Popstar: Célèbre à tout prix
Alors qu'il peine à vendre son dernier album, la superstar du rap et de la pop Conner4Real connaît une traversée du désert et voit sa vie bouleversée. Prêt à tout pour retrouver la gloire, il refuse cependant de retrouber le groupe qui l'a fait connaître, The Style Boyz.
DOCUCHANTEUR
La comparaison la plus évidente serait Spinal Tap, la pop remplaçant le heavy metal de jadis, mais ce nouveau long, après le très moyen Hot Rod, du trio qui compose The Lonely Island est plus directement une parodie des documentaires récents s'échinant à créer une mythologie autour de stars éphémères type Justin Bieber : Never Say Never. L'attaque en règle de ce type de phénomène et de personnalités assez spécifiques - une des chansons se moque assez clairement d'un titre de Macklemore - explique sans doute pourquoi le film ne sera pas distribué en France au cinéma. Ça et l'échec du film au box office US. C'est dommage car le film est très drôle. Il ne parlera sans doute pas autant aux spectateurs qui ne connaissent pas ces artistes ou aux gens qui ne sont pas fans de The Lonely Island mais pour les initiés, c'est du pain béni. Globalement un long sketch du Saturday Night Live mais, contre toute attente, réussi. Leurs chansons, dont les clips figuraient dans la célèbre émission comme Digital Shorts, étaient déjà un pastiche de la scène hip hop/RNB actuelle et ce film n'en est que le prolongement logique, avec son lot de choses bien vues et ce malgré le curseur poussé jusqu'à 11. Mais ce qui est fort, c'est que derrière le documenteur, on dénote une portée autobiographique. Andy Samberg a clairement explosé tandis que les deux autres membres du trio comique sont plus en retrait, surtout Schaffer, et la trame du film, suivant le membre d'un groupe devenu star en solo, reflète cette réalité. Si le fond n'est pas d'une grande profondeur, il s'inscrit toutefois dans la démarche bon enfant d'un film de grands gamins, ou plutôt de grands copains, avec tout ce que cela peut comporter de gags débiles, enchaînés à bon rythme durant toute la première heure. Ça faiblit sur la fin, pour coller à l'inévitable catharsis "émouvante", et c'est ballot, mais l'ensemble demeure franchement bonnard.