Festival de Gérardmer: Entretien avec Teemu Nikki
Le réalisateur finlandais Teemu Nikki déménage avec Lovemilla, l'ovni décalé présenté au dernier Festival de Gérardmer. Lovemilla raconte avec bienveillance une histoire d'amour aux personnages gentils comme du pain de mie, plongés dans un univers totalement bariolé et farfelu. Entretien express avec son réalisateur...
Votre film Lovemilla s'inspire d'une série télévisée. Pouvez-vous nous raconter comment ces personnages sont nés?
A l'origine, les personnages étaient assez différents. Ils étaient même encore plus dans la caricature. Et puis, au fil des 70 épisodes de #lovemilla, ils ont évolué jusqu'à ce qu'on voit dans le film. On adorait ces personnages, du coup on a décidé d'en faire un film afin de donner une fin digne de ce nom à leur histoire.
A première vue, Lovemilla pourrait ressembler à un freakshow. Mais finalement, on ressent toujours de la bienveillance et de l'empathie à l'égard des héros du film. Était-ce une de vos préoccupations à l'écriture du film?
L'idée était de raconter une curieuse histoire d'amour avec des émotions tout à fait réalistes. Les personnages ont l'air étranges, et il se passe tout un tas de trucs impossibles. Mais il était nécessaire de s'identifier aux émotions véhiculées par le film.
Lovemilla détourne de manière assez rafraichissante les histoires habituelles de masculinité et de virilité qu'on peut voir dans pas mal de films fantastiques. Ici, les garçons sont doux, joufflus, et portent des fringues de toutes les couleurs. Pouvez-vous nous en dire plus sur le traitement queer des personnages?
Tout est outrancier dans Lovemilla. Le personnage gay, par exemple, semble très stéréotypé, super coloré et super gay. Mais il ne s'agit que de sa couverture – finalement, il n'est pas si stéréotypé.
Vous souvenez-vous du moment où vous avez eu cette étrange idée du « vengeur gastrique »?
Ce vengeur, c'est une idée qui date d'il y a 10 ans, et c'était pour un court métrage. J'ai attendu tout ce temps le moment parfait pour l'utiliser. Je crois que ce qui est venu en premier, c'était ce gros plan d'un doigt qui se frotte à différentes choses.
Quelles références aviez-vous en tête lors de la préparation de Lovemilla?
Tout ce que le cinéma des années 80 a donné de meilleur en termes de films de genre. Ça va de Robocop à Gremlins par exemple.
Quels sont vos projets?
Pour le moment je tourne une nouvelle série pour la télévision finlandaise. C'est à propos d'un groupe de jeune gens fous, au sens psychiatrique. On écrit également un nouveau film qui devrait être assez cool.
Entretien réalisé le 7 février 2016. Un grand merci à Jani Pösö et Alberto Alvarez Aguilera