Platoon

Platoon
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Lorsque le cinéaste le plus controversé des Etats-Unis décide de tourner Platoon, il n'est pas encore le réalisateur reconnu de films aussi cultes que Tueurs nés, The Doors ou JFK. Il n'est même pas encore la star du montage que JFK fera de lui. Cinéaste de films fantastiques (l'oubliable The hand), il avait auparavant réussi un mini-coup d'éclat avec le remarqué Salvador, interprété par le toujours excellent James Wood

Platoon est le film de la gloire, de la consécration, le premier chef d'oeuvre d'une carrière fructueuse. Enorme succès critique, couronné de plusieurs Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur metteur en scène, Stone recevra avec cette histoire tirée de ses souvenirs personnels un accueil public incroyable, installant le film parmi les plus gros hits de l'année 1986.

Retour vers l'enfer

"Personne n'a encore fait de film réaliste sur le Vietnam".

Délaissant le côté critique de la société américaine du sublime film de Michaël Cimino, Voyage au bout de l'enfer, refusant le genre victorieux des oubliables Rambo 2 et autres Porté disparu, Oliver Stone retourne sur le chemin de ses vieux démons.

Revenu médaillé de l'offensive du Têt (décrit par Stanley Kubrick dans Full Metal Jacket), Stone décide de raconter sur un mode réaliste ce qu'il a vu. Le résultat, bien que n'étant pas son meilleur film, est un chef d'oeuvre, un film d'une rare puissance, incroyablement dur.

L'histoire est celle de Taylor (très bon Charlie Sheen, remplaçant son frère Emilio Estevez, initialement prévu), envoyé en pleine jungle durant le conflit du Vietnam et découvrant les horreurs de la guerre. L'ennemi, invisible, frappe à n'importe quel moment. Mais, pire que tout, cet ennemi se révèle être intérieur, personnalisé par le sergent Barnes, psychopathe meurtrier dirigeant le peloton.

Premier segment d'une tétralogie sur le Vietnam (le film sera suivi de Né un 4 juillet, Entre ciel et terre et également de JFK), Platoon est le film qui révèle l'incroyable puissance du cinéma d'Oliver Stone. Un cinéma pas forcément très fin, pas forcément toujours très subtil, mais ô combien marquant, choquant. Un cinéma qui imprime une vision, une pensée - celle du cinéaste - dans l'esprit du spectateur, qui n'est pas prêt de l'oublier. Le Vietnam de Stone n'est pas celui de Cimino et encore moins celui de Coppola. C'est une guerre atroce que décrit le cinéaste (revenu au pays en 1968 avec deux médailles pour acte de courage) : sa guerre, celle qu'il a vue, celle qu'il a faite. Un témoignage implacable, déstabilisant, déprimant, incroyablement cinématographique.

Car c'est ce qu'il y a de plus beau dans le cinéma de Stone. Platoon, tout comme JFK, n'est pas un documentaire de Claude Lanzman. C'est un film incroyablement bien filmé, bien monté, joué de façon hallucinatoire par des acteurs dirigés par le capitaine Dale Dye.

Terrifiant.

par Anthony Sitruk

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Commentaires audio d'Oliver Stone Commentaire audio du capitaine Dale Dye Documentaire de 55 minutes : visite de l'enfer Mini reportage 3 spots TV Bandes annonces Galerie de photos les coulisses du tournage Son : français, anglais, italien, hollandais en 5.1 Sous-titres : français, anglais, italien, hollandais

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