Fantomes (Bhoot)

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Un couple sans histoire emménage dans un appartement. Mais bientôt, les phénomènes étranges s’accumulent. Les lieux seraient-ils hantés?

LE FANTOME PORTAIT UN SARI

Alors que les productions musicales made in Bollywood se font de plus en plus nombreuses sur les écrans français (avec cette année le joyeux New York Masala et le brillant Swades), Bhoot fait souffler un grand vent de nouveauté. Halte aux chansons et place aux frissons, l’Inde se frotte ici au film d’horreur, avec la fraîcheur du débutant. Un débutant cinéphile qui aura généreusement zieuté la copie des voisins: Bhoot débute comme un film de Nakata (appart’ inquiétant, plan fixe, travail sonore) pour s’achever en resucée décomplexée de L’Exorciste. Ram Gopal Varma use et abuse de tous les câbles pour faire sursauter, à l’image de sa bande son à coups de cri de ratons laveurs égorgés et de sonnette d’appartement ressemblant comme deux gouttes d’eau à une sonnerie d’alarme de centrale nucléaire. La galerie de personnages relève le niveau par son piquant, entre Swati, l’héroïne possédée (une Victoria Abril permanentée qui vit le drame de la femme au foyer façon Loin du paradis de Madras), une Morticia exorciste (masque de Kabuki, déplacements sur rail, un Max Von Sydow en plus sexy avec des cils mieux faits), une fantastique femme de ménage à l’index perpétuellement collé sur la lèvre inférieure, ou encore un Chucky indien, poupée malheur et tissu hanté. Si le film se traîne trop après sa première heure, il reste à Bhoot ce parfum ovniesque assez attractif qui lui vaudra peut-être un couronnement culte.