Intervista

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Federico Fellini est interviewé durant le tournage de son nouveau film – une adaptation de L’Amérique, de Kafka – par une équipe de journalistes japonais. Il se souvient…

AMARCORD

Dans ce gigantesque univers onirique qu’est le cinéma fellinien, Intervista tient une place à part non seulement en raison de son statut d’avant-dernier film de maestro, mais aussi de par sa position d’état des lieux du cinéma italien. Qu’est-il devenu? Qu’est devenue l’usine à rêves qu’a pu être Cinecittà? Comme d’habitude, les souvenirs affluent dans un magma proustien où tout se mélange joyeusement, écho à l’œuvre entière du cinéaste. Les journalistes sont perdus, ballottés de plateau en plateau, le spectateur aussi, sous le charme d’un univers dévoué au cinéma, pour lequel Fellini a toujours vécu. On y retrouve avec beaucoup de plaisir et d’émotion quelques-unes des figures que le cinéaste a élevées au rang d’icônes, notamment Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, son couple mythique de La Dolce Vita. Grand prix du 40è Festival de Cannes en 1987, c'est, selon le cinéaste, "un film dans lequel la caméra est utilisée comme un crayon, un pinceau qui tracerait des hiéroglyphes. C'est une idée graphique, picturale, visuelle, le contraire du cinema qui raconte une histoire". On attendra avec impatience la sortie d’une œuvre majeure telle que Amarcord (en octobre chez Warner), mais Intervista fait office de belle introduction à l’œuvre de Fellini.