A l'intérieur
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Éditeur : Fox Pathé Europa
Zone 2
Nombre de disques : 2
Durée : 1h20
Sortie : 20/02/2008
Depuis la mort tragique de son mari dans un accident de voiture, Sarah seule et malgré une mère omniprésente, c'est seule qu'elle passera son réveillon de Noël. Cette nuit est la dernière que la jeune femme passera chez elle. Le lendemain matin, Celle-ci doit entrer à l'hôpital pour accoucher. Dans sa maison, tout est calme. Jusqu'au moment où quelqu'un vient frapper à sa porte. Derrière, une femme prête à tout pour arracher l'enfant qu'elle porte en elle.
BLACK CHRISTMAS
Le film de genre est un exercice périlleux où l'on a vite fait de se casser les dents. Et quand il s'agit de passer à l'acte en France, on obtient trop souvent des produits frileux (souvenez-vous du Promenons nous dans les bois de Lionel Delplanque en 2000) voir complètement ridicules (Bloody Mallory, Julien Magnat, 2002). Mais laissez les rênes à deux fans absolus du genre qui n'ont qu'une envie, repousser les limites du gore avec un profond respect pour un cinéma qualifié de déviant, et vous obtenez des petites surprises comme ce A L'Intérieur qui, même s'il présente de nombreux défauts, possède au moins le mérite d'aller au bout de ses ambitions sans jamais se poser de questions. Radical à souhaits et d'un premier degré absolu, les deux réalisateurs n'y vont pas par quatre chemins pour provoquer ce film que l'on pourrait qualifier de dérangeant ou choquant autant dans son principe que dans sa finition. Pourtant plusieurs fois on surprend le tandem sur le fil du rasoir. Car, comme souvent lors des premières fictions, trop de bonnes volontés additionnées à une culture sans failles (après tout Bustillo est un des rédacteurs du magasine Mad Movies) et à une grosse quantité d'influences pas totalement digérées, font presque basculer le film dans une direction pas forcément voulue. Ainsi on notera plusieurs point sur lesquels on pourra pinailler (le 666 de la maison, de trop nombreuses vues sur le bébé, un retour "zombiesque" hors propos, quelques hésitations dues à un rythme et une succession de séquences pas forcément bien maîtrisées, etc.) mais qu'il faudra tout autant mettre en retrait face à une musique parfaitement hypnotique, une tension souvent identique à celle de la première partie de Lost highway (David Lynch, 1998) ou encore le jeu errant de Béatrice Dalle qui n'est pas sans rappeler la gestuelle d'un certain Michael Myers. Avec une volonté bien palpable de tirer leur film vers une frontière quasiment jamais atteinte, Bustillo et Maury emportent avec eux l'adhésion d'une certaine tranche de fans de ciné hardcore qui n'attendent désormais qu'une chose: leur prochain ouvrage.
Bonus
Pas qu’il soit passé inapercu en salle (après tout il a bien fait parlé de lui pendant le festival de Cannes et a su alimenter certaines conversations entre fanatiques de bis), mais la sortie dvd de ce genre de film permet souvent aux métrages d’exister véritablement après des sorties en catimini. Et gageons qu’avec une galette soignée de la sorte par l’éditeur et les deux réalisateurs, A L’Interieur s’offre la possibilité d’une seconde naissance.
On attaque d’abord la liste des suppléments par l’exercice devenu de rigueur, à savoir le commentaire audio. Les deux réalisateurs ainsi que leur chef op’ se pretent au jeu de la déconstruction/anecdotes/analyse/etc. de leur film dans un style qui leur est propre, et savent communiquer tout l’enthousiasme qu’ils ont eu à arriver à leur fin. On sent clairement qu’ils ne sont pas peu fiers de leur bébé et qu’ils ont la gouache des premiers pas dans le milieu.
Puis vient le tour du making of. Sobrement intitulé Le Fruit de nos entrailles, on peut dire que celui-ci n’y va pas avec le dos de la cuillère. Pendant 52 minutes, un tour complet de la conception du film y est effectué. De la préparation à la promotion, en passant par les créations des effets spéciaux, du maquillage ou pléthore de séquences de tournages, chaque étape de création y est développée avec un soin particulier qui pourrait montrer l’exemple à bien d’autres making of dont l’appelation laisse parfois à désirer. C’est bien simple, une fois terminé, on aurait presqu’envie de le revoir immédiatement.
Viennent ensuite 6 modules, complétant le making of. En effet, ces petites parenthèses créées pour la promotion Internet du film offre de faire un dernier tour d'horizon de la création du film avec entre autre un moulage du visage de Nicolas Duvauchelle, le tournage de nouvelles séquences ou les réactions de différents journaliste à la sortie d'une projection presse. La section intitulée Interview se détache, quant à elle, de toute autre featurette promotionnelle habituelle. En effet, Bustillo et Maury reviennent sur la dizaine de films qui ont influencé leur travail sur A L'Interieur, et, sans langue de bois avouent avoir puisé, s'être inspirés inconsciemment ou pas, ou avoir aiguillés leurs comédiennes en s'inspirant de films comme Mort un dimanche de pluie, Halloween ou encore Les Innocents. Une vidéo de la sorte est tellement rare qu'il serait vraiment dommage de passer à côté. Dans le même segment, on a aussi droit à deux courts entretiens avec Beatrice Dalle et son légendaire franc-parler.
Enfin, pour finir avec ces bonus, l'éditeur nous gratifie d'une courte présentation de la musique du film avec le compositeur Francois Eudes Chanfrault que l'on découvre chez lui et au travail avec Bustillo et Maury, le court-métrage Pizza à l'œil de Julien Maury ainsi qu'un Faux trailer réalisé pour présenter le film à la Fabrique de films. Cette double édition se concluant par les bandes-annonces et deux galeries de photo dont une très jolie présentant les différentes concept d'affiches du film.
