Inferno

Quatre ans que ce film a été tourné. Une sortie ultra discrète et bien entendu catastrophique au niveau des chiffres du box office US n'ont sans doute pas incité les distributeurs français à sortir sur grand écran (ni même en vidéo d'ailleurs puisque ce film n'était disponible qu'en import jusqu'à présent) ce nouvel opus de la star belge. Inferno (ex Desert heat) raconte l'histoire de JCVD revenant se venger de ceux qui l'ont laissé pour mort au beau millieu du désert. Aidé pour cela par le toujours doué Danny Trejo (qui promène sa gueule ahurrissante dans nombre de films d'action, notamment Les Ailes de l'enfer), espèce de fantôme mais ça c'est pas sûr, il va finalement se mettre sur le chemin de gangsters qui terrorisent une petite ville du far west

Réalisé par un John G. Avildsen absent (et crédité au générique sous un autre nom), produit par PM Entertainment (spécialiste de la série z américaine), joué par une galerie d'oubliés du cinéma américain (Pat Karaté Kid Morita, Larry Darkman Drake...), Inferno pourrait bien être le film de non retour pour Jean-Claude Van Damme. Celui dans lequel l'ex star apparait au milieu de nombreux has been et se révèle finalement être l'un d'eux. Mal remis des échecs successifs des pourtant bons Mort Subite, Risque Maximum, Double Team, Knock off, Van Damme descend encore d'une marche et perd la crédibilité qu'il avait auprès de ses fans qui lui reconnaissaient au moins un véritable talent pour dénicher les meilleurs cinéastes (Tsui Hark, John Woo, Ringo Lam, Peter Hyams...).

Le film vaut en gros ce que vaut un bon épisode d'Hollywood night. JCVD s'y révèle doué pour l'humour, à l'aise dans les scènes dramatiques, mais renforce aussi un peu cette image qu'il se traine depuis son célèbre rot sur Canal+. Les scènes d'action sont extrèmement mauvaises (Avildsen a-t-il vraiment réalisé Rocky?), ce qui est dommage car c'est ce qui sauve généralement ce genre de films. A retenir, une photographie étonnante qui renforce l'aspect western, notamment dans ces quelques scènes splendides montrant les deux personnages principaux chevauchant leur harley au milieu des étendues désertiques. Et surtout une scène hallucinante montrant Van Damme baiser deux nanas en gardant ses santiags aux pieds. C'est pas grand chose, mais ça permet au film de se laisser voir avec le sourire.

Depuis, Van Damme a quelque peu relevé la tête grâce aux sympathiques Légionnaire et Universal Soldier 2, et surtout grâce à l'excellent Replicant, sa dernière colaboration avec Ringo Lam, petit chef d'oeuvre de la série B dans laquelle l'acteur prouve définitivement qu'il peut jouer.

par Anthony Sitruk