Double Agent

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En pleine guerre froide, Lim, un agent secret du contre-espionnage nord-coréen, s'infiltre en Corée du Sud. Après avoir gagné la confiance des services secrets sud-coréens, il est appelé à rejoindre la sécurité nationale. Désormais agent double, il délivre les informations secrètes aux services des renseignements ennemis. Mais lors d'une mission, Lim est dénoncé…

ESPION… NE BOUGE PAS!

Alors que le cinéma coréen est sans doute le cinéma le plus dynamique et le plus intéressant aujourd’hui, la venue de Double Agent dans nos lecteurs de DVD est une déception. Film d’espionnage sans enjeu, sans tension et sans scène d’action ou presque, il n’offre que peu de choses pour nourrir le spectateur. Le scénario part dans beaucoup de directions, toutes reliées au personnage principal et à sa vie en Corée du Sud, mais aucune ou presque n'a de rapport avec son travail d’espion et ce qui pourrait être un véritable enjeu narratif. Le metteur en scène a volontairement décidé de ne pas s’attacher aux scènes d’action pour se concentrer sur le quotidien de son protagoniste, et ce qui pourrait être une démarche originale tombe malheureusement à l’eau. Faute d'attache véritable aux différentes idéologies et aux différences culturelles qui scindent les Corée du Nord et du Sud, les personnages peinent à exister, la situation si particulière des pays n’est pas mise en avant et ne nourrit pas le film autrement que comme deux pays ennemis. Sur le sujet, les impressionnants Joint Security Area de Park Chan-Wook ou The Coast Guard de Kim Ki-Duk ont réussi à donner une originalité à des thèmes déjà déclinés dans d’autres situations géographiques en tenant compte de la situation coréenne. Il reste alors la force monolithique de Han Suk-Kyu, au charisme impressionnant, et le charme mélancolique de Ko So-Young, absolument craquante dans son rôle de femme fatale malgré elle. Dans les bonus, le metteur en scène conclut son interview en s’engageant à faire mieux pour son prochain film. Espérons-le.

par Yannick Vély

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Interactivité :

Le making of s’ouvre sur l’explication de l’impressionnante séquence d’ouverture et c’est là le seul moment intéressant de ce bonus. Les trente minutes restantes montrent le tournage, qui est exactement comme n’importe quel tournage et ne montre rien de neuf. Bonus uniquement pou ceux qui n’ont jamais vu de making of auparavant.

L’interview du réalisateur dure huit minutes et ne nous apprend rien d’important sauf qu’il y a eu jusqu’à sept scénaristes qui ont travaillé sur le film. Est-ce que ce serait l’explication du fait que le film part dans tous les sens sans trouver une véritable direction?

L’interview de l’acteur principal est tout aussi peu intéressante – ou peut-être est-il difficile de s’intéresser à une interview concernant un film inintéressant? Il parle quand même de son travail de préparation et on peut voir son entraînement aux arts martiaux, moment franchement sympathique.

L’interview du compositeur est LE bonus du DVD: le compositeur est allemand, parle anglais avec un gros accent et réveille la mesquinerie française qui adore se moquer de l’accent allemand. Difficile donc de garder son sérieux. Dommage d’ailleurs parce que c’est la seule interview réellement intéressante des trois: l’histoire d’un Allemand qui travaille en Corée et qui est confronté à une autre culture que la sienne, et surtout l’histoire d’un Allemand marqué par la division entre la RFA et la RDA, et qui comprend donc qu’il y a des divisions encore plus fortes comme celle entre la Corée du Sud et la Corée du Nord.

La comparaison storyboard/film porte sur trois scènes clés du film et est tout aussi ludique à voir que les autres exercices du genre. On sera même agréablement surpris de voir que le découpage initial devait être beaucoup plus frénétique et que le réalisateur a opté pour une mise en scène plus posée, ne cherchant pas à compenser l’absence de tension du scénario par de la poudre aux yeux.

A ces bonus, s’ajoutent un spot TV et les bandes-annonces du film, qui présentent le film comme un film d’espionnage révolutionnaire. Mais ce ne sont pas les premières bandes-annonces qui survendent un film, malheureusement.

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