Dernier des Hommes (Le)
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Le portier d’un grand palace, fier de sa fonction, qu’il accomplit plus que bien, et de son uniforme, se retrouve "monsieur pipi" dans les sous-sols de l’hôtel. Effondré par un tel changement, le vieille homme pense être devenu le dernier des hommes…
AUX PIEDS DU MURNAU
Chef d’œuvre du cinéma allemand d’entre deux guerres et du cinéma muet, ce film fut déterminant et influença de nombreux réalisateurs dont, notamment, Orson Welles en personne pour la réalisation du fabuleux Citizen Kane. Le film, drame social, comme beaucoup d’œuvres de l’époque, présente donc le monde de ce vieil homme, partagé entre le palace où il travaille et sa vie dans les bas quartiers de la ville, et qui voit tout s’effondrer autour de lui lorsque, plus capable d’assumer sa position, il est changé de poste. D’une grande richesse technique et remarquable esthétiquement, Le dernier des hommes consacra le talent de ce metteur en scène exceptionnel qu’était Murnau. Le film fut essentiellement remarqué pour l’utilisation que Murnau fit des codes en usage. L’absence d’intertitres ne gêne en rien les spectateurs, tant la narration visuelle (si l'on peut dire cela) est parfaite. F.W. Murnau prouve par la même occasion son extraordinaire habilité derrière la caméra et son aptitude à diriger des acteurs. L’utilisation de la caméra mobile et des jeux de lumière fut aussi un événement et surtout un signe de la maîtrise dans la réalisation. Elle apporta toute son ampleur au drame en soulignant admirablement les tergiversation du 'héros' (à noter le fabuleux travelling en début de film). Symbole du cinéma expressionniste allemand, Le dernier des Hommes et ses acteurs ne dérogent pas à la règle. Le jeu est poussé mais pas démesuré. Bien au contraire, les acteurs ont une présence remarquable. Le dernier des hommes nous rappelle ainsi les grands films de Chaplin et nous montre à quel point les réalisateurs du début du 20ème siècle étaient des artistes, voire des génies du 7ème art.
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Interactivité :
Proposé dans une très belle copie au format 1:33, sur la musique originale en dolby digital 5.1, Le Dernier des hommes méritait depuis longtemps une telle édition (rappelons qu’il était jusqu’à présent vendu dans une édition dépourvue de bonus) et c’est Mk2 qui s’y colle, lors d’une sortie couplée avec celle d’un autre chef d’œuvre également produit par Erich Pommer : L’Ange bleu, de Josef Von Sternberg. Premier supplément, et non des moindres, le film est présenté avec ses deux fins originales que nous nous garderons de décrire ici pour préserver la surprise. Précisons simplement qu’il s’agit là d’un document historique, qui renforce la puissance pourtant immense du film.
Le making of du film revient sur sa mise en scène, sa production par Pommer, responsable de Metropolis et Le Cabinet du Dr. Caligari, sur le choix des acteurs Emil Jannings et Maly Delschaft, sur l’écriture du script, la composition des lumières par Karl Freund (metteur en scène d’un classique de la Universal, La Momie). Un document essentiel de quarante minutes.
Le DVD est complété par les filmographies de F.W. Murnau, cinéaste – Emil Jannings, comédien – Maly Delschaft, comédienne – Carl Mayer, scénariste – Robert Herlth et Walter Röhrig, décorateurs – Erich Pommer, producteur – Karl Freund, chef opérateur – Giuseppe Becce, compositeur.
