Ultime Menace
Van Damme interprète un soldat rattaché à l'ambassade américaine d'un petit pays d'Europe de l'est. Lors d'un coup d'état, le président se réfugie dans cette ambassade, alors prise d'assaut par les insurgés.
WAM BAM VAN DAMME
Plus d'un an après la sortie, en janvier 2005, de la surprenante Empreinte de la mort, Jean-Claude Van Damme revient, en passant cette fois directement par la case DVD. Une année durant laquelle l'acteur était aux abonnés absents, livrant les informations au compte-goutte sur un film qui, selon ses propres dires, surprendrait ses fans. Un budget supérieur à celui de ses derniers métrages (mais inférieur au trente millions de dollars annoncés un temps par le producteur), une histoire qui mixe film de guerre et film de siège, le tout dans un contexte politique relativement contemporain, une équipe technique et de production prestigieuse (dont Douglas - Full Metal Jacket - Milsome à la photographie), l'impatience de ceux qui continuent de croire en lui augmente sensiblement… Impatience récompensée : d'ici la fin de l'année sortiront The Hard Corps. (BAM !), Til Death (WAM BAM !!) et ce Ultime Menace (WAM BAM VAN DAMME !!!) qui déboule aujourd'hui sur nos (petits) écrans. Surprise au rendez-vous ? En un sens, oui ! Car, bien que précédé d'une rumeur exécrable, le film de Simon Fellows est bien loin de la purge annoncé, et parvient, malgré ses innombrables défauts, à s'articuler autour d'une histoire crédible et d'un projet de réalisation à peu près cohérent. Et c'est ce dernier point qui, aussi bien agréablement que désagréablement d'ailleurs, surprend : une mise en scène télévisuelle - basée essentiellement sur une caméra à l'épaule (pas toujours bien gérée) et des zooms violents - récupérant les canons et archétypes des dernières séries en vogue (de NYPD Blues à 24), ce qui du coup justifie pleinement la sortie du film en direct-to-DVD.
Et Van Damme dans tout ça ? Lui qui était parvenu à surprendre ces dernières années avec des rôles aussi brutaux que ceux interprétés dans Replicant, In Hell ou L'Empreinte de la mort, livre ici le strict minimum, pour un personnage récurent de militaire impassible prenant en charge les événements. Malgré tout, il semble avoir pris une réelle maturité dans son approche des rôles proposés, affichant une décontraction et un détachement qui lui permettent de conférer à son personnage la crédibilité nécessaire. D'une violence réjouissante (il tue un méchant d'un coup de couteau dans la carotide, et un autre en lui broyant les yeux de ses mains), d'un pro-américanisme tout ironique, ce Sam Keenan dirige le film comme l'intrigue avec la rigueur et la froideur d'un anti-héros des années 70. On déplorera d'autant plus la lamentable scène d'exposition qui ouvre le film, présentant en voix off, sous forme de discussion entre journalistes, le personnage ainsi que la situation politique, et faisant du premier une sorte de super héros qui apparaît en contre jour dans les premiers plans. Un poil ridicule, surtout pour un film qui par la suite tente, ne serait-ce que par le filmage, le réalisme. Quoiqu'il en soit, Ultime menace trouve rapidement sa vitesse de croisière, se transformant en film de siège plutôt réussi, malgré une gestion exécrable de l'espace et du temps, et un budget riquiqui flagrant (les deux décors sont utilisés jusqu'à épuisement). Et si la plupart des personnages demeurent inexistants (et le méchant manque cruellement de charisme), ce manque permet finalement de renforcer le caractère de Sam, le seul à bénéficier d'un passé et d'une profondeur devant la caméra de Fellow. Alors, Ultime menace ? Du 50-50, certes, mais qui permet d'attendre avec une petite impatience Til Death, le prochain film du tandem Fellows/Van Damme.
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Interactivité :
Difficile de faire plus dépouillée que l’édition française de Ultime menace. Trois bandes-annonces, et même pas celle du film. A part ça, le vide. Bizarre, vu le succès des éditions bourrées de bonus de Replicant ou Universal Soldier, ces dernières années.