Voyage Scolaire / Lucy

Voyage Scolaire / Lucy
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Voyage Scolaire: Ronny est un collégien timide et introverti. Au cours d'un voyage scolaire en Pologne, il reste dans son coin à siroter des bières, jusqu'à ce son regard croise celui d'Isa, une fille de sa classe au tempérament sauvage. Il s'éprend de celle-ci...Lucy: Maggy est une jeune mère célibataire de 18 ans. Elle vit avec sa mère et a rompu avec le père de sa fille, Lucy. Maggy rencontre un soir Gordon dans une discothèque et tombe amoureuse de lui. Elle est impressionnée par le fait qu'il gagne déjà sa vie et qu'il ait un appartement.

VAGUELETTES

Il y a maintenant deux ans, sortait en salles un triptyque, regroupant sous la même affiche trois films (Voyage scolaire, Marseille et En route) qu'ASC Distribution étiqueta, d'autorité, "Nouvelle vague allemande", créant du même coup une bien pratique brèche, dans laquelle toute la critique, nous inclus (voir notre lien en fin d'article), se précipita. La Vie est belle Éditions lance aujourd'hui en DVD une collection sous même bannière, qu'inaugure Henner Winckler. L'occasion de mesurer la validité du label critique. Depuis Voyage scolaire, de l'eau a en effet coulé sous les ponts de la Neue Welle, avec plus ou moins de bonheur. Brisons le suspens: le cinéma de Winckler remplit la case des moins. Quand les plus doués de ses compatriotes se réapproprient le présent pour en tirer, avec des réussites diverses, des fables singulières et fascinantes (on pense autant au génial Montag et au bouleversant Au loin les lumières, qu'à l'inégal Imposteur), Winckler travaille tellement à dégonfler le potentiellement spectaculaire et à aller contre les attentes, qu'il semble au final tourner à vide. Voyage Scolaire et Lucy en témoignent, objets naturalistes plats et ternes peuplés de personnages taciturnes et solitaires, où l'effet de réel joue à plein (direction d'acteurs exemplaire, entre improvisation et cinéma-vérité) au détriment de la narration. À trop délayer, à trop éviter qu'enfin il se passe vraiment quelque chose, à trop se laisser filer, en somme, le cinéma de Winckler finit par ne plus rien raconter du tout. La mise en scène est à l'avenant, prétextant l'excuse documentaire à une lumière hideuse, préférant esquiver ou élargir le cadre, plutôt que spatialiser ou accompagner le mouvement. Aussi les films glissent-ils sans heurt, avec mollesse, sur leurs pistes rectilignes. Laissons donc passer ce train: les prochaines livraisons DVD de la Nouvelle Vague allemande vaudront sans doute bien mieux.

par Guillaume Massart

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Interactivité :

Baden, un court métrage de 15 minutes, réalisé par Stefan Kriekhaus, coscénariste de Lucy et Voyage Scolaire, et dont Winckler signe l'image, confirme les impressions données par les deux longs. A savoir: naturalisme quasi-documentaire, au service d'une dramaturgie réduite à peau de chagrin. La pilule passe toutefois mieux en format court, puisque moins longue à avaler. On notera cependant un soin du cadre et des choix de couleurs plus affirmés que sur les deux longs précités, faisant de Baden un film d'ambiance un peu vain.

Le quart d'heure d'entretien avec Henner Winckler, qui complète ces suppléments, confirme itou: majoritairement centrée sur les choix de casting et les techniques de direction d'acteurs, ce module achève d'asseoir Winckler dans sa seule recherche de l'effet de réel. Une démarche sincère et, dans son domaine, réussie, mais qui laisse son cinéma endormi.

Une sélection de bandes-annonces permet d'annoncer la suite de la collection Nouvelle Vague allemande.

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