Entretien avec Josh Johnson
L'Américain Josh Johnson signe avec Rewind This ! un documentaire consacré au boom de la VHS dans les années 80. Le film est une exploration nostalgique et fétichiste ainsi qu'un drôle de voyage dans le temps. Rewind This ! est diffusé dans le cadre de l’Étrange Festival. Nous vous proposons un entretien avec son réalisateur !
FilmDeCulte : Dans quelle mesure peut-on dire que Rewind This ! est un documentaire sur la nostalgie ?
Josh Johnson: La nostalgie est à l’origine même du projet. Les souvenirs du magasin de cassettes vidéos, ce sentiment de liberté, voilà quelque chose de puissant pour une génération entière. Cela dit, on voulait s’assurer de faire un film qui parlait également du futur, qui questionne les gens sur tous les aspects de l’histoire du home video.
FdC : Rewind This ! a été produit notamment par Panos Cosmatos, dont le film Beyond the Black Rainbow était déjà très nostalgique. Quel a été son apport sur Rewind This ! ?
JJ: Panos (lire notre entretien) nous a apporté beaucoup de soutien dès la base du projet. Son nom est lié au film en tant que producteur exécutif de par sa contribution à notre Kickstarter. Il s’est intéressé au sujet, et voulait que le film se fasse. Et il a toujours été d’un grand soutien depuis.
FdC : Quel rôle a joué Kickstarter dans le financement de votre film ?
JJ: On avait terminé 80% du film, mais il restait quelques gros obstacles financiers à affronter. On voulait élargir notre perspective en sortant d’Amérique du Nord pour aller au Japon. Il y avait aussi tout un tas de dépenses de post-production à venir. La campagne Kickstarter avait pour but de réunir des fonds pour éliminer ces problèmes. On est allé plus loin que notre objectif initial, ce qui nous a permis de faire deux voyages supplémentaires par rapport à notre planning de production.
FdC : Rewind This ! est également un film très drôle. Est-ce que cette dimension comique était présente dès le début du projet ?
JJ: On a toujours voulu raconter cette histoire d’un point de vue humain, avec autant d’humour et de charme que possible. Et nous avons réalisé, en voyant d’autres documentaires, que le rire rendait possible la transmission de tout un tas d’informations plus facilement.
FdC : Les intervenants dans Rewind This ! viennent de divers horizons, de Cassandra Peterson à Mamoru Oshii, mais sont aussi reliés par leur appartenance à une contre-culture. C'est le cas de Frank Henenlotter, Shôko Nakahara et d'autres. Comment s'est effectué le choix de ces intervenants ?
JJ: Le critère, c’était ce qui les liait au home video. Ils font comme vous le dites partie de la contre-culture, et dans les tout premiers moments de la vidéo, il y avait très peu d’implication de la part des grands studios. Le business s’est construit grâce à des pionniers indépendants et des visionnaires artistiques. Par ailleurs la VHS est maintenue en vie aujourd’hui grâce à toute une frange de fans et de collectionneurs qui se retrouvent confortablement dans le même monde.
FdC : L’affiche de Rewind This ! a été conçue dans l’esprit d’époque. Rewind This ! parle justement des posters spécialement créés pour éveiller le désir, quitte à être totalement farfelus. Qu'est-ce qui selon vous faisait le succès de ces affiches ?
JJ: Les affiches des années 80 vendaient des idées plus que des stars de cinéma. C’était des œuvres d’art uniques qui allumaient une étincelle dans l’imagination du public. Plutôt qu’illustrer clairement ce qu’était le film, ces affiches vous forçaient à imaginer ce que le film pourrait être.
FdC : Vous avez confié être vous-même un collectionneur de VHS. Dans votre collection, quel est les titre le plus rare ou précieux ? Ou le plus déviant/extravagant ?
JJ: Mon film le plus cher est Science Crazed, qui est une rareté canadienne. C’est le film le plus étrange que j’aie jamais vu, et les copies de ce long métrage sont extrêmement rares. J’en ai seulement trouvé deux chez d’autres collectionneurs, et je n’ai jamais vu ce film émerger sur Ebay.
Entretien réalisé le 8 septembre 2013.
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