Conan le Barbare

Conan le Barbare
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Témoin de l’attaque de son village et de la mort de ses parents alors qu’il était encore enfant, Conan est vendu comme esclave, puis comme gladiateur. Devenu adulte et incroyablement puissant, il est affranchi et intègre une école dans laquelle il apprendra l’art de combattre. Mais rien ne pourra l’empêcher de retrouver les assassins de son peuple, qui ont également volé l’épée de son père, symbole de la puissance de l’acier.

DE BRUIT ET DE FUREUR

Voir le film de John Milius dans une édition DVD digne de ce nom constitue un rêve de gosse pour une grande partie des jeunes cinéphiles. Grâce soit donc rendue à la Fox qui sort ces jours-ci ce monument de violence qui révéla il y a vingt ans un acteur inconnu mais déjà millionnaire du nom barbare d’Arnold Schwarzenegger. Impérial dans un rôle au potentiel destructeur et suicidaire, l’Autrichien, ex Monsieur Olympia, y gagne ses galons de star interplanétaire avec cette adaptation d’un classique de la littérature. Imaginé par l’écrivain Howard, la saga des Conan avait rencontré un succès gigantesque à travers le monde au cours des années, propulsant son créateur au même niveau q’un Tolkien. C’est dire si l’annonce d’une adaptation à gros budget était attendue. Chef d’œuvre absolu de l’héroïc fantasy, Conan le barbare déstabilisa les fans de l’œuvre littéraire original. John Milius et son scénariste Oliver Stone y montrèrent en effet un goût assez prononcé pour la violence et le réalisme, et s’avouèrent finalement peu enclins à livrer une œuvre pétrie de magie et de monstres débiles, à la manière de celle que réalisa deux ans plus tard le vétéran Richard Fleisher avec Conan le destructeur (sorti voici trois ans en DVD chez le même éditeur).

Il faudra attendre vingt ans très exactement, et la sortie du récent Seigneur des anneaux pour retrouver un tel univers, loin des pitreries du Willow de George Lucas. Le réalisme du film est tel que l’on pourrait parfois se croire plus proche du péplum que de la fantasy, s’il n’y avait quelques scènes effrayantes telles que celle où Conan se bat contre un gigantesque serpent, ou celle où ses compagnons tentent de l’arracher de mains de spectres. Rares concessions du cinéaste au genre. Mais Conan le barbare est un bien plus qu’un simple film violent. Chef d’œuvre d’aventure, transcendé par la splendide partition de Basil Polidouris et des effets spéciaux et décors grandioses, c’est aussi un modèle narratif, suivant constamment son personnage principal, opérant de magnifiques ellipses pour nous décrire son enfance, son éducation, s’attardant sur les moments les plus importants. Modèle dans lequel on retrouve le désir de cohérence et de linéarité cher à Oliver Stone, y compris dans ses scénarios les moins abordables. Ne sous-estimons pas le côté épique de la mise en scène de Milius, qui ne réitèra malheureusement jamais par la suite la réussite de son chef d’œuvre. L’annonce d’un troisième épisode des aventures de Conan, qu’il mettrait en scène, serait peut-être l’occasion pour lui de revenir à ce niveau. Réponse dans quelques années, si le projet se confirme.

par Anthony Sitruk

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