Death Row
Avocat déchu, Frank gagne sa vie en vendant les correspondances qu’il entretient avec des condamnés à mort. Il est actuellement en contact avec Charlotte, qui va bientôt être exécutée pour l’enlèvement et le meurtre d’un enfant. Au fur et à mesure que Frank apprend à connaître Charlotte, il en vient à douter de sa culpabilité.
SUPER CONQUERANT
Que devient Bille August, près de vingt ans après sa première palme d’or ? Ce Danois, ex collaborateur de Ingmar Bergman, par deux fois vainqueur du Festival de Cannes (deux palmes un peu trop généreusement attribuées, sans doute en compensation de celles que Bergman n’a pas eues), se perd depuis dix ans dans des projets douteux qui ne lui correspondent en rien. La Maison aux esprits, Les Misérables, Smilla... Autant de films ridicules et dénués de personnalité, qui enfoncent un peu plus le clou quant au vol pur et simple qu’on pu constituer les palmes attribuées au moyen Pelle le conquérant et aux lamentables Meilleures intentions. Aujourd’hui, Bille August se cherche, partageant son temps et sa carrière entre le Danemark (En Sang for Martin) et les Etats-Unis pour ce Death Row, justement. Un produit de consommation courante, au budget limité, mettant en scène quelques ex gloires qui cachetonnent sur un scénario bateau... Bizarrement, le film fonctionne malgré tout, et se hisse sans peine au dessus des précédents du cinéaste. En mettant ses capacités (réelles) au service d’un film de genre sans prétention, le cinéaste parvient à insuffler un peu de souffle à une histoire convenue, et à maintenir le spectateur en éveil. Une qualité définitivement absente d’une Maison aux esprits, par exemple. A défaut de retour glorieux, Death Row constitue la preuve qu’on avait un peu vite enterré le cinéaste. C’est déjà ça.
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Interactivité :
A petite sortie, petite interactivité. Produit essentiellement destiné au marché de la vidéo, Death Row ne pouvait prétendre à une grosse édition, et les entretiens avec l’équipe du film montrent bien que les participants ne sont pas dupes. Vite réalisé, vite produit, vite monté, vite sorti, vite oublié, Death Row demeure un film sympathique, mais les interviews qui lui sont adjointes sont quant à elles purement fonctionnelles.