X-Men 1.5
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Bryan Singer était-il la personne la mieux placée pour adapter à l'écran la célèbre bande dessinée des X-men? La réponse, on ne la connaîtra jamais pour la simple raison que ce film est autant une adaptation qu'une histoire totalement originale. Ce qui n'est absolument pas une critique. Le principe de la BD est repris dans ses grandes lignes (des mutants aux étranges pouvoirs se livrent une bataille sans merci qui décidera du sort de l'humanité), mais le traitement diffère quelque peu.Première originalité, Singer a évacué du film tout ce qui pouvait le rendre ridicule. Les personnages sont ainsi plus souvent en costumes de ville qu'en habits de super héros. Les effets spéciaux sont discrets (mais fabuleux), le film évite tout spectaculaire. On est très loin des envolées d'un Condorman accroché à des câbles trop visibles. Exit les costumes jaune de Wolverine, rouge de Magnéto, vert de Malicia. Les X-men arborent fièrement un simple costume de cuir et ne portent pas de masque. Cette démarcation empêche ce film de devenir le film de super-héros ultime, celui qui retranscrirait le mieux un univers fictionnel et haut en couleurs - pour voir ce film, il a fallu attendre le Spider-Man de Sam Raimi et probablement le Hulk d'Ang Lee. Singer, lui, a choisi la sécurité, et son film s'en ressent. Loin d'être mauvais, il est simplement un peu trop timide parfois, voire même carrément mou dans les scènes d'action - impression qui se ressent surtout lors d'une seconde vision
Mais ne gâchons pas notre plaisir qui est bien réel devant cette histoire finalement très adulte (en ce sens à l'image de la BD) et surtout très prenante. La métaphore présente dans les comics de Marvel que constituait le racisme envers les mutants est ici superbement représentée. Le personnage de Malicia rend bien toute la complexité de l'histoire: constamment effrayée par son statut de danger potentiel, elle reste en fuite constante. Elle est l'exacte descendante de Magnéto, vieillard traumatisé par la mort de ses parents dans les camps de concentration (scène d'ouverture sublime) et qui lui aussi a passé sa vie à fuir. Et elle fait également le parallèle avec Wolverine, autre personnage en fuite, écorché vif qui a l'air d'avoir accepté sa condition de paria mais qui recherche au fond constamment des racines.Il serait d'ailleurs injuste de terminer sans évoquer celui qui constitue la véritable révélation de ce film, à savoir Hugh Jackman, interprète de Wolverine. Excellent acteur, ce sosie de Clint Eastwood jeune est également promis à un grand avenir. Beau, athlétique, impressionnant dès qu'il sort ses griffes, il ne joue pas, il est Wolverine. Rien que pour cet acteur, il faut voir X-men.
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Interactivité :
La première édition de X-Men avait déçu même le moins demandant des fans du film. A l'exception des quelques scènes coupées (pas toutes passionnantes) et d'un ou deux suppléments (tel que le bonus caché montrant un intrus déguisé en Spider-Man accompagner les acteurs), le contenu était relativement inexistant.
Avec la sortie de la suite en salles, X-Men 1.5 arrive à point nommé, avec deux DVD regorgeant de documentaires divers et exhaustifs sur la concrétisation du projet. Tout d'abord, un commentaire audio du réalisateur qui, sans être le meilleur dans cet exercice, parvient à allier quelques anecdotes à un exposé de ses intentions, sans jamais ennuyer ou paraître redondant par rapport au making of.
Cependant, il ne s'agit pas du supplément le plus intéressant, à l'opposé des très informatifs bonus qui peuplent le second disque, et qui satisfont enfin le spectateur avide d'en connaître plus sur la fabrication du film. Tous les aspects sont évoqués, disséqués, et commentés par les différentes personnes impliquées notamment dans le plus long document, celui consacré à la production en elle-même. Environ une heure de métrage nous montre les étapes du tournage, ses difficultés, ses bons moments, représentant le processus de matérialisation de façon pertinente et captivante. Avec cette édition, on sait enfin tout ce qu'on a toujours voulu savoir.
Pas de réelle déception, si ce n'est concernant les 25 scènes coupées annoncées (dont seules les sept déjà présentes sur la précédente édition apparaissent finalement), ou la présence des acteurs Hugh Jackman et Ian McKellen sur le commentaire audio, sans oublier la promesse utopique de nouvelles séquences, spécialement tournées pour le DVD, décrivant la découverte des pouvoirs de Tornade et Cyclops à la puberté, et qui auraient peut-être comblé le manque ressenti par de nombreux amateurs du comic book concernant le développement de leurs personnages.
La stratégie marketing est également assez révoltante: X-Men 1.5 ne reprend quasiment aucun des bonus de son prédécesseur. Néanmoins, il serait dommage de bouder notre plaisir tant la nouvelle édition contente l'acheteur.
