Confession of Pain
A Hong-Kong, l'inspecteur Hei enquête sur une délicate et insoluble affaire, l'assassinat de son beau-père. Aidé du détective privé Bong, son ancien partenaire qui a sombré dans l'alcool, Hei se lance dans une périlleuse chasse à l'homme.
GROSSE FATIGUE
Avec ses héros meurtris, ses bars lounge enfumés, ses rendez-vous ouatés et alcoolisés, ses douloureux flash-backs lourds de sous-entendus, Confession of Pain ne ménage pas sa peine pour instaurer un spleen romantique et urbain. En surface, le nouveau casse-tête d'Andrew Lau et Alan Mak, rendus célèbres par la trilogie Infernal Affairs, est un somptueux plateau d’argent, aux reflets presque aveuglants. Mais à mesure que Bong descend ses bouteilles de whisky et que le polar sombre dans un vaudeville rocambolesque, le joli plateau se révèle être une assiette creuse. Tony Leung Chiu-wai et Takeshi Kaneshiro, qu’on a connus plus inspirés, cabotinent sans retenue. Grand habitué des personnages mutiques et torturés, le toujours avenant Leung tourne visiblement en rond. Découvert dans Chungking Express de Wong Kar-wai (où il croisait furtivement Tony Leung), Kaneshiro, déjà peu aidé par une intrigue nébuleuse, patauge dans une mare de pathos gluant. Shu Qi hérite quant à elle d’un improbable rôle de gourde. L'équipe qui avait fait le succès d'Infernal Affairs n'a pourtant pas changé. De facture honnête - carré, lissé, propret -, mais moins inventif et moins électrisant que ses prédécesseurs, Confession of Pain a un défaut majeur, son scénario: à force de détours et de simagrées, le mélodrame vire au sirop, à peine noyé par le final twist attendu.
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Interactivité :
Même s'il ne réserve aucune surprise, le DVD de Confession of Pain bénéficie d'une édition soignée, beau digipack à l'appui. MK2 propose trois bonus très classiques comprenant un making-of (15'04 min), une série d'interviews (8'04 min) et une conférence de presse (10 min). Le making-of revient sur la genèse du film, les aléas du tournage, les doutes et les appréhensions des acteurs dont on capture quelques rapides témoignages (Tony Leung Chiu-wai, Takeshi Kaneshiro, Shu Qi et Xu Jinglei). Rien de très palpitant. Détail amusant, Shu Qi se définit elle-même comme "une potiche qui sait jouer". Calibrés pour la promotion, les interviews (Tony Leung, Andrew Lau, Alan Mak et Felix Chong) et la conférence de presse ne sont guère plus attrayants.