Pair et impair

Pair et impair
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Afin de démanteler une organisation de paris clandestins, un jeune officier de la marine s’associe avec son demi-frère et écument les tripots de jeux, les stades, les vélodromes, pariant, misant et trichant finalement plus que ceux qu’ils poursuivent.

La note ci-dessus ne trompera pas grand monde, nous sommes bien devant un authentique nanar italien des années 70, tels qu’on n’en fait plus aujourd’hui, même chez nos voisins transalpins. Alors, qu’est-ce qui justifie un tel culte autour de ces deux acteurs au potentiel comique discutable? Probablement un certain charme perdu qui nous pousse à regarder leurs films d’un point de vue différent, nostalgique et puéril. Car comment juger objectivement un film datant de plus de vingt ans, ayant fait les beaux jours de feu la Cinq, ayant amené des milliers de jeunes spectateurs à se tordre de rire devant les aventures mal fichues mais tellement drôles de ce duo aux recettes éprouvées? Bud Spencer, Terence Hill, le gros, le mince, les muscles, la tête… La formule est connue et a fait ses preuves auparavant (on pense automatiquement à Laurel et Hardy). Pourtant, ce qui sauve finalement ce film, au demeurant leur meilleur, c’est sans doute cette capacité à faire feu de tout bois, à adapter ce concept précité à tout ce qui a un tant soit peu marché commercialement durant la même période: les bagarres, les jolies filles, le comique potache…

Ce qui a bien entendu fait le succès des films du tandem Hill-Spencer reste les bagarres homériques, toutes plus crétines les unes que les autres, mais au final tellement drôles. Souvent interminables, entrecoupées de gags au raz des pâquerettes, elles présentent toutes le même schéma: Bud Spencer encaisse les coups (de poing, de pied, de chaise, etc.) sans sourciller et distribue les claques en même temps, Terence Hill, avec l’agilité d’un singe, se déplace dans tout le champ pour éviter les attaques, avant d’asséner un bon coup de poing à chacun de ses adversaires. Mais ici, nous sommes dans de la bonne vieille bagarre de saloon à la Lucky Luke (personnage que Hill adaptera quinze ans plus tard au cinéma), les coups ne font pas mal, on se relève immédiatement pour attaquer de nouveau, on perd une nouvelle dent à chaque baffe, et le visage du chef de gang se déforme littéralement sous l’assaut conjugué des deux compères. Authentique bande dessinées, Pair et impair se présente ainsi comme une comédie au scénario improbable, aux acteurs catastrophiques, mais aux personnages, aux rebondissements tellement gros que l’on ne peut s’empêcher d’y prendre un certain plaisir coupable et nostalgique. Coupable parce que s’amuser devant tant de bêtises, ce n’est définitivement pas humain. Nostalgique parce que les années 70, c’était peut-être bête, mais qu’est-ce que c’était drôle!

par Anthony Sitruk

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Peu de bonus sur le dvd, mais les matériaux sur les deux compères sont tellement rares que l’on peut malgré tout saluer l’initiative de OnePlusOne d’avoir: - Sorti ce film ainsi que Deux Super-flics en dvd, - Proposé malgré tout l’interview du responsable de la plupart des cascades du film.

Riccardo Pizzuti a chorégraphié et dirigé la plupart des cascades de Pair et impair, notamment les fameuses bagarres. Revenant sur la carrière et les débuts des deux acteurs (n’oublions pas que Hill a débuté chez… Visconti), il donne une multitude d’anecdotes à entendre, parle de son personnage (l’un des hommes de main), et commente les combats. Les autres bonus tiennent plus du gadget qu’autre chose: Le chapitrage des meilleures bastons, Le jeu "Etes-vous observateur", Les filmographies. Une sympathique initiative, quoiqu’il en soit, que de ressortir ces deux comédies, et l’on espère qu’elles seront rapidement suivies d’une collection entière d’autres titres du duo Hill-Spencer.

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