Un jour de plus/Bulletin secret

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Quelque part en Iran, un homme et une femme ont chaque jour un rendez-vous tacite sous un abri bus: quelques minutes par jour pour combler leur solitude et alimenter leurs espoirs respectifs.

LA RECHERCHE DE L'UNIVERSALITE

L’intérêt du film n’est sans doute pas dans son histoire, mais plus certainement dans cet exercice de style où le dépouillement de la mise en scène vise l’universalité. Ainsi Babak Payami ne donne pas de nom à ses personnages et ne nous informe que très peu sur leur histoire respective. Il les plonge dans une ville sans nom, ressemblant à n’importe quelle autre. Les images ne sont relevées par aucune musique, afin de donner le moins d’attache culturelle possible. Les dialogues sont rares et les sentiments des personnages ne sont exprimés que par la mise en scène. Ainsi la solitude du héros est exprimée par une séquence où les passants se reflètent sur la vitre derrière laquelle l’homme est assis, immobile. Le but n’est pas que le spectateur s’identifie aux personnages mais que ceux-ci deviennent tellement abstraits qu’ils en viennent à se confondre avec n’importe qui. Babak Payami montre également comment les conventions de la ville oppressent les Hommes. Ainsi la scène d’ouverture est un long plan séquence où filmés de dos, l’homme et la femme attendent le bus en silence. Lorsque celui-ci arrive, ils se lèvent, se croisent pour que Monsieur puisse entrer par l’avant et Madame par l’arrière. Ils se rejoignent ensuite au milieu du bus, assis l’un en face de l’autre, séparés par une barre de fer qui délimite l’espace réservé aux femmes de celui réservé aux hommes. Cette scène montre comment la ville et ses codes enferment les âmes et séparent les êtres. Le film est une déclinaison de cette première scène détaillant plus avant l’idée selon laquelle la ville éloigne les habitants les uns des autres. On l’aura compris, Un jour de plus s’adresse aux amateurs de construction scénique, les autres risquent de s’ennuyer passablement.