Glengarry Glen Ross
De Foley James
Éditeur : Carlotta Films
Zone 2
Nombre de disques : 1
Durée : 1h40
Sortie : 23/01/2008
C'est la révolution chez Mitch & Murray, importante société immobilière quand un cadre supérieur, anonyme et insultant, vient annoncer aux vendeurs une importante restructuration des effectifs. Les meilleurs resteront et se verront confier la commercialisation d'un lot de terrains particulièrement convoités, les autres seront purement et simplement virés. Alors commence une guerre à outrance parmi les vendeurs qui veulent tous conserver leur place.
QUE LE MEILLEUR GAGNE
Adapté de la pièce éponyme de David Mamet, distinguée par le prix Pulitzer en 1983, véritable pain béni pour les acteurs, Glengarry décoche les bons mots, fait claquer les jurons et cloue au tapis son auditoire, médusé par tant de véhémence et d'éloquence. Servis par des monologues au couteau et d'impeccables diatribes sur fond de guerre des nerfs, les acteurs montent un à un sur le ring en préparant avec minutie leur quart d'heure d'excellence. David Mamet offre à chacun sa poussée d'ego, sa décharge d'adrénaline, sa crise paroxystique, son coup d'éclat. Requin en col blanc, le mémorable Alec Baldwin donne le la avec un cynisme et une brutalité brillamment dosés. Ed Harris et Alan Arkin font leurs gammes, Al Pacino et Kevin Spacey s'époumonent avec maestria. Jack Lemmon (prix du meilleur acteur au festival de Venise, en 1992) hérite du registre le plus pathétique, mais aussi des accents les plus versatiles. Doyen des employés, menacé de retraite anticipée, l'angoissé Shelley Levene résiste aux affronts sans réussir à soigner son impuissance. Chez Mitch & Murray, les déconvenues des vendeurs sont autant de gifles à leur narcissisme, d'atteintes à leur virilité. Les carrières s'envolent et se sabordent au même moment, les discours enjôleurs cachent des sournoiseries, les plus forts se révèlent les plus faibles, la hiérarchie, obscure, est malmenée jusqu'au bout. Une intrigue et une temporalité resserrées, des bureaux mornes balayés d'un regard : l'univers de Glengarry se déploie à travers ses joutes verbales, ses démonstrations de force permanentes. Si la réalisation, somme toute accessoire, se fait particulièrement discrète, Glengarry met à l'honneur la performance de ses acteurs, séducteurs patentés, vendeurs chevronnés, bourreaux et victimes de leur propre virtuosité.
Bonus
Une bande-annonce pour seule consolation, alors que le long métrage de James Foley aurait pu donner matière à des compléments plus généreux.