Entretien avec Hédi Zardi
Programmateur du Festival de Gérardmer, Hédi Zardi revient pour nous sur les films retenus, dévoile les coulisses de la sélection et nous fait partager ses coups de cœur !
FilmDeCulte : Comment s’effectue, tout au long de l’année, votre travail de sélection pour le festival ?
Hédi Zardi: La première étape, c’est être à l’écoute des retombées du festival. Aussi bien auprès des festivaliers que de la presse, les taux de fréquentation, ce qui nous permet de voir comment le programme de l’année précédente a été perçu, et comment on a su l’accompagner auprès des festivaliers. Là on fait le bilan : ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, ce qu’il y a à améliorer. Mais surtout on établit une liste de souhaits en termes de thématiques, de personnalités, de genres, de couleurs et teintes qu’on veut donner aux éditions suivantes. Ça, c’est juste après le festival.
Ensuite on commence à travailler lors du Festival de Cannes, qui est le plus grand marché du film au monde. Là nous allons aux projections du Marché du film. Qui, en parallèle de la sélection officielle ou des autres sélections, est le nerf de la guerre. C’est là que les producteurs confient leurs films à des vendeurs qui les montrent à des distributeurs du monde entier et des programmateurs de festivals. Ce qu’ils peuvent montrer dès le mois de mai, nous allons le voir en projection. Et on entame un dialogue avec eux. Le mois de mai, qui est une date assez lointaine du Festival de Gérardmer, c’est juste voir ce qui va venir sur le marché, grosso modo. Ensuite, après ce tour d’horizon, dès le mois d’août, il y a les festivals de Venise et de Toronto, qui sont des gros festivals et deux marchés importants (surtout Toronto). On prend des options, on demande à voir les films. Et on commence un visionnage intensif à partir de cette période.
De là, il y a des films qu’on peut avoir, des films qu’on ne peut pas avoir, des distributeurs qui sont prêts à attendre Gérardmer, d’autres qui veulent les sortir plus tôt. Donc en septembre, octobre, novembre, il y a ce buzz de choses qu’on souhaite, qu’on ne peut pas avoir, qui vont sortir avant en salles. Parfois, dans la dernière ligne droite, il y a des petites surprises qui apparaissent, comme des films prêts pour Sundance.
Ça c’est le parcours officiel, via les marchés de films. La deuxième piste c’est le relationnel qu’on a avec les distributeurs, réalisateurs, producteurs qui, eux, naturellement peuvent être amenés à nous présenter leur film. C’est le cas avec Hideo Nakata qui a envoyé directement son dvd au mois de septembre en nous disant « Je serais très honoré de présenter mon film au comité de sélection pour cette 20e édition ». C’est un exemple parmi d’autres mais il y a certains réalisateurs avec qui on a des rapports privilégiés, il y a une certaine fidélité, et ils savent qu’on a une certaine expérience de promotion du film de genre qui dure depuis plus de 40 ans. Parce qu’avant les 20 ans de Gérardmer, le festival a duré plus de 20 ans à Avoriaz, donc on sait comment parler de ces films-là.
Après, pour sélectionner un film, il y a des évidences. On aime, on dit oui tout de suite. Quand il y a des doutes, on est plusieurs. Donc il y a un président qui a défini le festival, Lionel Chouchan, il y a un directeur qui est Bruno Barde, qui définit la matrice de chaque édition. Et il y a moi, le programmateur. Je vais chercher des films. Il y a des choses en hors compétition qui sont évidentes. Parfois il y a débat. Des personnes de l’équipe donnent leur avis, et on statue. Et cette année c’est arrivé. Parfois, pour certains, c’est une évidence de mettre tel film en compétition, pour d’autres ça devrait être hors compétition. Et au regard de la sélection qui se dessine, il y a des films pas évidents, on pense qu’il est peut-être dangereux de les mettre en compétition. Et en fin de compte on se dit qu’ils ont tout à fait leur place. La programmation, ce n'est pas seulement trouver les films, c’est aussi bien sélectionner les films dans la bonne section, bien les accompagner. Parce qu’un film qu’on met à tort dans une section qui ne lui convient pas, c’est le condamner à être mal reçu. Il y a des films dont on a eu très envie mais qu'on n'a pas pris malgré toutes leurs qualités, parce qu’on sait que ce n’est pas adapté. Une sélection se fait beaucoup sur les « oui » mais aussi sur les « non ». Il faut parfois avoir l’honnêteté de refuser certains films.
FdC : Le festival a d'ailleurs souvent fait des choix ambitieux et risqués en compétition, je pense par exemple à Beast l’an passé, des films comme Amer ou Rétribution de Kurosawa il y a quelques années, quitte parfois à se mettre à dos une partie du public venue pour des séries B plus simples. Est-ce une chose qui vous tient à cœur en tant que programmateur ?
HZ: Plus que tout et nous l'assumons à 400% ! Le cinéma de genre évolue énormément. Le cinéma de genre qu’on a pu connaître et qui (je schématise) est très sanglant, gore, a eu ses années de gloire. Il n’y a pas eu tant de productions de ce genre de grande qualité récemment parce qu’il y a moins d’argent, et moins d’exploitation. Il y a un vrai problème de distribution du film de genre. Ça fait peur. Vu que ce sont des films qui ont du mal à rester en salles, en amont, on y met peu d’argent, et on ne place pas beaucoup d’espoir dans le cinéma de genre. On se retrouve avec des films mal faits, mal produits, mal réalisés. C’est dur de trouver des très bons films d’horreur. Mais le genre fantastique n’inclue pas seulement l’horreur. Il y a l’étrange, il y a la science-fiction…
Beast, même sous couvert d’une très grande histoire d’amour et d’adultère, c’est fantastique ! Il y a quelque chose qui pousse dans le ventre de cet homme, il sème une encre noire ! Le fantastique est une déformation du réel. Et Beast est un film de genre, il déforme le réel pour mieux dire la réalité, il défend un sentiment. Morse, sur cet enfant vampire, c’est un très beau film sur la différence, sur l’acceptation. C’est un genre qui dit la réalité de façon autre. Et il était très important pour nous, surtout ces dernières années, de montrer la diversité du genre. Et on a remarqué qu’on avait gagné un public autre, qui ne venait pas forcément voir ce type de films. Et ça c’est très bien. C’est très bien de montrer pour le public de fans des films très attendus. Par exemple quand le public va découvrir Mama ou The Forest, on est dans les codes du genre mais de façon intelligente, et le public sera heureux de retrouver ces codes attendus. Mais le public sera surpris par l’invitation que proposent Lana & Andy Wachowski et Tom Tykwer, qui vont énormément surprendre avec Cloud Atlas. C’est du jamais vu. Donc pour nous c’est très important de montrer que le genre évolue, se questionne. Beast ou Babycall sont des films différents, mais ce sont des films de genre, au même titre qu’Eva qui est un grand film de science-fiction, The Moth Diaries, The Cat qui reprenait les codes du genre, ou La Maison des ombres qui est une très belle production anglaise.
Cette diversité cette année elle est accentuée au plus haut point. On a eu la chance de trouver des films dans ce sens. Vous allez voir The Bay, un film catastrophe par Barry Levinson, qui reprend tous les codes de façon intelligente, avec une voix-off qui est celle de Levinson et qui va guider le spectateur dans cette découverte de l’horreur. Berberian Sound Studio c’est un hommage détourné aux films de genre entièrement basé sur le son. The Complex revient à l’ADN de ce qui fait le cinéma de Nakata, et l’ADN de Ring est dans ce nouveau film. The Crack est une expérience sensorielle,il ne se passe peut-être pas forcément beaucoup de choses mais tout est sous-jacent. The End est l’art de la science-fiction made in Espagne. House of Last Things traite de l’étrange. Mama c’est un film de genre avec toutes ses lettres de noblesse. You’re Next c’est un film d’horreur avec les codes du film de serial killer. Et il y aura un film de zombies gay qui vient des Philippines, et qui reprend cette mythologie locale du mauvais sort, détournée de façon très colorée. Je suis sûr que ça va en surprendre plus d’un !
FdC : Avez-vous senti cette année que certains films pouvaient être durs à imposer ?
HZ: Si on ne prend pas de risque, on va ennuyer les gens ! On en prend tout le temps. Et on pose des questions : peut-être que certains aspects du genre qu’on a envie de présenter ne vont pas marcher. Cette année, il est évident que l’étrange est très très important dans les films qu’on a vus. Le film de genre reprend aussi des questionnements autour de l’écologie, de la fin du monde et des mutations. On prend le pouls de ce qui se passe. Et on prend des risques mais les gens qui vont dans des festivals sont prêts à prendre des risques. L’année dernière on a fait des tests qui ont marché, on avait pris un film limite expérimental, Beyond the Black Rainbow, que le public est allé voir, on a mis un film totalement déjanté, Underwater Love, a Love Musical, les gens sont allés le voir. Voilà deux exemples sur lesquels on aurait pu se dire que le fan de genre n’irait pas voir ça. Et au contraire, ça a marché. Le cinéphile ou le festivalier est un public qui accepte de prendre des risques. S’il voit 4 films par jour, il accepte que le 4e de la journée soit quelque chose qu’il n’a pas l’habitude de voir. Et il est souvent surpris. Ou pas. Mais s’il y a débat, c’est ce qui est intéressant, on ne demande pas des béni-oui-oui qui disent oui à tout ce qu’on leur montre. Le cinéma est fait pour ça.
FdC : Il n’y a pas du tout de film français ou francophone cette année. Est-ce que c’est un hasard des calendriers ou est-ce que ça traduit une difficulté à produire du cinéma de genre en France ?
HZ: Le cinéma de genre en France a des problèmes. Il y a une production de très bon niveau dans les courts métrages français sélectionnés. Je ne comprends pas qu’on ne puisse pas accompagner ces réalisateurs sur des longs métrages. Il y a des exceptions mais il faut remarquer que des réalisateurs de genre tels que Pascal Laugier ou Pitof sont obligés d’aller aux États-Unis pour réaliser leurs films. Alors qu’on a en France parmi les sociétés d’effets visuels les plus développées et reconnues au monde. Il y aura d’ailleurs une rencontre à Gérardmer le dimanche 3 janvier autour des effets visuels où de grands spécialistes français vont venir parler. Ce sont des gens qui ont travaillé sur Harry Potter, Babylon AD… ce savoir-faire est mondialement reconnu. Mais en production, contrairement à l’Espagne, on n’ose pas faire.
FdC : Pouvez-vous nous parler de l’hommage à Carlos Enrique Taboada ?
HZ: Ça fait plus d’un an qu’on est dessus. Grosso modo, dans les festivals, lorsqu’un hommage est rendu à une grande figure, sont re-projetés des films que tout le monde a déjà vus 10 millions de fois. Il est important, primordial, que des festivals fassent découvrir des films du patrimoine. Le cinéma c’est le passé, le présent et le futur. Et dans notre festival, faute de moyens, le passé n’était pas assez valorisé. On a fait des rétrospectives qui marchaient mais qui coûtaient cher, les gens n’allaient pas tout le temps voir les films qu’ils avaient déjà vu. Là, c’est une rencontre. On a rencontré un grand collectionneur mexicain, directeur de festival, Pablo Guizar, qui sera là. On a su que Guillermo Del Toro citait ce réalisateur comme sa référence ultime. On s’est demandé qui était ce réalisateur, dont les gens parlent en Amérique du sud comme aux États-Unis. Certains grands programmateurs/sélectionneurs en Europe nous disaient « J’en n’ai vu qu’un, je n’ai pas vu les autres ! ». On l’appelle « le Duc » du film d’horreur mexicain, ses œuvres sont peu diffusées, peu connues. Et si le festivalier qui achète son pass se dit qu’il a vu de grandes avant-premières, des super films en compet', et qu’il a découvert un réalisateur mexicain qu'il ne connaissait pas, ça serait l’idéal. C’est un maître du genre, esthétiquement c’est d’une grande beauté, très moderne dans les sujets. Il parle de la psyché féminine à une époque où ce n’était pas si courant. J’espère que chaque festivalier ira voir au moins un ou deux films de la rétrospective, si ce n’est les quatre, car on n'aura hélas peut-être pas l’occasion de revoir ces films prochainement.
FdC : Comment s’est effectué le choix des membres du jury cette année ?
HZ: Il y a une personne qui s’occupe du protocole des relations extérieures. On part d’une idée, on avait envie de ne mettre que des réalisateurs membres du jury. Christophe Lambert, le festival lui court après depuis 20 ans. Il n’a pas pu les années précédentes. Les 20 ans étaient pour lui une date importante, et c’est un grand fan de genre.
L’année dernière on s’est dit : comment on fête les 20 ans ? 20 ans c’est un anniversaire. On veut faire des cadeaux, donc on les fait aux festivaliers. Le festivalier, il veut voir quoi ? Des films qui lui donnent très envie et des découvertes. Ensuite on s’est dit qu’il fallait un jury. Les 20 ans d’un festival, ça existe grâce aux réalisateurs. Donc on a fait un jury de réalisateurs. Autour d’une figure iconique, importante, passionnée, passionnante, unique… Donc on est très heureux.
Le court métrage, c’est un regard autre, c’est pour ça qu’on met souvent de jeunes comédiens, jeunes réalisateurs. C’est la nouvelle génération. Mais la présidence devait pouvoir les guider, et Vincent Perez, en tant que comédien mais aussi réalisateur, c’était un honneur pour nous qu’il jette un regard sur les réalisateurs de demain.
FdC : Est-ce que vous avez noté des récurrences thématiques, ou esthétiques, parmi les films retenus cette année ?
HZ: Encore une fois l’étrange est de plus en plus présent. Ce sont des films qui montrent peu mais suggèrent beaucoup. On reste dans la grande thématique de l’amour, de la filiation, de la famille en danger. Citadel c’est un jeune père qui protège sa fille contre le mal. Cloud Atlas c’est un poème fantastique, politique, écologique extraordinaire, déroutant, sur l’être humain, le futur. C’est une très belle œuvre de science-fiction. Come Out and Play c’est un film mexicain qui est un remake des Révoltés de l’an 2000. The Conspiracy est un faux documentaire sur la notion de complot, c’est totalement décalé. Forgotten c’est sur les codes du genre, l’isolement, l’île et le passé qui revient. La présence d'Hansel & Gretel est assez importante pour cette édition. Quand Universal accepte de nous montrer Mama qui ne sort qu’au mois de mai, c’est beaucoup. Quand la Warner nous présente en avant-première française Cloud Atlas, c’est quelque chose. Et Paramount offre pour les 20 ans du festival la première projection en 3D à Gérardmer avec Hansel & Gretel.
On a un long métrage qui vient d’être présenté en avant-première mondiale à Sundance et qui sera présenté juste après à Gérardmer, qui est anglais et s'intitule In Fear. Toad Road est un film limite psychédélique, très borderline, atypique et étrange. L’étrange est très présent, les ambiances étranges, le doute qui ronge les personnages. Il y a les déclinaisons de la nature en mutation, la nature dangereuse. Il y a beaucoup de choses autour de ces éléments naturels. Et dans un monde qui bouge énormément, il y a toujours ce rapport à l’autre et cette notion de protection.
FdC : La création du PIFFF en 2011 a-t-elle eu une influence sur votre travail de sélection ?
HZ: Il y a plusieurs festivals importants de genre. Il y a moins de films disponibles. Je pense qu’on apporte chacun nos différences. A Gérardmer, on fête nos 20 ans mais on fête aussi 40 ans de festival fantastique. Tant qu’on défend le cinéma, c’est très bien. Je pense que chacun des festivals de genre en France a un positionnement différent. Chaque festival a sa touche, mais on est je pense parmi ceux qui défendent le plus la diversité du genre. On est parmi ceux qui ont les grands noms du cinéma de genre. C’est bien que d’autres défendent une autre facette de genre. On est aussi ceux qui touchent le plus de monde et la plus grande diversité de monde. Beaucoup de festivals touchent de façon très locale un public niche, nous on l’a et on essaie de toucher un public différent. Mais j’ai beaucoup de respect pour ceux qui défendent le cinéma, le cinéma d’auteur, de genre. On est très chanceux en France, vous n’avez qu’à interviewer des voisins en Belgique, en Espagne, en Angleterre ou même au Canada. On a accès à beaucoup de festivals, de rétrospectives… On ne va pas se plaindre. Plus il y aura de gens qui iront dans des festivals, plus ça aiguise leur appétit de vouloir voir des films, et c’est très bien.
FdC : Les grands festivals tels que Cannes ou Venise acceptent de plus en plus les films fantastiques. C’est à la fois une reconnaissance du genre, mais cela complique-t-il le travail et la visibilité d’un plus petit festival comme Gérardmer ?
HZ: Gérardmer c’est un festival pour le public. A Cannes, monsieur X ou monsieur Y ne peut pas aller voir les films, c’est un festival de professionnels. C’est un marché qui présente les films qui sont faits. La sélection, si elle voit qu’il y a des films de qualité, elle les montre. Mais on ne peut pas comparer un festival public et un festival professionnel. Quand Cannes accueille des films de genre, c’est le signe que c’est une production en bonne santé. Après il faut faire attention parce que ce n’est pas parce qu’il y a 3-4 films de genre à Cannes ou Venise qu’il y en a 10 aussi bons qui vont venir. Parfois, il n’y en a que 3, et ils sont à Cannes. Puis il y a Sundance, Toronto, Berlin.
En fait ce n'est pas plus facile ou plus difficile pour nous, c’est bien que dans ces grands marchés il y ait des films de genre. Il y a des années où il n’y a pas du tout de films fantastiques dans les festivals de « catégorie A » (des festivals liés à des marchés), mais ça ne nous a jamais empêchés d’avoir une très bonne sélection à Gérardmer. C’est plus une question de planning.
FdC : Quels sont vos goûts en tant que cinéphile et spectateur ?
HZ: Je vais tout voir ! J’essaie. L’année dernière j’ai aimé aussi bien Beast que Eva, La Maison des ombres que New Kids Turbo. Je prenais du plaisir sur Emergo comme sur Beyond the Black Rainbow. Je vais voir des films français, j’ai adoré Amour, Holy Motors, The Dark Knight Rises… J’aime aussi bien Leos Carax que Judd Apatow.
FdC : Sans rien dévoiler de la compétition, pourriez-vous nous faire partager des coups de cœur particulier sur le reste de la sélection ?
HZ: Mon coup de cœur de cette année c’est la diversité des films. Je les aime pour leurs particularités et leurs différences. On est très content. C’est le directeur du festival qui voulait donner cette tonalité. Arriver à quelque chose d’aussi varié, avec des films qui ne se répètent pas, c’est très important. Ils vont surprendre, soit par leur maîtrise lorsqu'ils abordent certaines thématiques classiques du genre, soit parce qu'ils sont totalement décalés.
Entretien réalisé le 20 janvier 2013. Un grand merci à Clément Rébillat
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