Fleuve sauvage (Le)

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Quelques mois après le réussi Panique dans la rue, c’est au tour d’un autre film méconnu du génial et controversé Elia Kazan d’atterrir les bacs grâce à Carlotta Films. Du cinéaste, on connaît bien entendu ses quelques chefs d’œuvre à l’atmosphère poisseuses, notamment ceux par lesquels il révèle l’immense talent de Marlon Brando, qu’il a rencontré à l’actor’s studio. Un tramway nommé désir, Sur les quais. S’ajoutent à cela Un homme dans la foule, America America, Baby Doll… Et ce Fleuve sauvage qui, malgré la couleur et la présence de Montgomery Cliff (moins tourmenté en apparence, et en apparence seulement, que Brando), s’inscrit parfaitement dans l’œuvre du cinéaste. Une description réaliste des caractères façonnés par leur environnement, une étude visuelle et intime du sud des Etats-Unis enfermé dans ses convenances, ses traditions, un combat sans fin entre la raison et la passion, entre un envoyé du gouvernement et une vieille dame trop fière, autant de détails qui deviennent des archétypes dans l’œuvre de Kazan, qui se dessine de plus en plus précisément de film en film. Celui-ci, au-delà même de l’excellence de son interprétation, et de la force de la mise en scène (constance chez le cinéaste), est surtout un film débordant d’émotion et de simplicité, une ode magnifique à la nature. Si vous ne devez prendre qu’un seul titre parmi les quatre proposés par Carlotta dans sa nouvelle collection de films noirs, que ce soit celui-ci !