Légende de Zu (La)

Légende de Zu (La)
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Le mal absolu, Insomnie, veut asservir la planète Terre. Formé par le Grand Maître Longévité, Xuan et Dan deux guerriers légendaires affrontent la menace qui se réfugie dans une montagne sacrée.

IL ETAIT UNE FOIS EN CHINE

Tsui Hark est un cas à part dans le monde du cinéma. Producteur émérite, cinéaste surdoué et boulimique, le génial hong-kongais est hélas capable du meilleur (The Blade, Il était une fois en Chine, The Lovers) comme du pire, charcutant parfois le travail de ses associés ou signant des oeuvres indignes de son talent (le navrant Black Mask 2, dernier exemple en date). Sur le plan commercial, sa carrière est également en dents de scie, de cuisants échecs succédant souvent à d'énormes succès. Sa parenthèse Van Damme digérée (les cultes Double Team et Piège à Hong-Kong, le temps d'un film d'action sur vitaminé (Time and Tide), Tsui Hark s'attaqua en 2001 à un projet vertigineux: la "préquelle" du mythique Zu, les guerriers de la montagne magique. Toujours porté par une ambition démesurée, le cinéaste natif de l'Indochine souhaitait rivaliser avec Le Seigneur des anneaux et mettre en scène une ancienne et spectaculaire légende chinoise grâce aux meilleurs joujoux technologiques du moment. Financièrement, ce fut un désastre. L'énorme budget du film fut englouti par les effets spéciaux et le public asiatique ne fut pas au rendez-vous.

ATOMIC CIRCUS

Longtemps repoussée en France, la sortie au cinéma de La Légende de Zu a fini par être déprogrammée. Trop fou, trop chinois, trop confus. Le DVD vient donc réparer une injustice. Digne successeur de son illustre aîné, La Légende de Zu est un maelström visuel aux fulgurances esthétiques indéniables, dont les plus belles scènes ont d'ors et déjà inspiré les meilleurs cinéastes du monde entier. Le cinéaste mexicain Guillermo Del Toro a notamment repris dans Blade II le craquèlement du visage de l'héroïne, image d'une poésie sublime. Comme à son habitude, Tsui Hark met en scène des personnages prisonniers des tourments de l'histoire, contraints de réfréner leurs passions pour sauver l'humanité. Il est bien évidemment question d'une lutte éternelle entre le Bien et le Mal, représentée ici par un monstre quasi immortel qui prend possession d'une montagne magique, mais ce combat est uniquement un prétexte pour un déchaînement tellurique de séquences plus époustouflantes les unes que les autres. Exsangue, sans avoir totalement compris les tenants et les aboutissants de l'intrigue, le spectateur doit s'avouer vaincu devant une telle virtuosité. Vivement Seven Swords.

par Yannick Vély

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Interactivité :

Légère déception avec cette édition. L'image est par moment de moyenne qualité, ce qui ne rend pas hommage au talent de Tsui Hark. En revanche, les menus sont absolument magnifiques et le travail sur le son remarquable.

Les bonus sont assez intéressants. On retrouve tout d'abord une très pertinente présentation du long métrage par Jean-Pierre Dionnet, qui restitue le contexte de La Légende de Zu. Le making-of de 18 minutes est également précieux, revenant longuement sur les effets spéciaux présents dans le film. Tsui Hark est en revanche peu dissert sur son travail de metteur en scène.

Plus anecdotiques sont les filmographies, les photos (même si certaines sont très belles) et la bande-annonce du film, et l'on regrette l'absence d'un commentaire audio qui aurait permis de mieux comprendre les intentions du génial cinéaste hong-kongais.

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