Mouche 2 (La) - Edition prestige
Quelques mois après les événements survenus dans le premier épisode, Véronica meurt après avoir accouché. Le bébé, grandissant et évoluant plus rapidement qu’un être humain normal, est élevé par Bartok, homme d’affaire qui finançait les expériences de Seth Brundle. A l’âge de cinq ans, alors que son allure est celle d’un adulte, l’enfant commence à muter.
ZOBI LA MOUCHE
Comment succéder à un chef d'oeuvre sans pour autant le copier, sans non plus s'en éloigner ? Comment surprendre le spectateur tout en restant dans la lignée du film d'origine, merveille de terreur et d'émotion ? Curieusement, malgré tous ses défauts, et sans jamais atteindre le niveau de son illustre modèle, La Mouche 2 s'en tire plutôt bien. Première idée, confier la mise en scène à un semi-débutant, en l'occurrence le créateur des effets spéciaux du premier, susceptible de mettre correctement en valeur ceux de son propre opus, et d'élever le monstre du titre au statut de personnage à part entière. Sanglant, flippant, gerbant, La Mouche 2 surprend notamment grâce à la perfection de ses effets spéciaux et à l'humanité qui s'en dégage (la scène du chien euthanasié reste la meilleure, notamment en raison du regard que Chris Wallas parvient à insuffler à la créature). Seconde idée forte, créer autour du personnage un scénario qui ne se contente pas de remaker le premier épisode (même s'il en reprend quasiment à la lettre certaines scènes), mais au contraire le prolonge plutôt astucieusement. Certes, le film apparaît comme bien trop scindé en différentes parties, la dernière étant de loin la moins intéressante car s'apparentant à un vulgaire slasher. Mais l'histoire reste captivante, et présente en sus l'idée géniale d'opposer au personnage maladif du premier épisode un monstre en pleine possession de ses moyens. La mouche n'est plus le résultat d'une expérience ratée, mais un être aux pouvoirs importants, et à la force surhumaine. Petite série B sans prétention, La Mouche 2 ne mérite certainement pas l’oubli dans lequel le film est tombé.
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Interactivité :
Reste la question essentielle : cette « petite série B sans prétention » mérite t-elle une édition prestige ? En soit, pourquoi pas… Mais c’est un peu survendre un film aux qualités certes indéniables, mais qui ne laissera pas une trace indélébile dans l’Histoire. Commentaire audio, scènes coupées, making-of, bandes annonces, reportage sur l’importance de la mouche dans le cinéma hollywoodien et fantastique… Autant de modules certes intéressants, mais qui tendent à faire passer le film pour ce qu’il n’est pas, ce qui pourrait se retourner contre lui.
Le premier documentaire revient sur les cinq films issus de la nouvelle originale. Extraits, interviews des producteurs, anecdotes amusantes (la diffusion de la nouvelle dans Playboy), mais au final, le module ne présente que peu d’intérêt. Bizarrement, malgré l’importance des documents et des intervenants, on n’apprend au final pas grand-chose, ni sur le film initial (La Mouche noire), si sur ses suites et remakes (et suites de remake). Second reportage, celui consacré à la création de La Mouche 2, ne présentant guère plus d’intérêt malgré les interventions de Chris Wallas, réalisateur et créateur des effets spéciaux. Quelques anecdotes sur l’aspect mercantile du projet, l’évocation du scénario original de Mick Garris, un passionnant tour des effets spéciaux, ne suffisent pas à captiver.
Le reste n’est guère digne d’être cité ici. Commentaire audio sans intérêt, scènes coupées affligeantes… Fox ne se moque pas de son spectateur et lui propose une belle édition… Le problème, c’est qu’il semble tout simplement que les documents intéressants sur le film n’existent pas ! Une édition classique, contenant le film et un making-of, aurait sans doute été préférable. Reste que compte tenu du prix (16.99€), il ne faut pas trop non plus bouder son plaisir.