Haut bas fragile
Elles sont trois sœurs jumelles nées sous le signe… Même si le film n’est pas vide d’histoire, ce n’est pas là son intérêt. C’est par sa légèreté, sa nonchalance, son ambition de comédie musicale sans en être une que le film charme. Aussi léger qu’une brise d’été parisienne, Haut bas fragile n’est pas une comédie musicale. Ou plutôt le film est aussi prêt d’une comédie musicale que Jacques Rivette pourrait en concevoir une: elle dure près de trois heures, ce sont les véritables actrices qui chantent et pas forcément avec des voix tout à fait convaincantes, les moments musicaux arrivent parfois de façon complètement abrupte. Mais pour ceux qui savent s’y glisser, le résultat est l'un de ses meilleurs films. Sans doute parce qu’il y a aussi une histoire. A la fois léger et grave (pour preuve, les décisions finales que prennent les trois jeunes femmes, complètement opposées à celles que le spectateur attend), Haut bas fragile offre un véritable voyage estival à ses spectateurs et ce en charmante compagnie. Les actrices sont toutes séduisantes en diable, Nathalie Richard est toujours aussi craquante et fait regretter la rareté de ses apparitions au cinéma. En 1994, Marianne Denicourt n’était pas encore domptée par la "grande famille du cinéma" et pouvait offrir sans compter sa grâce féline. Même Laurence Côte, qui peut être franchement agaçante, trouve ici un rythme et une énergie surprenante. A elles trois, elles portent un film léger, avec des hauts, avec des bas, et fragiles, comme ces moments où l’on essaie de changer de vie. Tout en rappelant que ça ne sert à rien de trop se prendre au sérieux.
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Interactivité :
Restauration des images et du son supervisée par le directeur de la photographie du film, Christophe Pollock. Le film sort dans une collection Rivette comprenant Secret défense et La Belle Noiseuse (cliquer ici pour accéder au test de ce film).