Moulin rouge
"It's a story about LOVE...". Moulin Rouge, c'est l'histoire de Christian, jeune écrivain bohème, fraîchement débarqué de son Angleterre natale dans le Montmartre de 1899 et qui croit en l'amour plus que tout. Lors de sa première soirée au Moulin Rouge, accompagné par Toulouse-Lautrec (son voisin du dessus) et autres joyeux lurons carburant à l'absinthe, il tombe éperdument amoureux de Satine, le "diamant" du Moulin Rouge, prostituée et actrice à l'agonie promise au Duke (Richard Roxburgh) qui n'est autre que son mécène.
Si on doit retenir ne serait-ce que trois choses de ce film, ce sont l'esthétique, la musique et la danse. Au niveau esthétique, on peut dire que Moulin Rouge ressemble à un croisement entre un film de Méliès (cf la lune qui nous fait un clin d’oeil) et un tableau de Toulouse-Lautrec, tout ceci, bien sûr, mixé à la sauce Baz Luhrmann. Le metteur en scène nous livre un clip ultra coloré de deux heures, comble du kitsch et du fatras (dans le bon sens du terme)... Luhrmann ne déroge pas à son style dans Moulin Rouge et maintient une cohérence artistique avec son précédent film, Romeo+Juliette. Vous prenez d'ailleurs la scène du bal de ce dernier (le passage sur Young Heart Run Free en particulier), vous le multipliez par dix et vous saupoudrez d'une pincée de comédie musicale peuplée de personnages plus loufoques les uns que les autres et vous obtenez un résultat encore loin de ce qu'est vraiment Moulin Rouge. Vous l'aurez compris, le film de Baz Luhrmann est excessif et risque de ne pas plaire à tout le monde... Qui dit comédie musicale dit musique donc. Une fois de plus, Baz Luhrmann joue sur l'anachronisme (la pièce de Romeo et Juliette était transposée au 20ème siècle dans le film du même nom) en utilisant des chansons contemporaines pour exprimer les émotions des personnages. Ainsi, Christian charme Satine en lui chantant Your Song d'Elton John ou chante en sa compagnie lors d'un medley grandiose qui alterne les Beatles, Bowie, Jimmy Sommerville, U2 et bien d'autres encore. Bien évidemment, il faut connaître ses classiques pour pouvoir apprécier ces reprises de Madonna et autres. Si c'est le cas... alors effet garanti et hystérie générale dans la salle.
Et la danse dans tout ça? Le film regorge de scènes chorégraphiées, dignes des grandes comédies musicales des années 50, dont trois, superbes. Il faudra compter avec le Diamonds Are a Girl's Best Friends revisité à la perfection par une Nicole Kidman époustouflante (qui interprète vraiment tous ses morceaux) et un Baz Luhrmann très créatif (et habilement secondé par la directrice artistique Catherine Martin, sa complice depuis Ballroom Dancing). Vient ensuite la parodie du French Cancan dans la garçonnière de Satine, qui est véritablement à mourir de rire (un festival cartoonesque!), et enfin le tango sur le Roxane du groupe Police, une chorégraphie splendide et émouvante, qui vous ensorcelle. Que dire de plus? Les acteurs sont impeccables, Nicole Kidman en tête suivie de Ewan McGregor. Les autres comédiens complètent magnifiquement ce casting en interprétant des caricatures géniales, à l'exception peut-être de Toulouse-Lautrec (John Leguizamo), parfois un peu lourd dans le genre lutin boute-en-train. Un seul point négatif (s'il faut en trouver un): l'intrigue prend trop le dessus dans la deuxième moitié du film, provoquant parfois quelques longueurs. Moulin Rouge est grand, Moulin Rouge est grandiose... On en sort en applaudissant et on n'a qu'une seule envie, c'est que ça recommence.
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Interactivité :
Les scènes de danse multi-angles
Les séquences de répétition
Les commentaires sur le tournage
Les scènes inédites
Une galerie des effets spéciaux
Des clips vidéo