne parle pas anglais. Je pense que je mourrai au Japon. Je souhaite continuer à exprimer mon insatisfaction vis-à-vis de mon pays. A chaque fois que j'écris un storyboard, chaque matin, j'ouvre mes bras, je regarde le ciel. Et j'embrasse tout: ce qu'il y a de drôle et de triste, la frustration, les regrets, tout – et je le recrache.
Avez-vous un nouveau projet?
Il y a tellement de projets sur lesquels je travaille actuellement, sur un homme invisible, sur une idol, sur les ramen... Mais j'ai besoin d'argent pour les accomplir.
Entretien réalisé le 5 février 2018. Un grand merci à Pascal Knoerr.